Arber Xhekaj à San Jose: Cogeco avance une transaction

Arber Xhekaj à San Jose: Cogeco avance une transaction

Par David Garel le 2025-11-05

C’est officiel : le “Shérif” Arber Xhekaj n’a plus la confiance de l’organisation du Canadien de Montréal. 

Selon les informations de Cogeco, le Tricolore est présentement à la recherche active d’un défenseur de profondeur pour remplacer le numéro 72, dont le jeu se dégrade à vue d’œil.

L’équipe ne croit plus à son développement à court terme et veut se donner une option plus fiable pour occuper le rôle de 6e ou 7e défenseur.

Ce n’est plus une impression, c’est une conclusion. Jean-François Chaumont, du site officiel de la LNH, l’a confirmé dans une entrevue avec Mario Langlois aux Amateurs de sports :

 « Xhekaj n’est pas capable de manger des minutes en infériorité numérique. Il ne s’ajuste pas, il ne progresse pas. » 

Le commentaire est dur, mais il reflète la réalité. Encore hier, dans la défaite de 5 à 4 en fusillade contre les Flyers, Xhekaj n’a joué que dix minutes, le plus petit total parmi les défenseurs du CH. Dix petites minutes qui en disent long sur la confiance, ou plutôt le manque de confiance, que Martin St-Louis lui accorde désormais.

Le 4e but égalisateur des Flyers, qui a complètement renversé le momentum du match, porte sa signature. Mauvais positionnement, lecture lente, Xhekaj a été directement responsable de la séquence qui a permis à Philadelphia de revenir de l’arrière. Un détail, peut-être, mais un détail qui coûte cher dans la tête d’un entraîneur.

Depuis le début de la saison, les statistiques confirment ce que les yeux voient : Xhekaj est en retard sur les séquences, imprécis dans ses sorties de zone, et absent là où il devrait imposer le respect. 

À ce rythme, il n’est plus qu’une question de temps avant que Kent Hughes tire la conclusion que tout le monde devine : le Shérif ne peut plus tenir son poste.

Les indices sont clairs. Quand un entraîneur retire un joueur des situations critiques, qu’il le garde sur le banc en troisième période, qu’il lui enlève le désavantage numérique et qu’il ne le fait jouer que dix minutes, c’est qu’il n’a plus confiance. Et Martin St-Louis l’a montré sans le dire.

Les séquences parlent d’elles-mêmes : à cinq contre cinq, Xhekaj a passé la majorité de son temps dans sa propre zone. Il ne lit plus le jeu, il ne supporte plus l’attaque, et il crée plus de danger qu’il n’en empêche. 

Même son partenaire, Alexandre Carrier, commence à perdre patience. Il ne le dira jamais publiquement, mais l’incompatibilité saute aux yeux. Carrier, qui est un défenseur intelligent et mobile, doit sans cesse couvrir pour son coéquipier, ralentissant son propre jeu et limitant sa contribution offensive.

Ce n’est plus un duo. C’est un boulet.

C’est là que le nom de Mario Ferraro revient avec insistance. Le défenseur des Sharks de San José, âgé de 27 ans, est exactement le type de joueur que Montréal recherche : un gaucher robuste de 5 pieds 11, 200 livres, capable de jouer 20 minutes par match et de combler plusieurs rôles. Ferraro, c’est le joueur fiable par excellence. Il ne brille pas, mais il livre la marchandise soir après soir.

Chaumont affirme que son nom circule activement à Montréal. À 3,25 millions de dollars cette saison et agent libre l'été prochain, il représente une solution réaliste, surtout pour une équipe qui veut stabiliser sa troisième paire.

Ferraro est encore sous contrat, mais il deviendra joueur autonome à la fin de la saison, une occasion parfaite pour Kent Hughes d’évaluer avant de prolonger.

Un autre nom mentionné, dans les conversations de coulisses, est celui de Rasmus Andersson des Flames de Calgary.

Défenseur droitier, 29 ans, il peut lui aussi jouer 20 à 22 minutes par rencontre et s’imposer sur les deux côtés de la patinoire. Mais à 4,55 millions de dollars cette saison, et avec son statut de futur agent libre en 2026, il représente une cible de luxe.

Calgary sait ce qu’il vaut et ne le laissera pas filer sans un retour énorme. Andersson, c’est le genre de joueur qui peut stabiliser une défensive, mais aussi en ruiner le futur tellement les Flames seront gourmands.

Montréal n’ira pas jusque-là pour un rôle de troisième paire. D’autant plus que Kent Hughes ne veut pas toucher à David Reinbacher et souhaite laisser Adam Engström une année complète à Laval.

La priorité, c’est une solution temporaire, efficace et abordable. Et dans ce profil-là, Mario Ferraro reste en tête de liste.

Les signaux pointent tous dans la même direction. Arber Xhekaj est devenu un candidat sérieux à une transaction.Non seulement il a perdu la confiance de St-Louis, mais il n’a plus vraiment de place dans la hiérarchie défensive du CH.

À court terme, son profil pourrait toutefois séduire ailleurs. Des équipes comme les Flyers et les Islanders sont à la recherche d'un jeune défenseur physique qui sait se battre.

Patrick Roy, à Long Island, pourrait être tenté de l’obtenir pour protéger son jeune prodige Matthew Schaefer, rudoyé hier par Nikita Zadorov contre les Bruins.

À Philadelphie, où la robustesse fait partie de l’ADN, Daniel Brière et Rick TOcchet adoreraient un joueur comme Xhekaj. Et à Chicago, dans un vestiaire en reconstruction, il aurait du temps de glace et un rôle clair: protéger Connor Bedard et Frank Nazar.

En attendant, Xhekaj prie pour ne pas être envoyé à San Jose pour Mario Ferraro.

Mais à Montréal ? Son aventure tire à sa fin.

Le paradoxe, c’est qu’en allant à San Jose, Xhekaj aurait enfin du temps de jeu. Dans une équipe en reconstruction, où la pression est faible et la hiérarchie souple, il pourrait redevenir ce joueur instinctif et intimidant qu’il était à ses débuts.

Mais le symbole serait cruel : partir pour une équipe de fond de cave... et rejoindre son ennemi Ryan Reaves. Cauchemar.

Ce qui se passe présentement, c’est la fin d’un cycle. Le Canadien a évolué. L’équipe de Martin St-Louis prône désormais la vitesse, la lecture de jeu, la transition rapide. Xhekaj, lui, appartient à une ère où on gagnait par la force et l'intimidation. Ce n’est plus compatible.

Et quand ton entraîneur ne te confie plus que dix minutes, qu’il t’écarte des unités spéciales, qu’il t’expose à des duos adverses que tu ne peux pas contenir, c’est le signe que la rupture approche.

Pour Xhekaj, le temps est venu d’un nouveau départ. À Montréal, la patience est épuisée. Le Canadien regarde ailleurs.

Cogeco a frappé un coup de circuit. Arber Xhekaj n’est plus intouchable. 

Son avenir ne se joue plus à Montréal. Il se joue ailleurs, là où il aura encore le droit de frapper.