8,5 millions pour Josh Anderson : le secret le mieux gardé du Centre Bell

8,5 millions pour Josh Anderson : le secret le mieux gardé du Centre Bell

Par André Soueidan le 2025-09-01

Le secret le mieux gardé du Centre Bell, c’est pas une stratégie de Kent Hughes, ni une combinaison cachée de Martin St-Louis.

Non. C’est Josh Anderson.

Ou plutôt, son contrat. 8,5 millions de dollars encore à lui verser d’ici la fin de la saison 2026-27, pour un rôle qu’on n’arrive même plus à définir avec certitude.

Power forward de papier, attaquant de troisième trio dans les faits, et surtout… symbole vivant d’une ère révolue où Marc Bergevin croyait acheter de la robustesse comme on achète un frigo qui ne brisera jamais.

Résultat? Six ans plus tard, le frigo fait encore du bruit, mais il garde pas grand-chose au frais.

Anderson a 31 ans qui frappent à la porte.

Pas vieux pour un joueur de hockey, mais trop vieux pour continuer à vendre l’illusion qu’il va exploser offensivement.

On a eu le temps de comprendre : Josh Anderson ne marquera jamais 30 buts dans la LNH.

On peut même douter qu’il touche 20 à nouveau.

Son dernier sommet date de 2018-19, avec Columbus.

Depuis, c’est un festival de 17 buts ici, 19 buts là, des saisons entières ponctuées de blessures, de disettes offensives, de soirées où il passe 15 minutes à patiner comme un cheval fou… sans résultat.

Et pourtant, l’organisation continue de brandir son nom comme s’il représentait encore une arme fatale.

Pourquoi? Parce que son rôle a muté.

Josh Anderson, c’est maintenant un tueur de pénalités, un intimidateur, un « grand frère » dans le vestiaire.

Le gars qui fonce dans le coin, qui bloque un tir, qui sort le coude pour protéger un Demidov ou un Slafkovsky.

On l’a recyclé en vétéran utile.

Pas inutile, non. Utile… et même presque une aubaine quand on regarde les chiffres froidement.

Avec la hausse du plafond salarial, un contrat de 5,5 M$ par année, ça ne fait plus trembler personne.

Huit millions et demi restants à verser sur deux ans, c’est à peine un pourboire dans la Ligue nationale d’aujourd’hui.

Pour un gars qui patine comme lui, qui frappe comme lui, et qui a accepté de redéfinir son rôle sans faire de vagues, on ne parle plus d’un contrat désastreux.

On parle d’un vétéran payé honnêtement pour ce qu’il apporte.

Parce que soyons francs : à mesure que le plafond grimpe, les comparables s’envolent.

Des joueurs qui marquent autant que Josh Anderson ... ou aussi peu, selon la lecture ...mais qui ne frappent pas, ne tuent pas de punitions et ne protègent pas leurs jeunes coéquipiers, eux, ramassent des 4,5 ou 5 millions.

Anderson, lui, rajoute l’intimidation, la vitesse et l’expérience. Ce n’est plus un luxe. C’est du standard.

Et c’est là que le secret du Centre Bell prend tout son sens.

Tout le monde pensait qu’Anderson allait devenir un fardeau, un Gallagher 2.0, mais la réalité, c’est que son contrat s’est replacé dans le marché.

Ce n’est pas un vol, mais ce n’est pas non plus un handicap.

À ce prix-là, Martin St-Louis peut l’envoyer sur la glace dans toutes les situations sans que Kent Hughes ait à se cacher derrière la LTIR pour respirer.

Anderson est passé de “boulet financier” à “vétéran bien payé”.

Et c’est là que réside toute la beauté de l’histoire.

Josh Anderson, qu’on croyait condamné à traîner son contrat comme une enclume, est en train de réécrire son narratif.

Plus qu’un simple patineur puissant, il est devenu un rouage fiable, un vétéran qui assume son rôle sans se prendre pour une vedette.

Et à 31 ans, alors que son contrat arrive doucement à son terme, il offre encore des minutes honnêtes, des mises en échec assassines, et cette énergie contagieuse qui galvanise un vestiaire.

Alors oui, Josh Anderson n’est pas inutile.

Non, il n’est pas un fardeau.

Il est le reflet d’une équipe en transition, un vétéran qui a choisi d’évoluer plutôt que de disparaître.

Et si la tendance se maintient, si son corps le suit et si son ardeur reste intacte, on pourrait bien assister à sa plus belle saison à Montréal.

Josh Anderson, on lui souhaite de continuer sur cette lancée, de poursuivre son rôle d’exemple et de guerrier silencieux.

Parce qu’au bout du compte, même dans l’ombre des Suzuki, Caufield ou Demidov, il y a toujours une place pour un gars comme lui : celui qui fait lever la foule avec une charge percutante, celui qui rallume un banc éteint, celui qui, soir après soir, rappelle qu’au hockey, il n’y a pas que les buts qui comptent.

AMEN