Altercation entre Lane Hutson et Jonathan Quick: Samuel Montembeault a abandonné son frère

Altercation entre Lane Hutson et Jonathan Quick: Samuel Montembeault a abandonné son frère

Par David Garel le 2025-10-19

C’est la scène la plus humiliante de la saison Ce n’est pas un but encaissé, une bévue en sortie de zone ou une mauvaise punition. Non. C’est un affront direct, une insulte à l’identité même du Canadien de Montréal, proférée par un vétéran respecté, Jonathan Quick, sans qu’aucun joueur du CH ne lève le petit doigt.

Pire : Samuel Montembeault, censé incarner le cœur et la fierté du club, est resté figé comme une statue au centre de la glace.

La scène se passe pendant la pause publicitaire. Lane Hutson, encore adolescent dans cette ligue d’hommes, vient d’encaisser une mise en échec de Sam Carrick derrière son filet et Arber Xhekaj est allé le défendre en jetant les gants.

Rien de violent au premier regard, mais l’intention y est : on veut tester le petit nouveau, lui rappeler que la LNH, ce n’est pas Boston University. Un classique. Mais ce qui suit dépasse toutes les bornes.

Jonathan Quick, 37 ans, vétéran de mille batailles, quitte son demi-cercle et patine volontairement jusqu’à Hutson. Pas pour le rassurer. Pas pour calmer le jeu. Mais pour l’engueuler. Pour le ridiculiser. 

On peut lire sur ses lèvres :

« C'est la LNH kid, tu dois être capable d'encaisser une mise en échec. Ne sois pas soft. Ici, ne c'est pas pour les enfants.»

Le ton est méprisant. La condescendance est absolue. Le message est clair : dans cette ligue, t’es soit un homme, soit une cible.

Et pendant ce temps, Samuel Montembeault ne bouge pas. Il reste à côté, immobile, sans même s’approcher pour défendre son coéquipier. Pas un mot. Pas un geste. 

Tout le monde le pense. Tout le monde le dit. Si Carey Price avait encore été là, jamais Quick n’aurait osé. Ou s’il l’avait fait, il aurait reçu une réponse immédiate

. Parce que c’était ça, Carey Price : un mur devant les buts, mais aussi un mur émotionnel derrière ses coéquipiers. Il imposait le respect. Il incarnait une forme de code d’honneur invisible, mais inviolable. Et jamais un gardien adverse n’aurait osé parler ainsi à un jeune du CH sous ses yeux.

Jakub Dobeš l’aurait fait. Sans hésiter. On le sait. Il aurait foncé sur Quick, pas pour se battre, mais pour signaler clairement que personne ne parle comme ça à ses gars. Parce que c’est ça, être un gardien numéro un dans un vrai marché. Il ne s’agit pas seulement d’arrêts. Il s’agit d’émotion. De leadership. De protection.

Jacob Fowler est fait du même bois. On le sent déjà. Ce calme, cette confiance, ce fil électrique silencieux entre lui et ses défenseurs.

Il dégage quelque chose. Une présence. Et ce lien commence déjà à se forger à Laval. Fowler et Dobeš sont déjà en train de devenir les vrais gardiens de cette équipe, dans tous les sens du terme.

Et pendant ce temps, Samuel Montembeault glisse vers l’indifférence. Ce n’est même plus de l’hostilité. C’est du vide. Une absence de lien. Le vestiaire ne le suit plus. Il n’y a pas de lien émotionnel entre lui et le groupe. 

Il ne fait pas partie de « la gang ». Il n’est pas un de « ces gars-là ». Et ça se voit. Ça s’entend. Et maintenant, ça se confirme sur la glace.

Un compte X qu’on adore, @talk_canadiens, l’a résumé mieux que personne :

« Si Carey était encore là, il n’aurait jamais laissé un autre gardien venir parler à un de ses joueurs de même. »

« Dobeš, lui, serait allé direct dans la face de Jonathan Quick. Pis je le sais que Fowler, il est fait pareil. »

« Montembeault, c’est un doux (soft). Y’a clairement une coupure entre lui pis le reste de l’équipe. »

« Les joueurs font pas confiance à Montembeault. Y’a pas de lien émotionnel entre lui pis le vestiaire. »

« Dobeš, au contraire, y’a une vraie connexion avec les gars. C’est un des leurs. Le vestiaire l’aime, pis ils veulent jouer pour lui. »

« Montembeault, on dirait qu’il est plus préoccupé par sa relation avec les journalistes francophones qu’avec ses propres coéquipiers, pis ça paraît. »

Il n’y a rien à ajouter. C’est exactement ça.

Quand la priorité devient de bien paraître… au lieu de bien jouer...

On commence à voir les priorités de Montembeault. Et elles sont troublantes. Au lieu de consolider sa place dans le vestiaire, de construire un lien avec ses jeunes coéquipiers, il semble obsédé par son image médiatique, surtout au Québec. 

Ses relations avec les journalistes francophones, sa présence dans les médias traditionnels, sa gestion de réputation, tout ça prend de la place. Trop de place.

Et pendant ce temps, sur la glace, il ne livre plus. Il ne parle pas. Il ne défend pas. Il n’unit pas. Il subit. Et son absence de réaction samedi a été la goutte de trop.

Et que dire de Martin St-Louis? Toujours prompt à protéger ses vétérans, il n’a pas bronché non plus. Aucun commentaire sur l’incident. Pas un mot pour Hutson. Pas un mot pour Montembeault. Silence radio. Une stratégie d’évitement qui devient embarrassante.

La culture du CH est à un carrefour. Et ce genre d’incident révèle tout ce qui ne va pas. C'était à Montembeault d'aller voir Quick. 

Telle est la culture du hockey. Les gardiens doivent s'arranger avec les gardiens.

Le moment où Jonathan Quick se permet d’insulter Lane Hutson au Centre Bell, sans réponse, sans conséquences, sans leadership, est une scène fondatrice. 

Une scène qu’on va rejouer encore et encore dans les prochaines années, quand on parlera de la fin de l’ère Montembeault, ou du début de la domination Dobeš-Fowler.

Parce que ce n’est pas un détail. C’est un moment synonyme de la croisée des chemins. Et tout le monde dans l’organisation devrait en avoir honte.

Dans le hockey, le gardien est plus qu’un joueur. Il est la fondation psychologique. Le protecteur. Le confident. Le mur et le cœur. Et si ce cœur ne bat plus avec le reste de l’équipe, il faut le remplacer.

Samuel Montembeault ne peut plus prétendre à ce rôle. Il a abdiqué samedi soir. Pas en encaissant un mauvais but. Mais en refusant de défendre son frère.

Et ça, c’est impardonnable.