Négociations à Laval: Kent Hughes jase avec St-Louis et Nashville

Négociations à Laval: Kent Hughes jase avec St-Louis et Nashville

Par David Garel le 2025-11-21

Comme au Centre Bell hier soir, la galerie de presse à Laval raconte une histoire plus importante que la glace.

Vendredi, à la Place Bell,  le but d’Adam Engström en prolongation et le but de David Reinbacher (tir magnifique) ont fait réagir les 13 recruteurs présents pour les épier.

Treize dépisteurs de la LNH, dont plusieurs figures majeures, ont pris place au-dessus de la patinoire pour observer ce qui n’aurait dû être qu’un match de saison régulière dans la ligue américaine.

Ce n’était pas un match. C’était un repérage ciblé, un prélude à quelque chose de plus gros. On ne mobilise pas autant de dirigeants pour valider des notes existantes; on les mobilise quand un marché s’ouvre.

Ce qui rend la soirée encore plus révélatrice, c’est l’identité des représentants présents. Les mêmes recruteurs des Predators de Nashville qui étaient au Centre Bell la veille pour analyser le CH contre Washington ont fait le déplacement à Laval.

Stan Drula, dépisteur professionnel en chef, et Nick Vitucci n’étaient pas en tournée générale; leur présence est liée à deux dossiers actifs : Ryan O’Reilly et Steven Stamkos.

Nashville veut un défenseur gaucher, c’est désormais clair. Ils évaluent la marchandise. Et ce magasin-là, c’est Montréal. Ils ne cherchent pas un projet; ils cherchent un défenseur prêt demain matin.

Cela explique pourquoi les noms qui circulent dans les discussions incluent Arber Xhekaj, Jayden Struble et, dans une version plus ambitieuse, Adam Engstrom.

On sait par ailleurs que Nashville aime Owen Beck, un centre two-way qu’ils voient comme substitut potentiel à O’Reilly si la reconstruction devient officielle.

Quand les mêmes recruteurs suivent le Canadien deux soirs de suite dans deux villes différentes, ce n’est pas une coïncidence; c’est une négociation en mouvement.

Et ce n’était que la moitié du tableau. L’autre présence marquante est venue de St-Louis. Peter Chiarelli n’a pas seulement été aperçu au Centre Bell, il a aussi fait le trajet jusqu’à Laval.

Ce n’est pas un dépisteur régional. C’est le vice-président des Blues, un homme de hockey impliqué dans les décisions stratégiques, ancien DG des Bruins et des Oilers. Quand ce type d’observateur se déplace, c’est rarement pour un match d’évaluation isolé.

St-Louis s’enfonce au classement, et la direction commence à envisager des décisions lourdes. Le nom de Jordan Kyrou a déjà circulé, tout comme celui de Brayden Schenn. On sait aussi que David Reinbacher ou Kaiden Guhle étaient demandés dans les discussions d’été pour Kyrou, et Montréal avait refusé, preuve que les dialogues ne datent pas d’hier.

Vendredi, Engström marque en prolongation, Reinbacher livre son meilleur match de l’année avec un but, une passe et une prestation complète.

Pour les Blues, qui cherchent un défenseur gaucher capable de se développer dans un rôle important, Engström devient soudainement un dossier crédible.

Il est jeune, mobile, talenteu avec la bonne attitude.

Son style, relance fluide, intelligence sans la rondelle, mobilité constante, cadre parfaitement avec un club en transition. On peut croire que Chiarelli voulait valider en personne ce qu’il avait vu sur vidéo.

Le dossier Kyrou n’est pas mort, loin de là. Son healthy scratch récent et le malaise visible entre l’organisation et le joueur ont ravivé les discussions.

Mais si Montréal refuse de céder Guhle ou Reinbacher, l’équation change. C’est dans ce contexte qu’Engström redevient central. Il ne remplace pas Guhle; il évite d’y toucher.

L’autre piste évoquée autour des Blues touche Robert Thomas. Le nom circule moins publiquement que Kyrou, mais il est celui qui intéresse le plus Kent Hughes si Montréal décide de frapper plus haut qu’un centre de transition. Thomas, à Montréal, serait un centre top-6 immédiat et complémentaire à Suzuki.

Mais ce genre d’acquisition ne se fait jamais sans sacrifier un jeune défenseur NHL-ready... ou même deux. Vendredi soir, la présence de Chiarelli ne confirmait pas un échange imminent; elle confirmait que St-Louis veut voir lui-même si Engström peut être ce joueur-clé du retour qui permettrait aux Blues de libérer un contrat majeur.

Même chose pour David Reinbacher.

Ce qui rend la soirée encore plus fascinante, c’est que Nashville et St-Louis n’étaient pas les seules équipes présentes. Winnipeg aussi était là, alors qu'ils ont placé Brad Lambert sur le marché des transactions.

Philadelphie y était également, en pleine recherche d’un défenseur.

Anaheim a envoyé du personnel, alors que Pavel Mintyukov reste un nom à suivre dans les discussions à moyen terme sur le marché des transactions.

On se demande si le défenseur gaucher intéresse le CH... si on finit par échanger Kaiden Guhle, Arber Xhekaj, Jayden Struble, ou Adam Engström.

Ce n’est pas un hasard si des clubs de l’Ouest se déplacent massivement en pleine séquence où Montréal perd sept de ses huit derniers matchs. Les équipes sentent la fenêtre : c’est le moment où un DG ambitieux tente de se sauver de la pente avec une transaction.

Cette dynamique devient encore plus explicite quand on met les pièces ensemble. Nashville veut vendre, St-Louis veut "retool" (Kyrou, Schenn, Faulk tous disponibles).  Montréal est blessé, vulnérable, mais avec des prospects qui ont soudainement une valeur : Beck, Engström, Reinbacher. Ce n’est pas de l’observation passive; ce sont des clubs qui évaluent les prix avant d’ouvrir les enchères.

Il faut aussi souligner ce qui s’est passé sur la glace à Laval. David Reinbacher, après un début hésitant, a livré un match qui arrive au moment parfait : un but, une passe, un différentiel positif, une présence fiable en prolongation et un retour au jeu après avoir bloqué un tir douloureux pendant le match.

C’était son match-signature. Le genre de performance qui rassure Montréal sur son potentiel, mais qui attire aussi les yeux des clubs en quête de défenseurs.

Adam Engström a complété la soirée en marquant le but gagnant, prouvant une fois de plus qu’il est davantage qu’un défenseur mobile; c’est un joueur décisif. Quand deux défenseurs prospectifs brillent le soir même où les plus gros acheteurs potentiels sont dans les gradins, les téléphones sonnent le lendemain.

Il est encore tôt. Il n’y a pas d’échange sur la table. Mais ce qui est clair, c’est que Montréal n’est plus simplement observé. Montréal est ciblé.

Les discussions ne tournent plus autour de savoir si le CH va transiger, mais autour de quel jeune défenseur deviendra la clé d’un retour majeur. La Place Bell, vendredi soir, n’était pas une soirée de développement. C’était une soirée de marché.

Une transaction imminente? Kent Hughes veut bouger... le plus rapidement possible...

Il est clair qu'il a jasé avec Peter Chiarelli et les deux recruteurs de Nashville.