Bill Guerin met de l’huile sur le feu avec un appel controversé à Donald Trump
La finale tant attendue entre le Canada et les États-Unis, prévue jeudi soir à Boston, vient de prendre une tournure encore plus explosive.
En plus de l’intensité naturelle de cette rivalité légendaire, voilà que la politique s’invite directement à Boston. Et cette fois, ce n’est pas à cause des huées envers l’hymne national américain au Centre Bell ou des tensions commerciales entre les deux pays.
Non, cette fois, c’est Bill Guerin, directeur général de l’équipe américaine et ancienne vedette de la LNH, qui a franchi une ligne rouge.
Lors d’une entrevue sur America’s Newsroom, il a non seulement encouragé Donald Trump à venir assister au match décisif de jeudi soir à Boston, mais il a également validé, de façon à peine voilée, l’idée controversée avancée par Trump lui-même : l’annexion du Canada comme 51e État américain.
Des propos d’une gravité inouïe qui soulèvent une onde de choc non seulement dans le monde du hockey, mais aussi sur la scène politique nord-américaine.
Les rivalités sportives ont toujours fait partie du hockey, particulièrement entre le Canada et les États-Unis. Mais il y a une différence entre encourager une saine compétition et jouer avec le feu en attisant les tensions politiques.
Dans un contexte où Donald Trump a récemment menacé d’imposer des tarifs douaniers au Canada et où il a publiquement suggéré que le pays pourrait devenir un 51e État américain, les déclarations de Bill Guerin sont non seulement irresponsables, mais carrément incendiaires.
« Nous serions honorés que le président Trump assiste au match. Nous avons une équipe remplie de fiers Américains qui veulent représenter leur pays du mieux qu’ils peuvent », a déclaré Guerin.
Jusque-là, rien de bien surprenant. Après tout, plusieurs personnalités du monde du sport ont déjà invité des chefs d’État à des événements majeurs.
Mais là où cela devient hautement problématique, c’est lorsque Guerin a également laissé entendre que la politique actuelle avait inspiré son équipe et que la situation devait être vue comme un message.
« Je pense qu’il y avait une certaine dimension politique au match de samedi. C’est juste l’époque dans laquelle nous vivons. Mais je crois que nos gars ont utilisé le 51e état comme une source de motivation », a-t-il ajouté.
Ce type de déclaration flirte dangereusement avec la provocation et alimente encore plus l’hostilité entre les deux nations, déjà à cran après les huées de l’hymne américain et les combats sanglants du premier match.
L’idée d’avoir Donald Trump dans les gradins jeudi soir est perçue comme une tentative malavisée d’exacerber les tensions entre les deux camps. Pour plusieurs, c’est une véritable insulte à l’esprit du sport.
Rappelons que le premier match entre les deux équipes a déjà été un champ de bataille, avec trois bagarres éclatant dès les neuf premières secondes.
Les Américains n’ont pas apprécié que leur hymne soit hué, tandis que les Canadiens ont vu cette rencontre comme une déclaration de guerre sur la glace.
Si Trump se présente au match de jeudi, il est clair que la tension va monter de plusieurs crans, transformant ce qui devrait être un événement sportif en une véritable manifestation politique.
Et si cela ne suffisait pas, les réseaux sociaux sont en feu depuis cette déclaration de Guerin. Des milliers de partisans canadiens et même américains dénoncent son comportement, le qualifiant d’irresponsable et inacceptable.
Il est extrêmement rare qu’un directeur général d’une équipe nationale s’immisce aussi directement dans un débat politique.
Bill Guerin n’a pas simplement invité Trump à un match de hockey, il a embrassé l’idée d’une annexion du Canada et a utilisé la tension politique comme une arme de motivation pour son équipe.
Cela dépasse largement le cadre du sport. On parle ici d’un dirigeant influent qui alimente des déclarations géopolitiques absurdes, qui risquent d’avoir des répercussions diplomatiques bien réelles.
Il ne faut pas être naïf : les tensions entre les États-Unis et le Canada ne sont pas qu’une question de hockey. Entre les menaces tarifaires de Trump, ses propos méprisants envers le premier ministre Justin Trudeau, et son attitude de conquérant envers le Canada, il est évident que le climat est déjà suffisamment tendu sans qu’un dirigeant sportif y ajoute son grain de sel.
Il ne fait aucun doute que la finale de jeudi soir entre le Canada et les États-Unis sera le match le plus intense et le plus regardé de la Confrontation des 4 Nations.
Déjà, le premier affrontement a fracassé des records d’audiences aux États-Unis, avec 4,4 millions de téléspectateurs en moyenne et un pic à 5,2 millions, en plein milieu du week-end du NBA All-Star Game.
Si Donald Trump confirme sa présence, l’ambiance dans l’amphithéâtre pourrait atteindre un niveau d’hostilité rarement vu dans l’histoire du hockey international.
Il y a déjà une énorme pression sur les épaules des Canadiens. Sidney Crosby, Connor McDavid, Nathan MacKinnon et compagnie savent que la seule façon de répondre à toute cette provocation est de gagner sur la glace.
Mais ils devront faire face à une équipe américaine gonflée à bloc par la rhétorique nationaliste et la frénésie politique déclenchée par Guerin et Trump.
La question est simple : jusqu’où ira cette escalade ? Est-ce encore du hockey ou un champ de bataille politique ?
Ce qui devait être un simple tournoi international de prestige risque de devenir l’événement le plus polarisant du sport moderne.
Et dans cette tempête de controverses, Bill Guerin a fait un choix irresponsable qui pourrait marquer ce match d’une manière bien plus regrettable que le simple résultat sur la glace.
Jeudi soir, tous les regards seront tournés vers Boston. Mais ce ne sera pas seulement pour voir qui remportera la Confrontation des 4 Nations.
Ce sera aussi pour voir jusqu’à quel point un simple match de hockey peut être détourné pour servir des intérêts bien plus grands et bien plus inquiétants.