Jonathan Marchessault ne pardonnera jamais à Kelly McCrimmon, le directeur général des Golden Knights de Vegas, de l'avoir poussé vers la sortie après avoir été un pilier de la franchise depuis ses débuts en 2017.
Malgré la conquête de la Coupe Stanley en 2023 et l'obtention du trophée Conn-Smythe, l’attachement que Marchessault ressentait envers Vegas n’a pas été suffisant pour convaincre McCrimmon de lui offrir le contrat à long terme qu’il souhaitait.
Pour McCrimmon, c’était « le prix à payer » pour maintenir les Golden Knights compétitifs, même si cette décision est arrivée avec un an de retard selon ses propres dires.
Le DG de Vegas avoue qu'il aurait dû échanger Marchessault au lieu de le perdre pour rien sur le marché des agents libres. En d'autres mots, il ajoute l'insulte à l'injure.
McCrimmon a tenté de justifier sa décision en évoquant les réalités du plafond salarial et la nécessité de penser à l'avenir de l'équipe.
Selon lui, offrir un contrat de cinq ans à un joueur de 33 ans, même avec les accomplissements de Marchessault, était une prise de risque que l'organisation n'était pas prête à assumer.
« En fin de compte, il s'agit de prendre des décisions difficiles pour maintenir l'équipe compétitive sur le long terme », a expliqué McCrimmon.
Il clame que la décision de ne pas prolonger Marchessault n'était pas une question de performances, mais plutôt une réflexion basée sur des données et des projections concernant le vieillissement des joueurs.
« La durée de cinq ans n'était pas quelque chose avec lequel nous étions à l'aise, et les données que nous avions ne soutenaient pas cette option », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, lui qui s'est basé sur les statistiques avancées pour montrer la porte de sortie au Québécois.
Pour Marchessault, ces explications sonnent creux. Il estime que McCrimmon n'a pas pleinement mesuré l'impact de son départ sur l'équipe et la communauté.
Lors de l'ouverture du marché des agents libres, Marchessault a signé un contrat de cinq ans d'une valeur de 27,5 millions de dollars avec les Predators de Nashville, mettant ainsi un terme à son aventure de sept saisons avec Vegas.
Durant son séjour dans le désert du Nevada, Marchessault est devenu le meilleur pointeur de l'histoire de la franchise, un accomplissement qui, selon lui, méritait plus de considération de la part de McCrimmon.
La décision de McCrimmon de ne pas prolonger Marchessault s’inscrit dans une vague de départs qui a vu plusieurs autres joueurs clés quitter l'équipe, dont William Carrier, Chandler Stephenson et Alec Martinez.
Pour Marchessault, ce choix est perçu comme une trahison, d'autant plus qu'il avait espéré terminer sa carrière à Vegas.
Le fait que McCrimmon n’ait pas cédé à ses demandes, notamment la durée du contrat, a laissé un goût amer à l'attaquant québécois.
Marchessault a publiquement exprimé son mécontentement devant les médias québécois, déclarant qu'il ne comprenait pas les justifications de McCrimmon.
« Je sais qu’en tant que joueur, et avec la tête de hockey que j’ai, je n’aurais pas pris cette décision-là. Un jour, quand je serai un coach ou DG, je vais savoir comment il pensait à ce moment-là », a-t-il confié. (crédit: La Presse)
Cette déclaration reflète un ressentiment profond envers une organisation qu'il a contribué à construire et qui, à ses yeux, l’a laissé tomber au moment où il pensait être récompensé pour sa loyauté et ses performances.
Pour les fans de Vegas, le départ de Marchessault marque la fin d’une époque. Pour Marchessault lui-même, c’est le début d’un nouveau chapitre à Nashville, mais avec un sentiment d’inachevé.
Le fait que les Golden Knights aient justifié ces mouvements par la nécessité de « respecter les droits des joueurs » et la réalité du plafond salarial n’apaise en rien l’amertume de Marchessault.
À 33 ans, il est déterminé à prouver que Vegas a fait une erreur en le laissant partir, tout en restant marqué par la manière dont McCrimmon a géré la situation.
En rejoignant les Predators, Marchessault sait qu’il devra reconstruire une nouvelle vie pour lui et sa famille dans une ville qu'il ne connaît pas.
« On n’a vraiment pas eu d’été. Ce n’est vraiment pas l’idéal de changer d’organisation. Ça exige du temps, chaque jour. »
On peut ressentir le ressentiment dans sa voix.
Une chose est certaine : même s’il réussit à Nashville, il ne pourra jamais oublier comment les Golden Knights ont mis fin à son rêve de finir sa carrière là où il avait tout donné.
Pour lui, cette trahison ne sera jamais pardonnée.