Arber Xhekaj ne se bat pas seulement sur la glace, mais aussi contre des forces externes qui semblent vouloir le faire dérailler.
D’un côté, il doit composer avec un entraîneur, Martin St-Louis, qui n’a jamais été un grand amateur de la robustesse, ce qui laisse Xhekaj souvent dans une position délicate.
Mais d’un autre côté, il doit aussi affronter les critiques cinglantes de certains journalistes, dont Alexandre Pratt de La Presse, qui a titré pendant la saison que Xhekaj commence à se faire "niaiser sur la glace".
Xhekaj est le joueur numéro un au niveau de la popularité pour les partisans montréalais, en partie grâce à son parcours inspirant qui l’a mené des allées de Costco à la LNH.
Malheureusement, son style de jeu, basé sur la robustesse et l’intimidation, ne plaît pas à tout le monde, en particulier à ceux qui privilégient un jeu plus technique et moins physique, dont son coach Martin St-Louis.
Mais l'entraîneur-chef du CH n'est pas le seul "ennemi déguisé" de Xhekaj. Alexandre Pratt, connu pour ses analyses nuancées, n’a jamais caché ses réserves à l’égard de Xhekaj, allant jusqu’à suggérer que le défenseur devrait être relégué aux gradins en novembre dernier.
"J’aime moins Xhekaj que la moyenne des gens", avait écrit le journaliste, ajoutant que la robustesse du joueur ne justifie pas de compromettre l’équipe avec des pénalités inutiles.
"Oui il y a la robustesse, mais si c’est pour mettre ton équipe dans le trouble, tu n’as pas d’affaire dans l’alignement."
Cette critique, même si elle pouvait sembler légitime dans le cadre d’une analyse sportive, contribuait à miner la confiance de Xhekaj, déjà fragilisée par les mots durs de son entraîneur.
La situation ne s’arrête pas là. Sur la glace, les adversaires de Xhekaj ne se privent pas d’utiliser ces critiques à leur avantage.
Selon une source proche du banc adverse au Centre Bell, qui est présent soir après soir avec ses billets de saison, certains joueurs ennemis n’hésitent pas à rappeler à Xhekaj son passé chez Costco, insinuant que sa carrière dans la LNH ne durera pas longtemps.
Ces attaques verbales, aussi cruelles soient-elles, font partie du jeu psychologique que subissent les joueurs professionnels, surtout quand on parle d'un défenseur "goon" qui fait peur à tout le monde. Comme personne ne veut jeter les gants contre lui, on l'attaquant verbalement.
Malheureusement, Xhekaj semble en payer le prix. Ses performances sur la glace sont devenus parfois erratiques en 2023-2024, alternant entre des mises en échec percutantes et des pénalités évitables qui ont nui à son équipe.
Cette instabilité pourrait être attribuée en partie à la pression médiatique et aux critiques constantes, tant de la part des médias que de son propre banc.
Martin St-Louis, de son côté, semble déterminé à changer le style de jeu de Xhekaj, quitte à le dénaturer. Georges Laraque, ancien joueur de la LNH et mentor de Xhekaj, a accusé St-Louis toute la saison de brimer l’essence même du joueur.
Selon lui, Xhekaj n’est plus le même depuis que son entraîneur l’a sévèrement réprimandé pour son jeu physique, créant ainsi une confusion dans l’esprit du jeune défenseur.
Pour Xhekaj, la route est désormais semée d’obstacles, malgré son contrat garanti de 1,3 M$ par année pour les deux prochaines année.
Il doit non seulement surmonter les attentes élevées des partisans et les critiques des médias, mais aussi prouver à son entraîneur qu’il peut être un atout sans pour autant renoncer à ce qui fait sa force : sa robustesse.
La situation devient d’autant plus complexe que le département de communication du Canadien semble vouloir minimiser les tensions entre St-Louis et Xhekaj, en évitant de diffuser des images embarrassantes dans leur nouvelle émission de télé-réalité qui sera diffusée plus tard à l'automne.
Le futur de Xhekaj avec le Canadien est incertain tant et aussi longtemps que Martin St-Louis va tenter de le dénaturer.
Il est à un carrefour où il doit trouver un équilibre entre son style de jeu naturel qui est de faire mal physiquement à l'adversaire et les attentes d’un environnement de plus en plus exigeant.
Si Xhekaj ne parvient pas à surmonter ces défis, il risque de voir sa carrière à Montréal dans la LNH s’écourter. Pas au point que les spectres du Costco refassent surface, mais au point de risquer sa chance de jouer avec son frère Florian dans la plus grande ville de hockey au monde entier.
Une chose est claire comme de l'eau de roche: il ne peut plus se contenter de la force brute pour s’imposer. Il doit prouver, à la fois à son entraîneur et à ses détracteurs, qu’il a sa place dans la LNH non seulement pour ses poings, mais aussi pour son jeu intelligent et discipliné.
Sans cela, il devra continuer à endurer les remarques désobligeantes de ses ennemis...de Martin St-Louis à Alexandre Pratt...deux hommes qui n'aiment pas la robustesse....