50 millions de dollars: Connor McDavid se fait avoir

50 millions de dollars: Connor McDavid se fait avoir

Par David Garel le 2025-08-04

Il est sans contredit le joueur le plus électrisant de sa génération. Certains disent même qu’il est le plus talentueux de toute l’histoire du hockey. Et pourtant, Connor McDavid est en train de vivre le plus grand drame financier et sportif de la LNH moderne.

Alors que les discussions entourant sa prochaine prolongation de contrat s’intensifient, les chiffres qui circulent donnent le vertige : 17 millions de dollars par année, pour quatre ans. Un chiffre faramineux? Peut-être. Mais pour McDavid, c’est presque une humiliation.

Car selon la convention collective de la LNH, aucun joueur ne peut empocher plus de 20 % du plafond salarial d’une équipe. Or, avec un plafond à 95,5 M$, ce fameux 20 % équivaut à 19,1 M$ par saison.

Voilà. Le plafond est là. Infranchissable. Sans pitié. Même pour le plus grand.

Et pourtant, selon Elliotte Friedman, si la LNH n’avait pas de plafond salarial, les Oilers seraient prêts à lui donner 50 millions de dollars par année.

Oui, 50 millions.

Une LNH qui sous-paie son joyau.

Dans son balado 32 Thoughts, Elliotte Friedman n’a pas tourné autour du pot :

« Si les Oilers pouvaient lui payer 50 millions, ils le feraient. Et il les mériterait. »

Dans un monde sans plafond, McDavid serait le Steph Curry de la LNH. Le Juan Soto. Le Dak Prescott. Un homme au sommet de son art, rémunéré à la hauteur de son impact global.

Mais voilà, nous sommes en LNH. Une ligue où un joueur comme McDavid ne peut gagner que 3,2 % des revenus de son équipe. À titre comparatif, regardons le joueur le mieux payé de la NFL, la NBA et la MLB:

Dak Prescott (NFL) : 10,6 % des revenus des Cowboys: 127 M$.

Steph Curry (NBA) : 7 % des revenus des Warriors: 53 M$.

Juan Soto (MLB) : 24,6 % des revenus des Mets: 95 M$.

Faites la moyenne de ces trois pourcentages et vous obtenez : 14,04 %.

Appliquez ce ratio aux revenus des Oilers (388 M$, selon Forbes), et Connor McDavid devrait toucher 47,5 millions de dollars par saison.

Le génie du hockey est hanté par un plafond qui fait tellement mal à son portefeuille.

La vérité est cinglante : la LNH empêche ses plus grands talents d’atteindre leur juste valeur. Connor McDavid est victime d’un système qui le bloque, qui lui impose des limites artificielles. Pire encore, ce système le punit s’il veut gagner.

S’il réclame 19,1 M$ (le maximum de 20 % de la masse salariale), il devient un poids pour son équipe. Chaque dollar qu’il empoche est un dollar qu’Edmonton ne peut pas investir ailleurs. Moins de profondeur. Moins de renforts. Moins de chances de gagner.

Et McDavid le sait.

Il l’a crié haut et fort après la défaite crève-cœur en finale :

« On continue de faire la même foutue chose encore et encore. »

“On répète les mêmes erreurs, encore et encore.”

Pas de gardien. Pas de profondeur. Pas de solution. Et lui, seul contre le monde.

Voilà donc le scénario. On parle d’un contrat possible de 17 millions par an sur 4 ans. Un contrat qui ferait de lui l’un des joueurs les mieux payés de l’histoire de la LNH… mais aussi le plus frustré.

Car cette entente, si elle se concrétise, ne garantit rien.

Pas de renfort en vue à Edmonton. Pas de miracle à la position de gardien. Pas d’équipe championne autour de lui. Juste plus de pression. Plus de critiques. Plus d’attaques personnelles.

McDavid est aujourd’hui comparé à James Harden, l’éternel perdant de la NBA. À Joel Embiid, génie des statistiques, incapable de livrer quand ça compte.

Et pendant ce temps, sa conjointe est attaquée sur les réseaux sociaux. On lui reproche d’avoir “porté malheur” après son fameux party en Grèce avec la fiancée de Draisaitl pendant la finale de la Coupe Stanley.

C’est un harcèlement insensé, et surtout, c’est le reflet d’un désespoir collectif : tout le monde voit bien que McDavid mérite mieux.

Ironiquement, c’est sa grandeur qui le condamne. Parce qu’il est trop fort, il coûte trop cher. Et parce qu’il coûte cher, il empêche son équipe d’être meilleure. Et parce qu’elle n’est pas meilleure, il ne gagne pas.

C’est un cercle vicieux. Un piège. Un cauchemar.

La LNH prétend vouloir valoriser ses vedettes, mais elle leur met un plafond sur la tête. Et ce plafond est fait de béton.

Connor McDavid ne pourra jamais gagner ce qu’il vaut réellement. Il pourra dominer la ligue pendant dix autres années, il restera un joueur à rabais, sous-évalué par un système rigide, dépassé, et peut-être volontairement passé date.

Et maintenant, quoi?

Il reste deux chemins possibles à Connor McDavid.

Il reste à Edmonton, accepte 17 millions par année, et continue de traîner une équipe qui n’a plus d'espace sous le plafond, plus de filet, plus de ressources.

Il quitte. Il devient joueur autonome. Il cherche un club prêt à construire autour de lui. Peut-être à un prix plus raisonnable. Peut-être pour gagner, enfin.

Mais même là, la question demeure : quel club peut vraiment le payer, sans ruiner son avenir?

Le plafond est le même partout. Le piège est partout.

Ce qui arrive à Connor McDavid n’est pas juste un casse-tête contractuel. C’est une tragédie sportive.

Imaginez un instant : Lionel Messi incapable de gagner une Coupe parce que sa masse salariale bouffe tout le budget.

C’est ce que vit McDavid.

Et tout ça dans le silence. Pas de grève. Pas de levée de boucliers. Juste un génie sur patins qui voit sa carrière se consumer à petit feu.

Dans un monde idéal, Connor McDavid gagnerait 50 millions de dollars par année. Ce serait son prix réel. Ce serait juste. Et ce serait mérité.

Mais dans la LNH d’aujourd’hui, il est coincé. Prisonnier d’un plafond qui l’étouffe. D’un club qui s’effondre. Et d’un contrat qui, malgré les chiffres, n’a rien d’une victoire.

C’est la plus grande vedette de la LNH. Et c’est peut-être la plus grande victime du système.