Arber Xhekaj fait payer Samuel Blais: méchanceté et arrogance

Arber Xhekaj fait payer Samuel Blais: méchanceté et arrogance

Par David Garel le 2025-11-22

Il y a des matchs qui révèlent bien plus que le tableau indicateur, et celui-ci aura exposé une réalité brutale : depuis qu’il a été humilié au ballottage et récupéré par Toronto, Samuel Blais n’est plus un simple rival sportif pour Arber Xhekaj, il est devenu une obsession personnelle.

Le défenseur du Canadien l’a visé dès le début du match, avec un mélange de rancœur, de frustration accumulée et d’orgueil blessé. Ce n’était pas une simple mise en échec isolée. C’était un match où Xhekaj jouait pour régler des comptes.

Comme si Samuel Blais était une punching bag pour évacuer toutes les critiques qui lui ont tombé sur la tête depuis qu'il a refusé de défendre Jake Evans (et Ivan Demidov) contre Tom Wilson.

Dès la première présence de Blais, on a vu Xhekaj traverser la patinoire pour couper son angle au lieu de couvrir la ligne de passe.

Pas un geste tactique, un geste ciblé. Quelques minutes plus tard, la séquence la plus révélatrice est arrivée : Blais tente de récupérer une rondelle libre le long de la rampe, Xhekaj arrive avec un angle fermé, épaules basses, et le projette directement sur le derrière dans un choc sec qui a résonné jusque dans les caméras de bord-de-glace.

Le public a réagi au contact, mais Xhekaj n’a pas levé les bras, n’a pas cherché à créer une mêlée : il a directement penché la tête vers Blais, glissé quelques mots, puis s’est éloigné lentement, comme s’il savourait la scène.

Et ce n’était que le début.

Chaque fois que Blais transporte la rondelle, Xhekaj triche sur son positionnement pour couper la trajectoire plutôt que le porteur. Chaque fois que Toronto complète un dump-in, Xhekaj quittait son côté naturel pour aller terminer la mise en échec sur un seul et même joueur. Ce n’était plus du hockey structuré. C’était une vendetta.

Puis est arrivé le moment le plus dérangeant du match : après un arrêt de jeu au banc des Leafs, les deux joueurs se croisent, Xhekaj se tourne vers Blais, lui lance un regard froid, puis murmure, assez fort pour que plusieurs caméras isolées captent le mouvement de lèvres, « WAIVERS. »

 Pas de “tu aurais dû rester ici”, pas de sarcasme technique, juste ce mot, répété à un moment suivant en zone neutre après un dégagement : « WAIVERS. »

Un mot comme une flèche, rappelant cette humiliation publique de septembre où Blais s’est retrouvé exposé au reste de la ligue, laissé par Montréal, récupéré par Toronto, et marqué comme un joueur de surplus par l’organisation où il voulait pourtant s’imposer.

Un mot qui ne laisse aucune place à l’interprétation : Xhekaj voulait rappeler qu’il n’oubliait pas l’épisode du camp d’entraînement, ni ce qui s’était dit dans le vestiaire, ni l'afront d'avoir été envoyé dans les gradins à Québec alors que toute sa famille était venu l'encourager.. Et surtout, il voulait humilier un joueur qui, selon lui, avait profité de Montréal plus qu’il ne l’avait servi.

Ce qui rend la scène encore plus cinglante, c’est qu’elle survient dans un contexte où Xhekaj est accusé de jouer “soft”, de refuser les gros combats, de perdre son identité, d’être méconnaissable face aux vrais lourds.

Contre Blais, il a fait exactement l’inverse : il a joué méchant, ciblé, rancunier. Pas pour protéger un coéquipier. Pas pour faire basculer un match. Pour régler une dette émotionnelle.

Les télés ont capté la séquence. Les analystes l’ont vue. Et plusieurs joueurs sur le banc, selon ce qu’on a observé dans les réactions immédiates, ont semblé surpris par cette fixation, certains levant la tête en direction du #72 après l’impact qui a renversé Blais. Ce n’était pas un geste de leadership. C’était l'évacuation de toutes ses émotions négatives transportée sur la glace.

C'est ce qui s'appelle faire sortir le méchant. Et c'est le pauvre Blais qui a payé.

Mais si Xhekaj veut redevenir “le shérif”, c’est-à-dire un joueur craint, utile, capable de protéger ses coéquipiers dans les moments critiques, il doit concentrer sa violence stratégique vers les adversaires qui mettent l’équipe en danger, pas vers un ancien coéquipier. Cibler Blais, c’est régler son ego. S’attaquer à Tom Wilson, Tanner Jeannot, Reeves ou Olivier, c’est défendre son équipe.

Xhekaj n’a jamais perdu sa méchanceté. Il peut encore frapper avec une violence calculée.

Suffit de la diriger au bon endroit. Mais c'est un bon début...