18 441 dollars par mois: Valérie Plante refuse de rembourser son salaire

18 441 dollars par mois: Valérie Plante refuse de rembourser son salaire

Par David Garel le 2025-09-22

Valérie Plante a voulu terminer son mandat sur une note de dignité. Elle a tenté de convaincre qu’après huit ans à la tête de Montréal, elle n’était pas la mairesse des scandales, des excès ou de l’inaction, mais celle des « grands projets », des « espaces verts » et des « pistes cyclables pour l’avenir ».

Elle a répété à qui voulait bien l’entendre qu’elle n’était qu’un « paratonnerre social », la cible d’une frustration collective injuste. Mais la réalité est implacable : ce n’est pas l’éclair qui l’a frappée. Ce sont les Montréalais.

Parce qu’à l’heure du bilan, la première femme élue à la mairie de Montréal se pose en victime pour justifier l’injustifiable. Oui, elle a touché 221 299 $ de rémunération totale en 2024. Une somme astronomique qui inclut :

132 841 $ de rémunération de base,

19 265 $ d’allocation de base,

69 193 $ de rémunération additionnelle.

Tout ça pour une mairesse qui a manqué la moitié des réunions du comité exécutif, qui a été absente lors des grandes crises (la tempête de neige, la grève de la STM, le chaos du smog), et qui a osé facturer des bouteilles de vin à 288 $en Autriche.

L’enquête du Bureau d’enquête du Journal de Montréal a été un électrochoc. Les Montréalais, déjà écœurés par les hausses de taxes, les contraventions abusives et les infrastructures en ruine, ont découvert que Valérie Plante s’était offert une augmentation d’environ 10 000 $ par rapport à l’année précédente. Son salaire est ainsi passé de 211 000 $ à plus de 221 000 $.

C’est à peu près 18 441 $ par mois, ou 614 $ par jour. Pendant que les contribuables payent 4,25 $ de l’heure au parcomètre, la mairesse encaisse plus d’une demi-millier de dollars quotidiens… même quand elle est absente. Même quand elle regarde TikTok en réunion. Même quand elle bronze à Los Angeles pendant que le métro est paralysé.

La justification victimaire : « Je suis un paratonnerre ».

Face à la colère, Valérie Plante ne s’est pas excusée. Elle n’a pas reconnu la fracture entre son train de vie et celui des Montréalais. Non. Elle s’est plutôt présentée comme une victime du climat social.

« J’ai vite compris que j’étais un paratonnerre social », a-t-elle confié à La Presse. Selon elle, les chantiers interminables, les taxes étouffantes et les fiascos de transport ne sont pas le fruit de sa gestion. Ils seraient plutôt des frustrations que les citoyens projettent sur elle.

Un discours qui a fait bondir. Parce que les faits sont têtus : ce ne sont pas les électeurs qui ont signé une facture de 540 $ de vin à Vienne.

Ce n’est pas un citoyen qui a approuvé un repas de 347 $ d’huîtres à Paris. Ce n’est pas « la polarisation sociale » qui a transformé Montréal en chantier permanent. Ce sont ses choix.

Le souper de Vienne en 2023, déjà, avait mis la table pour un mandat marqué par l’indécence. Douze convives, huit bouteilles à 288 $ chacune, un menu trois services, pour une facture dépassant les 500 $ en vin et champagne. Une addition payée par les contribuables, remboursée seulement après un article explosif dans les médias.

Et ce n’était pas un cas isolé. Des repas à 208 $ chez Ikanos, des plats à 170 $ chez Damas, des soupers de luxe organisés à répétition sous prétexte de « consultations ». Pendant que les familles comptent chaque sou, la mairesse et son entourage se régalaient aux frais du peuple.

À Los Angeles, Valérie Plante s’affichait radieuse sur les plages californiennes, vantant ses rencontres avec l’industrie du cinéma pour « attirer des crédits d’impôt ».

À Paris, ses collègues savouraient des fruits de mer. À Vienne, on vidait des bouteilles de Bourgogne. À Montréal, en même temps, les citoyens attendaient des autobus qui n’arrivaient pas, dormaient debout dans des stations grillagées, ou payaient des taxis à 50 $ pour remplacer un transport en commun paralysé.

Le clou du cercueil, c'est la grève de la STM. Une ville bloquée, des trains qui roulent vides sans s’arrêter, des usagers désespérés qui sautent les tourniquets pour attraper un convoi fantôme. Des scènes dignes d’un film catastrophe.

Pendant ce temps, la mairesse s’excusait. Pas pour la grève. Pas pour l’inaction. Mais pour le vin de Vienne. Un peuple à genoux. Une élite qui trinque. Montréal au bord de l’implosion.

En 2024, les parcomètres montréalais ont rapporté plus de 65 millions $ à la Ville. Chaque contravention, chaque minute payée dans une zone piégée, servait à gonfler les coffres. Et ces coffres, en retour, servaient à payer le salaire astronomique d’une mairesse absente et ses soupers de luxe.

À cela s’ajoutent les amendes abusives, comme celles pour les zones de débarcadère, passées de 79 $ à 309 $. Une mécanique infernale : plus les citoyens payent, plus la mairesse profite.

Montréal, déjà capitale des cônes orange, est devenue aussi celle des routes effondrées. Une honte internationale.

Et qui est responsable de l’entretien des routes? Pas « la polarisation ». Pas « les frustrations sociales ». C’est l’administration Plante.

À son départ, Valérie Plante ose affirmer qu’elle laisse une ville « préparée pour le futur ». Mais quel futur? Celui des chantiers sans fin? Des taxes qui écrasent? Des poubelles qui débordent? Des familles qui fuient la ville pour Laval ou Longueuil?

Elle prétend que son administration n’a pas été marquée par la corruption, contrairement à celles d’Applebaum ou Tremblay. Mais Montréal n’avait pas besoin de valises de cash pour sombrer. Elle a eu pire : une gestion arrogante, déconnectée et dispendieuse.

À ce stade, il ne s’agit plus seulement d’un scandale politique. C’est une question morale. Valérie Plante a encaissé 110 000 $ de trop pour un travail qu’elle n’a pas fait, comme elle a été présente à seulement 14 réunions sur 29 du comité exécutif. Les Montréalais devraient exiger un remboursement immédiat.

Mais Valérie Plante refuse catégoriquement de rembourser la moindre partie de son salaire indécent. Pas un sou, pas un geste de décence. Elle encaisse ses 221 299 $ par année comme si de rien n’était, alors qu’elle a manqué plus de la moitié des réunions du comité exécutif.

Et lorsqu’elle daigne se présenter, ses collègues rapportent qu’elle passe son temps sur son téléphone, rivée à TikTok et à Instagram, à défiler des vidéos et à rire seule au fond de la salle.

« Même quand elle est là, elle n’est pas là », confie un élu, excédé par son absentéisme mental. Face à ce constat accablant, n’importe quel employé du privé aurait été congédié pour incompétence flagrante.

Mais à l’hôtel de ville, Plante clame qu'elle est une victime, parce qu’au fond, ce qu’elle protège avec obstination, ce n’est pas Montréal… c’est son propre portefeuille.

Qu’elle parte en novembre ou demain matin, l’addition restera la même : une ville paralysée, des citoyens épuisés et une mairesse qui a osé dire merci avec un verre de champagne à la main.

« J’ai vite compris que j’étais un paratonnerre social », répète-t-elle. Non, Madame. Vous n’étiez pas un paratonnerre. Vous étiez la tempête. Une tempête de dépenses, de mépris et d’incompétence qui a laissé Montréal... au fond du trou...