5 millions de dollars: Patrik Laine veut séduire Kent Hughes

5 millions de dollars: Patrik Laine veut séduire Kent Hughes

Par David Garel le 2025-08-26

L’avenir de Patrik Laine à Montréal fait jaser comme rarement.

On pensait tous que le Finlandais était fini avec le Canadien, qu’il allait être racheté ou échangé. On se disait que ses 8,7 millions de dollars représentaient une charge trop lourde pour un joueur instable, fragile et imprévisible.

Pourtant, en cette fin du mois d’août 2025, la rumeur qui circule est tout autre : le clan Laine serait prêt à accepter un contrat de 8 ans pour 5 millions par saison.

Un « contrat à rabais », dit-on. Un signe que le joueur veut rester à Montréal, coûte que coûte. Mais soyons honnêtes : huit ans et 40 millions pour Patrik Laine, c’est encore beaucoup trop long et trop risqué pour le Canadien de Montréal.

Sur papier, ça semble séduisant. On parle d’un buteur d’élite potentiel, encore jeune à 27 ans, prêt à s’engager à rabais.

Si Laine retrouve son rythme de 40 buts, 5 millions par année devient une aubaine. Mais c’est une vision optimiste.

Une vision qui oublie la réalité...

Laine n’est pas un joueur stable. Il n’a pas prouvé qu’il pouvait tenir un rythme constant, ni physiquement ni mentalement.

À Winnipeg, il a connu des hauts spectaculaires… et des bas catastrophiques. À Columbus, il a sombré dans la dépression, au point de songer à tout arrêter.

À Montréal, il a encore manqué plusieurs matchs « pour symptômes grippaux » en janvier dernier, alors que tout le monde savait que c’était lié à sa santé mentale.

Le CH l’a couvert, protégé, mais la vérité est claire : c’est un joueur fragile.

Alors donner huit ans de garantie à un joueur fragile, c’est un pari que Kent Hughes ne peut pas se permettre.

Le joueur veut rester, mais le Canadien hésite.

Il faut le dire : Patrik Laine adore Montréal. Il le répète dans toutes ses entrevues. À TVA Sports, il a déclaré sans détour :

« Oui, bien sûr! Je ne crois pas avoir besoin d’en dire plus. Oui, j’aimerais beaucoup être ici. »

C’est sincère. Cet été, il a multiplié les apparitions : entraînements à Brossard, activités avec les jeunes à Pierrefonds, défilé caritatif avec sa fondation From Us To You.

Il s’implique. Il sourit. Il veut prouver qu’il fait partie du groupe.

Mais du côté de Kent Hughes, le ton est beaucoup plus prudent. Le journaliste Marco D’Amico l’a expliqué sur les ondes de BPM Sports :

« À l’heure actuelle, je ne pense pas que ce sont des négociations hyper profondes. Mais je pense que c’est certain qu’il y a un intérêt d’un bord comme de l’autre. »

Autrement dit, Laine pousse. Montréal écoute. Mais Montréal ne signe pas encore.

Le problème, ce n’est pas le talent. Son tir du poignet est encore parmi les meilleurs de la LNH. Il a inscrit 20 buts en 52 matchs la saison dernière, malgré une blessure au genou en préparation. S’il est en santé et bien entouré, 40 buts sont réalistes.

Le problème, c’est tout le reste.

Laine a déjà intégré le programme d’aide de la LNH. Il a admis avoir pensé à prendre sa retraite à Columbus.

À Winnipeg et Columbus, on l’a accusé d’être paresseux, absent mentalement, incapable de s’intégrer.

Une bonne séquence suivie d’une disparition totale. C’est le résumé de sa carrière.

Un contrat de 8 ans, c’est une prison. Et si dans deux ans Laine retombe dans ses travers, le Canadien sera coincé avec un boulet impossible à bouger.

Autre réalité : le CH n’a pas bâti son avenir autour de Patrik Laine. Les intouchables offensifs s’appellent Cole Caufield, Juraj Slafkovsky et Ivan Demidov. À cela s’ajoute Zachary Bolduc, que le club veut absolument tester dans le top 6.

Où placer Laine dans cette équation?

Sur un 2e trio avec Demidov? Peut-être.

Sur un 3e trio? Inacceptable pour un contrat de 8 ans.

À l’avantage numérique? Oui, mais le CH ne paiera pas 40 millions pour un joueur de power play.

La vérité, c’est que Laine est aujourd’hui un luxe, pas une nécessité.

Un contrat de 8 ans, même à 5 millions, représente un engagement dangereux. 40 millions garantis, pour un joueur qui n’a jamais montré de fiabilité à long terme. Montréal s’est déjà brûlé avec des contrats lourds donnés trop vite (Drouin, Anderson). Hughes ne veut pas répéter l’histoire.

Un contrat plus court (2 ou 3 ans) permettrait de tester Laine sans enfermer le club. Mais une prolongation maximale jusqu’en 2034? C’est une bombe à retardement.

Soyons clairs : Laine fait tout ce qu’il faut pour changer son image. Il est impliqué. Il est positif. Il répète qu’il aime la ville, les partisans, l’organisation. Il met en avant sa fondation, son couple, son envie de stabilité.

Et ça fonctionne. Le public se rallie. Les médias parlent de sa renaissance. Mais une organisation de la LNH ne signe pas des contrats sur la base de l’émotion. Elle signe sur la base des garanties. Et Laine, pour l’instant, n’en offre pas.

La rumeur d’un contrat de 8 ans pour 5 millions par saison fait rêver certains, mais elle ne résiste pas à l’analyse. 40 millions pour un joueur fragile, c’est trop.

Oui, Laine mérite une chance. Oui, il peut marquer 40 buts. Oui, il semble enfin heureux à Montréal. Mais non, il ne mérite pas un contrat blindé jusqu’à 35 ans. Pas encore.

La logique est simple : le Canadien doit attendre, voir comment il performe en 2025-2026, et juger après. Un contrat plus court, à rabais, serait acceptable. Mais une prolongation de 8 ans? Ce serait un pari démesuré.

Patrik Laine a choisi Montréal. Mais Montréal, pour l’instant, n’a pas choisi Patrik Laine.

Du moins pas pour 40 millions de boulettes...