Soirée honteuse pour Arber Xhekaj: sa carrière chamboulée à jamais

Soirée honteuse pour Arber Xhekaj: sa carrière chamboulée à jamais

Par David Garel le 2025-11-17

Est-ce le début de la fin entre Arber Xhekaj et Martin St-Louis? 

On pourrait même se demander si c'est la fin entre Arber Xhekaj et le vestiaire au grand complet. 

Il y a des matchs qui révèlent plus que le score final, plus que les statistiques, plus que la performance collective, et la soirée d’Arber Xhekaj à Columbus appartient à cette catégorie de rendez-vous sans pitié où un joueur se rend compte que sa réputation ne le protège plus, que son rôle n’est plus garanti et que son entraîneur ne le voit plus comme une solution pour protéger ses coéquipiers.

Le Canadien était bousculé, malmené physiquement, mené 3-1 dans un match où les Blue Jackets dictaient le rythme, et tout le monde dans l’édifice, sur X, à RDS et dans les studios de Cogeco savait qu’une seule chose aurait pu renverser le momentum : un geste physique, une présence forte, un signal clair envoyé par celui que l’on appelait autrefois le shérif.

Bref, Xhekaj devait se battre contre Mathieu Olivier pour tenter de remettre sa réputation au top des boxeurs de la LNH.

Mais ce signal ne viendra jamais, parce qu’Arber Xhekaj, pour la première fois de façon visible et presque humiliante, a passé la soirée à jouer de manière effacée, hésitante, nerveuse, comme un joueur brisé qui regarde le jeu plutôt que de l’imposer.

Le chiffre le plus parlant, c’est ce 9 minutes 50 secondes de temps de glace. Pas dix, pas onze, mais moins que ce que l’on donne à un défenseur rappelé de Laval.

Martin St-Louis n’a pas tenté de le masquer ni de le protéger : il l’a simplement gardé sur le banc lorsque le match se compliquait. Et pour un joueur dont la seule justification de présence dans l’alignement repose sur la robustesse, le caractère et la capacité de renverser l’énergie d’un match en se battant, être réduit à réchauffer le banc est un la confirmation de tout: Xhekaj est rendu nuisible à cette équipe.

Mais au moment où le CH était acculé, au moment où le 3-1 exigeait un changement de ton, il a choisi de se cacher.

Le CH a fini pa renverser le momentum pour égaliser 3-3 avant de perdre en tirs de barrage.

Mais Xhekaj, lui, a perdu le respect de sa chambre.

Ce qui rend la soirée encore plus cruelle, c’est que tout le Québec sportif est sur son dos.

Les médias traditionnels passent leur temps à revenir sur ce que l’on voit maintenant clairement : un joueur vidé de sa confiance, qui n’entre plus dans les combats avec conviction, qui hésite, qui pense trop, qui a peur.

TVA Sports a décortiqué les images de son combat perdu contre Tanner Jeannot quelques jours plus tôt, ce moment où Xhekaj se touche le casque avant de se lancer, un geste qui en dit long sur un joueur qui doute de lui-même.

Ils ont montré comment Jeannot avait anticipé sa prise, avait neutralisé sa main gauche, avait transformé l’ancien shérif de Montréal en combattant hésitant qui accepte la chute au lieu d’imposer la sienne.

Et c’est ce contexte-là qui rend la soirée de Columbus encore plus accablante : Xhekaj n’est même plus dans un état mental où il peut livrer ces combats, et tout le monde le sait.

Sa carrière... est chamboulée à jamais...

L’autre réalité, c’est que la LNH n’a aucune pitié pour ceux qui perdent leur identité. Lorsque ta valeur repose sur ta robustesse, perdre tes combats un après l’autre est un aveu terrible que les équipes retiennent plus vite que n’importe quelle statistique.

Cette saison, Xhekaj s’est incliné contre Sam Carrick, contre Ilia Lyubushkin, contre Nicolas Deslauriers, puis contre Jeannot.

À Columbus, personne ne s’attendait à ce qu’il aille battre Mathieu Olivier, un des poids lourds les plus redoutés de la ligue cette année, mais l’équipe avait au moins besoin d’une présence physique claire, d’un message envoyé, même sans jeter les gants.

Montréal n’a rien eu de tout ça. Et dans un match où l’on cherche un leader, un défenseur capable de stabiliser la situation, un type capable de rappeler à l’adversaire qu’il y a des limites, Xhekaj a été invisible au point où la question se pose sérieusement : qu’est-ce qu’il apporte encore à cette équipe ?

Le malaise entre lui et Martin St-Louis n’est plus une rumeur. Il est visible à chaque mauvaise présence, à chaque revirement, à chaque pénalité jugée inutile. St-Louis n’a plus aucune patience, et cette fameuse coupure de minutes en est la preuve : lorsqu’un entraîneur perd confiance dans ton caractère, ta discipline et ton impact, le rôle se rétrécit très vite.

Et ce malaise s’étend maintenant jusque dans la chambre, parce qu’à mesure que Xhekaj s’effondre, Jayden Struble, lui, monte. Struble a affronté Zadorov à 6 pieds 7 et 255 livres, a livré un combat de respect, a donné une réponse que tout Montréal avait reconnue comme un geste de leader spontané.

Struble est plus petit, plus léger, moins expérimenté, mais il joue comme si chaque présence comptait, et ça, les vétérans le voient. Chaque fois que Struble se lève, Xhekaj s’enfonce, et une équipe professionnelle remarque tout.

La honte ressentie pour Xhekaj ce soir n’est pas exagérée. C’est l’impression générale : celle d’un joueur qui traverse une crise mentale profonde, qui n’arrive plus à être ce qu’il croyait être, qui ne fait plus peur à personne, et qui, ce soir à Columbus, a confirmé avec ses 9 minutes 50 qu’il n’est plus un acteur important du Canadien, ni dans la robustesse, ni dans le jeu, ni dans la dynamique émotionnelle de son équipe.

Ce n’est plus le shérif. Ce n’est plus un intimidateur. Ce n’est plus un défenseur que St-Louis veut utiliser. Et c’est peut-être le début d’une fin qui s’écrit déjà dans les studios de télévision, dans les commentaires des journalistes, mais surtout dans le regard silencieux de ses propres coéquipiers.