Arber Xhekaj face à l'honte d'être attaquant

Arber Xhekaj face à l'honte d'être attaquant

Par Marc-André Dubois le 2024-10-02

Arber Xhekaj est à un moment critique de sa jeune carrière avec le Canadien de Montréal, et il est difficile d’imaginer qu’il ne commence pas à ressentir une certaine pression.

De plus en plus de voix s’élèvent pour suggérer que Xhekaj pourrait être converti en attaquant, une idée qui peut sembler insultante pour un défenseur.

Être repositionné à l’avant est souvent perçu comme un échec, une manière de dire qu’on ne fait plus confiance à un joueur pour occuper son poste naturel.

Pour Xhekaj, ce serait une véritable humiliation, surtout lorsqu'on sait à quel point il aspire à devenir membre du top 6 du CH.

En réalité, cette proposition vient du fait que Xhekaj est devenu un 7e défenseur, un rôle souvent réservé à ceux qui ne sont pas essentiels au succès de l’équipe sur la glace.

Pire encore, son jeu défensif laisse à désirer. Non seulement il peine dans son territoire, mais il met régulièrement son équipe dans des situations compromettantes avec ses pénalités coûteuses et son indiscipline.

Ce problème est d’autant plus visible durant le calendrier préparatoire, où ses bagarres répétées, que ce soit contre Cédric Paré ou Brady Tkachuk, ont souvent laissé le Canadien avec seulement cinq défenseurs disponibles.

Il est clair qu'Arber Xhekaj incarne un rôle de goon, un joueur dont la mission principale est de protéger ses coéquipiers et d’apporter de l’agressivité au jeu.

Ce rôle est habituellement dévolu aux attaquants dans la LNH, comme on le voit avec des joueurs comme Ryan Reaves, Mathieu Olivier, ou encore Nicolas Deslauriers.

Les défenseurs qui occupent cette fonction sont rares, et lorsqu’ils le font, ils deviennent souvent une charge pour leur équipe.

La question commence à se poser : Xhekaj ne serait-il pas mieux utilisé comme attaquant? Ce n’est pas une proposition absurde, surtout quand on regarde les exemples de Brent Burns et Dustin Byfuglien, deux défenseurs reconvertis en attaquants avec succès à certains moments de leur carrière.

Lors de l’émission de Jean-Charle Lajoie sur les ondes de TVA Sports, Tony Marinaro a brandi cette idée, suggérant que Xhekaj pourrait, dans une configuration à sept défenseurs, être placé à l’avant pour compenser ses erreurs défensives tout en conservant son rôle d’intimidateur sur la glace.

« Si tu joues à sept défenseurs, tu peux, de temps en temps, mettre Xhekaj comme attaquant », a proposé Marinaro.

Cette approche permettrait de préserver des minutes de jeu pour Jayden Struble, qui a volé la place de 6e défenseur à Xhekaj.

Justin Barron est bien au chaud comme 5e défenseur et 3e défenseur droitier.

Certains diront que le Canadien a encore besoin de Xhekaj dans la formation pour sa présence physique et son leadership lorsqu'il s'agit de défendre ses coéquipiers.

Cependant, comme l’a bien noté Marinaro, « quelqu’un doit lui enseigner comment faire son métier et prendre ces décisions-là. »

C’est là que réside le vrai problème : Xhekaj doit apprendre à maîtriser ses émotions et à jouer un hockey plus intelligent, sans pour autant renoncer à son côté protecteur.

Pour l’instant, l’idée de repositionner Xhekaj en tant qu’attaquant reste une option à considérer, mais elle représente également une menace pour l’avenir de sa carrière en défense.

S’il ne parvient pas à ajuster son jeu, il risque de voir son rôle se limiter à celui d’un goon polyvalent, plutôt qu’à celui d’un défenseur régulier et fiable.

La pression est réelle pour Xhekaj, et le temps presse pour prouver qu’il mérite toujours sa place à l’arrière.

Il est peut-être trop tard.