Arrivée d’Artemin à Montréal: la porte s'ouvre

Arrivée d’Artemin à Montréal: la porte s'ouvre

Par David Garel le 2025-09-21

Le dossier Kirill Kaprizov fait couler beaucoup d’encre. Le joueur étoile du Wild du Minnesota a refusé un contrat de 8 ans à 16 millions de dollars par saison. Un montant gigantesque, historique, qui aurait placé le Russe au sommet de la hiérarchie salariale de la LNH.

Pourtant, Kaprizov a dit non. Et cette décision a déclenché un tsunami… mais pas là où on l’imagine. Car si la planète hockey se concentre sur le refus spectaculaire de Kaprizov, la véritable histoire se joue ailleurs: à New York, autour d’Artemi Panarin, et à Montréal, dans les bureaux de Jeff Gorton.

Et ce que peu de gens osent dire tout haut, c’est que le Canadien de Montréal est en train de devenir un acteur central de ce jeu de dominos dangereux.

Un jeu qui pourrait mener à l’acquisition de l’un des attaquants les plus explosifs et polarisants de sa génération : Artemi Panarin.

Depuis que Kirill Kaprizov a décliné l’offre monstrueuse du Wild, une rumeur ne cesse de circuler dans les coulisses de la LNH : les Rangers veulent rapatrier Kaprizov.

Chris Drury lui-même a dû se lever pour démentir une rumeur devenue trop bruyante : Panarin à Montréal.

« On m’a posé la question, oui. Est-ce qu’Artemi a demandé à être échangé? Non. Est-ce qu’on veut l’échanger? Non plus. Mais je comprends pourquoi les gens spéculent. »

Cette déclaration, livrée du bout des lèvres par Drury, cache mal la tension grandissante dans l’organisation des Rangers.

Le vestiaire en parle. Le personnel d’entraîneurs en parle. Les journalistes en parlent. Et surtout : les agents de joueurs en parlent. Car si les Rangers veulent faire de la place pour Kaprizov, ils devront nécessairement sacrifier un contrat majeur. Et celui de Panarin, avec sa valeur commerciale encore intacte, est en tête de liste.

Ce qui jette encore plus d’ombre sur le dossier Panarin, c’est ce que plusieurs journalistes new-yorkais n’osent qu’évoquer à demi-mot : une entente hors cour entre l’organisation des Rangers et une ancienne employée.

Selon des informations crédibles recueillies par The Athletic en avril dernier, la direction des Rangers aurait conclu une entente confidentielle avec une ex-employée du département marketing, qui aurait eu des différends personnels et professionnels avec… Artemi Panarin.

Aucune accusation criminelle, aucun aveu public. Mais des tensions internes qui ont précipité une enquête interne et la volonté des Rangers de tourner la page discrètement.

Officiellement, l’organisation nie tout lien entre cette entente confidentielle et les plans entourant Panarin. Officieusement, plusieurs sources parlent d’un malaise grandissant entre Panarin et la haute direction, qui n’aurait jamais digéré les conséquences médiatiques de cette affaire.

Et comme par hasard… c’est précisément à partir de ce moment que les rumeurs de retour de Kaprizov à New York ont pris de l’ampleur.

L’ironie est totale. Kaprizov a été inspiré par Panarin toute sa carrière. Il a repris ses gestes, ses manies, sa posture. Il l’a souvent cité comme modèle. Aujourd’hui, c’est pour le remplacer que les Rangers veulent l’acquérir.

Et les signaux s’accumulent : l’agent de Kaprizov a multiplié les rencontres avec des clubs de l’Est depuis juillet. Les Rangers ont sondé plusieurs formations pour évaluer la valeur de Panarin. Le nom de Montréal revient sans cesse.

Pourquoi Montréal?

Parce que Jeff Gorton est à Montréal. Et que Panarin est un joueur de Gorton.

Jeff Gorton est le seul homme à avoir apprivoisé Panarin.

Il ne faut pas l’oublier : c’est Jeff Gorton qui a donné à Artemi Panarin le plus gros contrat de l’histoire des Rangers.C’est Gorton qui l’a recruté. C’est lui qui a cru en lui lorsque plusieurs doutaient de sa constance en séries.

Aujourd’hui, le lien demeure fort entre les deux hommes. Panarin le consulte. Il l’écoute. Et Gorton sait exactement comment gérer sa personnalité explosive.

Ce n’est pas un hasard si le nom de Montréal circule de plus en plus comme destination possible en cas de divorce avec les Rangers.

Et si certains croient que le Canadien n’a pas la masse salariale pour absorber un joueur comme Panarin, détrompez-vous : le contrat de Carey Price arrive à échéance bientôt, celui de Gallagher aussi, et l’explosion du plafond salarial permettrait de faire de la place à court terme.

Mais surtout : le Canadien n’aurait même pas besoin de payer cher pour obtenir Panarin. Les Rangers veulent s’en libérer. Et à ce stade, une offre incluant un choix, un jeune joueur et un espoir pourrait suffire.

Montréal en meilleure position que les Rangers pour Kaprizov?

Il faut ici faire le lien avec les propos de Kent Hughes, livrés récemment à TVA Sports :

« Au bout du compte, nous ne croyons pas avoir fini de bâtir notre équipe. Si nous devons surpayer un joueur en particulier qui, selon nous, sera crucial dans le futur de notre formation, nous le ferons. »

Cette déclaration a été interprétée par plusieurs comme une ouverture à céder un joueur comme David Reinbacher ou Michael Hage dans une transaction de haut niveau. Et qui serait mieux placé que Montréal pour séduire le Wild?

Contrairement aux Rangers, le Canadien a de l’espace, des jeunes joueurs d’élite, et une réelle stabilité à offrir à Kaprizov.

Mais voilà : Montréal ne veut pas sacrifier Hage. Et encore moins Reinbacher.

Selon nos sources, le CH a bel et bien manifesté de l’intérêt, mais refuse de céder ses pièces maîtresses

C’est pour cela que les Rangers demeurent les favoris dans le derby Kaprizov. Mais seulement s’ils parviennent à se débarrasser de Panarin avant.

Pendant ce temps, Bill Guerin est au bord de l’explosion. Le DG du Wild est épuisé par le cirque Kaprizov. Les refus successifs. Le double jeu de l’agent. Et l’impossibilité de planifier l’avenir tant que le joueur refuse de s’engager.

Darren Dreger, qui suit le dossier de près, l’a dit sans détour :

« Guerin commence à perdre patience. Il ne voulait pas aller là, mais on sent de plus en plus qu’une transaction est inévitable. »

Le Wild, en reconstruction partielle, veut des espoirs de premier plan au centre. C’est là que le nom de Michael Hage revient constamment. Et c’est pour ça que le Canadien est toujours dans la conversation, même s’il refuse de bouger.

Les autres prétendants : Rangers, Kings, Blackhawks.

Les Rangers, s’ils cèdent Panarin, pourraient offrir un choix de 1re ronde, Alexis Lafrenière, et un jeune comme Zac Jones ou Brennan Othmann. Mais le Wild pourrait juger que ça manque de centre d’impact.

Les Kings, eux, ont mis Quinton Byfield sur la table. On parle aussi de Brandt Clarke, et de deux choix de 1re ronde. Une offre puissante, mais risquée pour une équipe en quête de stabilité.

Les Blackhawks pourraient aussi entrer dans la danse, avec Frank Nazar, Kevin Korchinski, voire un deal incluant Lukas Reichel.

Mais attention : aucune de ces offres ne vaut un combo Reinbacher-Hage.

Et c’est là que Montréal a une carte secrète : s’il ne veut pas bouger pour Kaprizov, il peut se rabattre sur Panarin.

C’est là que tout converge : le dossier Kaprizov est le leurre. La vraie opportunité, c’est Panarin.

À 33 ans, le Russe a encore du hockey à donner. Il sort d’une saison de 120 points. Il est en bonne santé. Il connaît Martin St-Louis. Il a des liens à Montréal. Il est prêt à jouer pour un coach qui le comprend.

Et surtout : il coûte moins cher à acquérir.

Jeff Gorton le sait. Kent Hughes le sait. France-Margaret Bélanger le sait. Et le vestiaire du Canadien le sait aussi.L’arrivée d’un joueur comme Panarin pourrait immédiatement transformer cette équipe en prétendante sérieuse dans l’Est.

Pierre LeBrun, dans un segment très attendu sur TSN, a tranché :

« Le Wild croit toujours pouvoir signer Kaprizov. Il n’est pas question d’échanger le joueur pour le moment. Mais si d’ici quelques semaines, la situation stagne, tout peut basculer. »

Il ajoute :

« Kaprizov n’a pas parlé publiquement depuis son refus. Il sera en conférence de presse jeudi à l’ouverture du camp. S’il réaffirme son désir de rester, c’est une chose. S’il esquive… attendez-vous à ce que le téléphone se mette à sonner. »

Mais pour l’instant, Minnesota refuse de parler aux autres équipes. L’offre de 16 M$ est toujours sur la table. Et le mutisme de Kaprizov empêche tout mouvement.

Pendant ce temps, à New York, Chris Drury essaie de gérer un vestiaire explosif. Il espère pouvoir libérer Panarin sans faire trop de bruit. Mais les rumeurs le rattrapent. Et la cible des partisans, des médias et de plusieurs observateurs, c’est Montréal.

Si le dossier Kaprizov s’emballe, le Canadien pourrait surgir comme un prétendant-surprise. Mais même s’il ne bouge pas sur ce front, il pourrait profiter de l’occasion pour s’emparer d’Artemi Panarin à bas prix.

C’est là que se joue la vraie bataille. Pas celle des millions refusés. Mais celle du jeu d’échecs tactique entre Gorton, Drury, Guerin… et les agents russes.

Panarin à Montréal? Ce n’est plus une hypothèse. C’est une stratégie.

Et le plan est déjà en marche.