Bombe médiatique à Montréal: c'est la fin pour Arber Xhekaj

Bombe médiatique à Montréal: c'est la fin pour Arber Xhekaj

Par David Garel le 2025-11-26

Ça vient de tomber, et ça va faire mal: Adam Engström jouera ce soir son premier match dans la LNH contre le Mammoth de l’Utah… pendant qu’Arber Xhekaj regardera la rencontre des gradins.

Pire encore, son petit frère Florian sera en uniforme. Imaginez la scène: le « Shérif » écarté, le cadet sur la glace, et un Suédois de 22 ans, surnommé « Showtime », qui débarque en grand pour prendre la rondelle, dicter le tempo et faire oublier, en un éclair, tout ce que Xhekaj prétendait incarner à gauche.

Si vous cherchez un symbole, en voilà un: l’ascenseur monte pour Engström, il s’immobilise pour Arber. Et quand l’ascenseur s’immobilise dans cette ligue, on sait très bien quelle porte finit par s’ouvrir: celle du bureau du DG.

Qu’on se le dise d’entrée de jeu: ce n’est pas une décision de coach pour « secouer les colonnes du temple ». C’est un test de système.

Le Canadien vit une congestion géante du côté gauche (Hutson, Matheson, Guhle, Struble, Xhekaj, Engström) et l’état-major voulait une réponse claire avant la date limite et bien avant le gel des transactions des Fêtes.

En rappelant Engström pour un vrai match, Kent Hughes et Jeff Gorton passent du conditionnel au présent:

« Montre-nous si tu peux faire mieux que Struble dans la relance et la possession de rondelle, mieux qu’Arber dans les lectures, mieux que tout le monde dans la première passe sous pression. »

Ce soir, tout sera mesuré: la tête haute en sortie de zone, l’agressivité au bon moment pour "pincher", et surtout, la capacité à survivre au forecheck d’une équipe lourde dans un building hostile.

Si Engström livre, le débat cesse d’être « Qui sort pour lui faire de la place? » et devient « Qui est encore dans le plan à moyen terme? »

Et c’est là que le dossier Xhekaj se fragilise dangereusement. On l’a vu ces dernières semaines: moins de coups d’épaule, il fait corriger combat après comaet, plus d’hésitation avec la rondelle qui est devenu une véritable patate chaude.

Son identité s'est effondrée. Or, Montréal n’a jamais eu autant besoin de défenseurs qui gagnent des sorties propres et qui réenclenchent l’attaque vite:

Les prodiges offensifs veulent des rondelles nettes sur leur palettes. Souvent, avec Xhekaj sur la glace, les Demidov, Caufield, Suzuki et Slafkovsky de ce monde ne voyaient jamais arriver "la puck" sur leur tape.

Dans ce hockey-là, la « gestion de la rondelle », c’est la clé qui ouvre la zone neutre. Engström excelle là-dedans; Struble s’en sort honnêtement même s'il est mauvais en possession de rondelle.

Xhekaj, lui, est tellement hésitant qu'il perd bien trop souvent la "puck". Entre un défenseur « papier sablé » qui peine à sortir la tête de l’eau, qui ne fait plus peur à personne et un jeune "stud" qui brûle la ligue américaine avant d’être rappelé, Martin St-Louis n’a plus besoin d’un tableau blanc pour trancher.

Ajoutez à ça le bruit de fond qui enfle.

Les recruteurs des Blues (et leur VP Peter Chiarelli) ont passé le week-end au Québec; Nashville prend des nouvelles tous les trois jours et envoie trois dépisteurs par match, que ce soit à Laval ou à Montréal; Long Island a perdu Romanov pour des mois; Vancouver a littéralement envoyé un mémo à la LNH entière pour dire que tout le monde était disponible et regarde fascinée les défenseurs mobiles de 22 ans pour remplacer Quinn Hughes, qui finira par quitter d'ici 2027.

Si Montréal veut un ailier top-six qui « pousse » tout de suite ou un centre de middle-six qui stabilise maintenant, la monnaie d’échange viendra du côté gauche, parce que c’est là que la valeur est réelle et que la profondeur est indéniable.

Heughes veut-il bâtir un « package » avec Xhekaj comme throw-in?

Ou on bâtit un « package » autour d’un profil qui excite 10 clubs en même temps (Engström). Devinez qui, ce soir, a la chance de faire grimper sa courbe de valeur sur le marché des transactions? Tous les yeux seront rivés vers le Suédois.

La conséquence, brutalement, c’est qu’Arber Xhekaj se retrouve dans la pire position: il ne contrôle plus rien. S’il joue, on attend qu'il jette les gants au risque de mettre sa santé en danger.

S’il ne joue pas, chaque présence d’Engström deviendra un argument contre lui. Et comme Florian vient de donner un vrai coup de fouet au bas de l’alignement, la vieille théorie du « petit frère » qui protège Arber d'une transactuin vient de s'évaporer en fumée,

Faut-il en déduire qu’on vient d’assister au début de la fin d’Arber Xhekaj à Montréal? Poser la question, c'est y répondre.

Le CH a désormais des options. Il peut garder Engström en haut, faire alterner Struble et Xhekaj, attendre la guérison de Guhle et repousser la décision.

Il peut aussi se servir de cette fenêtre pour sonder le marché: qu’est-ce que vaut Xhekaj dans un montage à plusieurs pièces quand des clubs cherchent du coffre, du caractère et un gars qui peut protéger ses coéquipiers ?

Et qu’est-ce que vaut Engström si, à l’inverse, Montréal choisit de sacrifier le talentueux suédois pour aller chercher le fameux centre ou ailier top-6?

Dans les deux cas, le match de ce soir pèse plus lourd qu’un simple mercredi de novembre.

Est-ce une catastrophe pour Arber Xhekaj? Disons que c’est une alarme incendie qui hurle dans son corridor. Le message esl sans pitié: la Ligue récompense ceux qui font avancer la rondelle et non les bagarreurs déchus.

Arber n’a plus qu’une solution pour éteindre le feu: redevenir, dès sa prochaine chance, le défenseur simple, méchant et prévisible (dans le bon sens) qui a fait sa réputation.

Sinon, la question cessera bientôt d’être « Est-ce la fin d’Arber Xhekaj à Montréal? » pour devenir « Dans quel package va-t-il partir? »