Arber Xhekaj veut le congédiement de Martin St-Louis

Arber Xhekaj veut le congédiement de Martin St-Louis

Par David Garel le 2024-11-10

Hier soir, Arber Xhekaj a abandonné Martin St-Louis.

Habituellement prêt à faire trembler les bandes et à s’imposer physiquement, Xhekaj est resté étrangement passif.

Et pourtant, ce n’était pas par manque d’envie ou de combativité, mais bien par choix. De toute évidence, il a voulu prendre sa revanche sur l'homme qui n'a jamais cru en lui.

Peut-on réellement lui en vouloir?

Depuis deux ans, Xhekaj a toujours été celui que Martin St-Louis n’a pas hésité à envoyer sous l’autobus à la moindre erreur, sans jamais le défendre face aux critiques.

Plutôt que de protéger son jeune défenseur, St-Louis n’a jamais hésité à surligner ses erreurs, en faisant de lui l'éternel bouc émissaire lorsque l’équipe flanchait.

Hier, alors que le Canadien traversait une mauvaise passe et avait besoin de cette étincelle qui aurait pu donner une seconde vie au groupe, St-Louis comptait sur Xhekaj pour remonter le moral des troupes et brasser l’adversaire.

Mais le défenseur de 23 ans n’a rien fait. Il a patiné en rasant les murs, esquivant toute possibilité d’altercation, se tenant loin des mêlées, comme pour signaler subtilement à son entraîneur que cette fois, il ne serait pas son « homme de main ».

Il est clair que Xhekaj a décidé de ne plus se sacrifier pour un entraîneur qui l’a trop souvent laissé seul face aux critiques.

Les réactions ont été rapides sur les réseaux sociaux, où nombreux sont ceux qui interprètent cette passivité comme une preuve que Xhekaj en a assez de la méthode St-Louis.

« MSL veut pas que Xhekaj brasse, alors pourquoi il brasserait pour aider son coach »

D’autres y voient un signe que l’équipe elle-même a décroché, comme si les joueurs s’étaient unis dans un même sentiment d’abandon face à un système et une direction dans lesquels ils ne croient plus.

L’absence de vie de Xhekaj hier, c’est le signal que le vestiaire n’adhère plus aux discours et aux attentes du coach.

Xhekaj, en restant silencieux et sans éclat, a envoyé un message clair.

Pour lui, il n’est plus question de se lancer dans des batailles pour protéger un entraîneur qui n’a jamais pris soin de le défendre.

Le message est désormais dans ses actions, ou plutôt dans son inaction.

Et il semblerait que les autres joueurs du Canadien partagent ce sentiment d'être tanné d'avoir un coach pee-wee, refusant eux aussi de se battre pour un système dans lequel ils ne se reconnaissent plus.

Un système qui n'existe pas. Qui n'a jamais existé.

On peut bien traiter Arber Xhekaj de lâche, mais ce serait oublier à quel point il a traversé une période particulièrement difficile sous la gouverne de Martin St-Louis.

Tout indique qu’il commence à en avoir assez de ce traitement injuste.

Constamment mis de côté et souvent blâmé dès que l’équipe encaisse une défaite, ce fut au tour de Xhekaj d'envoyer son coach sous l'autobus.

Arber Xhekaj n’a jamais bénéficié du soutien de son coach, qui préfère faire reposer les échecs de l’équipe sur lui plutôt que de prendre la responsabilité de ses propres choix tactiques.

Pour St-Louis, Xhekaj est devenu le levier le plus facile pour apaiser les critiques ou pour dissimuler les faiblesses d’un système de jeu qui n'a jamais fonctionné.

Il est facile de comprendre pourquoi Xhekaj souhaite un changement de direction derrière le banc. En choisissant de rester discret et d’éviter les altercations physiques hier soir, Xhekaj a envoyé un message fort : il ne veut plus se sacrifier pour un entraîneur qui le méprise.

St-Louis, en évoquant souvent sa propre expérience de jeune joueur mis de côté, semble justifier cette sévérité comme une sorte d’« école dure ».

L’approche de St-Louis, qui prétend vouloir « construire » Xhekaj, commence à apparaître aux yeux de nombreux partisans comme une volonté de le « briser » ou de l’user moralement.

Pour les partisans du CH, la situation de Xhekaj est devenue un symbole de la frustration collective envers St-Louis.

Les décisions de l’entraîneur-chef sont perçues comme incohérentes, et son discours "de surface" ne parvient plus à dissimuler son mépris pour Xhekaj.

Si Xhekaj en est réduit à raser les murs pour manifester son désaccord, c’est que le fossé est devenu profond entre lui et son entraîneur.

C'est à se demander qui finira par gagner ce duel: Arber Xhekaj sera échangé...ou Martin St-Louis sera congédié...