Le cirque reprend à Edmonton, et cette fois, c’est Conor McDavid lui-même qui est en plein cœur de la tempête.
Pas parce qu’il a ralenti sur la glace, il demeure l’athlète le plus électrisant de la planète hockey — mais parce qu’il est en train de négocier la prolongation de contrat la plus scrutée depuis… Wayne Gretzky.
Oui, c’est maintenant clair : McDavid veut rester à Edmonton. Les négociations avec les Oilers se sont accélérées. On parle d’une entente imminente. Mais attention : pas un contrat à rabais. Pas un geste altruiste. Pas un "Crosby-style hometown discount".
Non. Conor McDavid vise entre 16 et 17 millions de dollars par saison, sur 4 ou 5 ans.
Et cette nouvelle ne fait pas l’unanimité.
À première vue, le scénario peut sembler logique. McDavid est le meilleur joueur du monde, il traîne une organisation boiteuse sur ses épaules depuis des années, et chaque saison, il prouve qu’il mérite plus que n’importe qui.
L’inflation des salaires est bien réelle : Kirill Kaprizov va signer pour 15 M$ par année. Leon Draisaitl est à 14 millions. Auston Matthews flirte avec les 13,25 M$. Alors pourquoi McDavid se contenterait-il d’un “gentleman’s deal”?
Parce qu’il n’y a plus d’excuse.
Parce qu’il n’a toujours pas gagné.
Parce qu’il est dans la LNH, une ligue plafonnée. Et que chaque dollar en trop est un dollar de moins pour améliorer son alignement.
Pas besoin d’être un expert en comptabilité pour comprendre que signer McDavid à 17 M$, c’est risquer la même asphyxie qui a tué les Maple Leafs en séries pendant des années.
Et qui a plombé Edmonton lors des deux dernières finales de la Coupe Stanley alors que les Panthers sont une équipe beaucoup plus complète.
Les critiques fusent. Ils viennent de partout. Des journalistes. Des partisans. Des ex-joueurs. Des analystes. Des propriétaires anonymes.
Et surtout : ils viennent de l’intérieur.
Il y a un malaise grandissant dans les couloirs des Oilers. D’un côté, McDavid est le roi. L’incontournable. Le symbole. De l’autre, son emprise sur l’organisation est étouffante.
Car McDavid ne se contente pas de demander le plus gros contrat de l’histoire de la LNH.
Il pousse aussi intensément pour que Carter Hart soit le prochain gardien de l’équipe.
Carter Hart, récemment acquitté, et toujours au centre de la controverse la plus explosive de l'histoire du hockey canadien.
Même si les cinq joueurs ont été reconnus non coupables jeudi à London, cela ne signifie pas qu’ils pourront automatiquement retrouver leur place dans la LNH.
Dans une déclaration officielle transmise à La Presse, la ligue a confirmé que Carter Hart, Michael McLeod, Alex Formenton, Dillon Dube et Cal Foote demeurent pour l’instant « inadmissibles à jouer ».
Selon un porte-parole du circuit Bettman, « les allégations dans ce dossier étaient troublantes et le comportement en cause était inacceptable ».
Pendant que la LNH analyse les conclusions de la juge Carroccia pour déterminer les prochaines étapes, les joueurs demeurent écartés.
Une décision vivement contestée par l’Association des joueurs, qui a rapidement répliqué par courriel :
« Après avoir raté plus d’une saison, ils devraient avoir la chance de retourner au travail. Le fait que la LNH juge inadmissibles les joueurs, le temps d’analyser le dossier, déroge des procédures disciplinaires prévues dans la convention collective. »
Les discussions se poursuivent entre les deux parties.
Mais McDavid s’en fout.
Il veut Hart.
Et il le veut maintenant.
On raconte en coulisses que McDavid multiplie les rencontres avec Jeff Jackson, son ancien agent devenu président des Oilers, pour que Hart débarque en Alberta.
Il estime que c’est le seul gardien capable de livrer la marchandise à court terme. Il a perdu confiance en Stuart Skinner.
Selon plusieurs sources, Connor McDavid croit que Carter Hart est la clé.
Mais cette obsession ne fait pas l’unanimité.
Hart a été acquitté. Me Megan Savard, son avocate, a littéralement explosé devant les médias. Elle a dénoncé un procès “inutile, prévisible, stressant, qui a détruit la réputation de son client”.
Et voilà qu’un analyste juridique respecté, Me Eric Macramalla (TSN, Forbes), affirme que « Carter Hart va jouer dans la LNH. Je n’ai aucun doute. »
Selon lui, Hart est le seul parmi les cinq accusés acquittés qui pourrait sérieusement refaire surface dans le circuit Bettman, car il est perçu comme le moins impliqué dans les gestes allégués. Il est jeune, talentueux, et il n’a jamais été condamné. L’acquittement est total.
Mais même avec tout ça, les Oilers devraient-ils revenir sur leur parole, eux qui ont toujours affirmé qu'ils ne voulaient rien savoir de Hart, peu importe s'il était coupable ou innoncent?
C’est là que l’attitude de McDavid devient controversée.
D’un côté, il veut gagner. Il voit l’urgence. Il approche la trentaine. Il a perdu deux finales, il veut la Coupe.
Mais de l’autre, il demande la lune. Il met la pression pour signer un gardien controversé. Et il demande un contrat qui siphonne la masse salariale de son DG.
Et les partisans le remarquent.
“Si McDavid voulait vraiment gagner, il signerait pour 14 millions,” écrivait un abonné sur X.
“Crosby a pris 8,7 M$ pendant dix ans. Ça lui a permis de bâtir une dynastie. McDavid prend 17 M$ et demande Hart? Bonne chance,” lançait un autre.
Il faut dire que le contexte n’aide pas.
Le directeur général Stan Bowman marche sur des œufs. Il tente de jongler avec la pression publique, les demandes de McDavid, les incertitudes autour de Draisaitl, et la débandade de la dernière finale. L’organisation est à un tournant.
Et à l’extérieur, les fans sont épuisés.
Depuis l’affaire Hockey Canada, Edmonton a été mise à nu. Le scandale, les revers, les accusations, l’effondrement contre la Floride… tout est devenu matière à controverse.
Alors quand ton joueur étoile, celui que tu veux garder à tout prix, commence à exiger une prolongation hors-norme et un gardien controversé?
Tu ne sais plus s’il veut vraiment gagner… ou juste régner.
On a souvent dit de Connor McDavid qu’il était l’enfant modèle de la LNH. Celui qui ne dit jamais un mot plus haut que l’autre. Celui qui mène par l'exemple, qui travaille sans relâche.
Mais aujourd’hui, le masque craque.
Aujourd’hui, McDavid est un homme qui veut plus. Beaucoup plus. Plus d’argent. Plus de contrôle. Plus d’influence.
Et peut-être que ça fonctionnera.
Peut-être qu’il obtiendra son 5 ans à 85 millions. Peut-être qu’il fera revenir Carter Hart. Peut-être qu’il gagnera enfin.
Mais une chose est sûre : la LNH ne reverra jamais le même McDavid.
Fini le garçon sage. Fini le bon soldat.
Place au roi… qui veut sa couronne, peu importe le prix.