Alex Kovalev, l'ancien joueur étoile des Canadiens de Montréal, se voit aujourd'hui dans un rôle qu’il aurait sans doute aimé endosser : celui d’entraîneur à Montréal, et plus précisément celui d’adjoint aux côtés de Martin St-Louis.
Pourtant, cette collaboration ne semble qu’un mirage lointain, tant les divergences philosophiques entre les deux hommes sont profondes.
Si St-Louis prône une approche rigoureuse et équilibrée du jeu, axée sur la responsabilité défensive, Kovalev, lui, rêve d’une liberté totale pour les joueurs talentueux, surtout en attaque.
L'actuel entraîneur adjoint du Spartak de Moscou en KHL ne manque pas de donner ses conseils aux jeunes espoirs du Canadien, comme s’il se préparait déjà à prendre la relève derrière le banc montréalais.
Il critique ouvertement certaines décisions du club, notamment le fait que Cole Caufield soit contraint d'intégrer des aspects défensifs dans son jeu.
Selon Kovalev, un joueur de la trempe de Caufield devrait avant tout se concentrer sur ses forces offensives et avoir la liberté de les exprimer pleinement.
« Quand tu as du talent, tu ne dois pas le freiner », répète-t-il souvent en entrevue.
Ce qui est certain, c’est que Kovalev a un œil attentif sur les espoirs du Tricolore, notamment Ivan Demidov, le jeune prodige russe.
Kovalev, bien placé pour suivre ses performances en Russie, affirme que Demidov devra apprendre à surmonter des obstacles dans sa progression, tout en insistant sur l’importance de l’expression individuelle pour réussir à Montréal.
«Tout dépendra de sa manière de performer après son arrivée dans la LNH. À Montréal, il n’est pas facile de mériter la confiance et l’amour des partisans."
"Être élégant et fluide ne suffit pas. Vous devez prouver que cette magnificence a une valeur sur la patinoire. Si c’est le cas, ils vont l’aimer vite et fort. Les gens connaissent très bien le hockey». (crédit: RG.org)
«Tout le monde doit mériter son salaire. Si j’étais un journaliste et que je n’appréciais pas un joueur, j’attendrais l’occasion de le critiquer. Il vivra les aspects positifs et négatifs. Les hockeyeurs ne sont pas des robots, ils ne peuvent ressentir les mêmes états d’âme. Tout dépendra de leur façon de réagir aux éloges et aux reproches», a-t-il continué.
Et ce conseil, il ne le donne pas qu’à Demidov. Juraj Slafkovsky, autre grand espoir du CH, n'échappe pas à ses observations.
« Il doit être plus arrogant sur la glace, prendre de la place », affirme Kovalev, qui ne manque pas de rappeler que la constance est primordiale dans une ville comme Montréal. (crédit: RG.org)
«Slafkovsky doit être plus constant et pour y arriver, il doit ajouter du poids et de l’endurance. Tous ont à s’habituer à de grandes responsabilités et il y parvient. Sa deuxième campagne fut plus fructueuse que la première.
Au-delà des conseils techniques, Kovalev semble surtout irrité par le fait que Martin St-Louis l’ait snobé lorsqu’il a formé son équipe d’entraîneurs.
Alors que plusieurs voix critiquent la performance anémique de l'avantage numérique des Canadiens, Kovalev ne manque pas une occasion de rappeler qu’il pourrait, lui, relancer cette facette du jeu demain matin.
Il le clame haut et fort. Il pourrait relancer ce" power play" honteux. Nous en sommes persuadés.
Cette confiance en ses capacités et son désir de jouer un rôle plus important dans le développement du Canadien se heurtent à un obstacle de taille : Martin St-Louis.
St-Louis semble toujours aussi réticent à s’entourer d’anciens joueurs au talent immense comme Kovalev, préférant peut-être garder le contrôle total sur son équipe.
Il est vrai que St-Louis, ancien attaquant de petite taille devenu une légende du jeu, a forgé sa carrière sur la rigueur et l’équilibre.
Kovalev, lui, préfère laisser les joueurs exprimer leur créativité sans restrictions. Deux visions du hockey qui semblent un divorce avant même de se marier.
Pourtant, la situation du Canadien appelle désespérément à un changement. L'avantage numérique est aujourd’hui l'un des plus mauvais de la ligue, sinon le pire de toute la LNH.
Avec Kovalev aux commandes, plusieurs observateurs pensent que cette unité pourrait enfin connaître une renaissance.
Et ce n'est pas une question de simples ajustements techniques, mais bien de mentalité. Là où St-Louis demandent rigueur et discipline, Kovalev demande de l’audace et de l’instinct offensif.
Alors que Kovalev continue de donner ses conseils à distance, la question reste entière : Martin St-Louis pourra-t-il mettre son orgueil de côté et reconnaître l'expertise d'un ancien joueur aussi talentueux que Kovalev?
Ou bien continuera-t-il à s’appuyer sur son système qui peine à faire des étincelles en supériorité numérique?
Une chose est sûre : Kovalev n’a pas dit son dernier mot, et il ne serait pas surprenant de le voir revenir à Montréal, prêt à transformer l’équipe avec sa vision unique du jeu.
Le rêve de plusieurs fans? Voir Kovalev débarquer à Montréal. Voilà le problème. Martin St-Louis a horreur de se faire voler la vedette.
Trop d'orgueil. Trop d'ego.
Kovalev affirme que le CH a encore besoin de beaucoup d'ajustements et de temps pour bien jouer collectivement.
Un message sans détour adressé à Martin St-Louis. Si l'avantage numérique continue de s'enliser, Kovalev va être là pour continuer de viser subtilement le coach du CH.
Kovy aussi a un ego immense comme une montagne. De se faire ignorer par St-Louis n'a pas passé.