Après un entraînement punitif où Martin St-Louis a cherché à « réveiller » ses joueurs, le Canadien de Montréal a effectivement montré de l’énergie contre les Penguins.
De l’énergie, oui, mais pour quel résultat ?
Une défaite de 3-1 où, malgré tous les efforts déployés, les occasions en attaque ont manqué de finition et de coordination.
Et les propos d’Alex Newhook et de Kirby Dach après le match en disent long : oui, ils ont compris le message sur la discipline et l’effort, mais il semble qu’un autre manque cruellement à l’appel – un plan de match concret.
Alex Newhook n’a pas hésité à décrire la frustration qui gagne l’équipe :
« C’est frustrant de ne pas produire, mais parfois, c’est la confiance et parfois la prise de décision qui manque. »
En d’autres mots, quand on est perdu sur la glace, difficile de garder confiance et d’improviser.
Sans directive claire en attaque, les joueurs tâtonnent et cherchent à créer quelque chose de rien, souvent en vain.
« On essaie d'être créatifs, mais parfois ça ne colle pas. On doit prendre de meilleures décisions, surtout sous pression, » ajoute-t-il.
Voilà une manière élégante de dire que sans un cadre défini, les initiatives individuelles se percutent et l’attaque tourne en rond.
De son côté, Kirby Dach parle de cette énergie et de cette combativité insufflées par l’entraînement de St-Louis.
Mais là encore, il est question de rythme et de synchronisation, deux éléments qui manquent cruellement.
« Je pense qu’on comprend ce qu’on veut faire, mais c’est une question de battre au même rythme, d’être tous sur la même longueur d’onde. »
Dach souligne ici un besoin fondamental : celui d’une direction claire, d’un plan commun où chaque joueur sait quoi faire et où se placer.
L’effort est là, la volonté aussi, mais les actions semblent se faire en décalage, sans réelle harmonie.
Dach va même plus loin : « Je pense qu’on doit juste trouver des façons de mettre la rondelle au filet un peu plus souvent, de créer un peu de chaos devant. »
En d’autres mots, revenir aux bases, miser sur la simplicité, et cesser de forcer l’improvisation.
Martin St-Louis, pourtant, semble croire que la « simplicité » suffit à guider son équipe.
« Je pense qu’on a fait moins de revirements. Ça nous a permis d’aller un peu plus en forecheck et de créer plus à partir de là, » dit-il.
Une analyse intéressante, mais bien vague.
Peut-être qu’un plan de jeu un peu plus concret, une structure qui organise les mouvements en zone offensive, serait plus efficace que de simples notions de « moins de revirements » et de « forecheck ».
La déclaration de St-Louis qui en dit long : « Peut-être qu'on pourrait lancer un peu plus. »
Eh bien oui, peut-être. Mais « peut-être » n’a jamais fait avancer une attaque.
Un plan, lui, pourrait donner aux joueurs des directives claires, des options définies.
Si les Canadiens semblent tourner en rond, c’est peut-être qu’ils ont besoin d’un cadre pour orienter cette énergie que St-Louis exige de ses joueurs.
Un jeu plus direct, des consignes simples sur les placements et les transitions, voilà ce qui pourrait transformer cette énergie en véritable puissance de frappe.
Le message de Newhook et Dach est limpide : ils veulent un plan.
L'effort est là, mais sans direction, ils se retrouvent à improviser dans le flou.
Et c’est là qu’il devient évident qu'un cadre, même simple, mettrait tout le monde sur la même longueur d'onde.
Alors, Martin, pourquoi ne pas arrêter de jouer au sourd et écouter ce que tes joueurs tentent de te dire : pour qu’ils soient efficaces, ils n’ont pas besoin de « simplicité » comme concept.
Ils ont besoin d’un plan clair, qui leur permettrait enfin d’exprimer tout leur potentiel sans que l’improvisation ne soit leur seul outil.
Amen