Artemi Panarin a été séduit par Brossard et le complexe d'entraînement du CH.
Ça commence à ressembler à plus qu’une simple rumeur. Panarin a mis les pieds sur le gazon synthétique, a vu les installations du Canadien, et a quitté le centre d’entraînement en parlant de professionnalisme, de « structure d'entraînement incroyable et de plaisir de jouer au foot (soccer) avant le match CH-Rangers ce soir.
Il s'amusait comme un enfant:
Ceux qui le connaissent le savent : le Russe ne distribue pas les compliments gratuitement. Et quand un joueur de ce calibre se dit impressionné par Montréal, c’est rarement innocent.
Et c’est là que la connexion Gorton-Panarin reprend tout son sens. Jeff Gorton a été celui qui, en 2019, a convaincu Panarin de signer à New York. C’est lui qui lui a offert son contrat record de 11,6 M$ par saison, c’est lui qui a misé sur son génie offensif pour sortir les Rangers de la reconstruction.
Six ans plus tard, la situation s’est inversée : Gorton est à Montréal, Panarin veut s’échapper d’un système étouffant, et Chris Drury, celui qui a pris la place de Gorton, cherche désespérément à alléger sa masse salariale et ne semble pas vouloir re-signer le Russe.
Le divorce entre Panarin et Drury est consommé. Les deux hommes ne se parlent presque plus. Panarin a publiquement critiqué la gestion du club après l’élimination printanière :
« Ce qui s’est passé au deuxième étage explique pourquoi on a échoué. » Une phrase qui résonne encore à Manhattan, et qui a mis fin à toute relation de confiance.
Drury veut reconstruire car il sait que sa fenêtre est refermée, mais le problème, c’est qu’il est en panique. Il vient de donner 7 M$ à Vladislav Gavrikov sur 7 ans alors que le défenseur a 29 ans.
Il a échangé K’Andre Miller à rabais en Caroline car il craignait une offre hostile. Et après, il veut reconstruire en se débarrasant de Panarin?
Imaginez à quel point le Russe veut partir quand il voit son DG faire n'importe quoi.
Dans ce contexte, le Canadien de Montréal devient un refuge idéal pour Panarin. Et surtout, une revanche parfaite pour Gorton. Celui qui s’est fait évincer des Rangers par le même Drury pourrait maintenant récupérer son ancien joyau sur le marché des agents libres l'été prochain et l’amener là où il avait prévu l’emmener en 2019 : sur le toit de la LNH.
Et si c'était... par transaction? Ce sera difficile vu que Drury et Gorton se détestent comme jamais. Après tout, le président du CH voit Drury comme celui qui a convaincu le propriétaire James Dolan de le congédier à New York.
Difficile de voir un échange entre les deux hommes et de toute façon, le duo Gorton-Hughes ne voudra pas sacrifier son futur pour un vétéran de 34 ans. Mais le signer "gratuitement" sur le marché des joueurs autonomes, voilà qui est tellement logique.
Le timing ne pourrait pas être meilleur pour séduire Panarin à signer avec le CH l'été prochain.
Pendant que Panarin réfléchit à sa prochaine destination, Patrik Laine s’enfonce à Montréal. L’ailier finlandais, censé dynamiter le jeu de puissance du Canadien, n’a qu’une passe en quatre matchs, aucun but, et une attitude qui fait jaser jusque dans les gradins.
Et le voilà blessé.
Son isolement devient flagrant. Dans l’avion, il ne parle plus à personne. À l’entraînement, il s’éloigne du groupe. Lorsque les joueurs ont félicité Lane Hutson pour sa prolongation de contrat, Laine a été le premier à quitter la glace.
Aucun mot, aucune tape, aucun sourire. Même dans le vestiaire, il est devenu invisible. Et quand Dany Dubé dit à la télévision que « Laine ne finira pas l’année à Montréal », ce n’est pas une exagération : c’est un constat partagé dans le milieu.
Les gens du hockey le voient tous : Laine n’a plus la flamme. Il ne veut plus se battre, plus se sacrifier, plus payer le prix. Et à l’opposé, tu as Artemi Panarin, 33 ans (34 ans le 30 octobre), encore productif (89 points la saison dernière), encore passionné, encore affamé, et surtout, toujours respectueux du jeu.
Panarin est un vrai pro. Il adore la discipline, le détail, la répétition. Martin St-Louis est fait pour lui.
Et quand tu regardes la structure de l’équipe, tout s’aligne. Ivan Demidov a besoin d’un mentor, d’un vétéran russe pour lui montrer comment traverser les tempêtes médiatiques d’un grand marché.
Et surtout, Demidov a besoin de talent sur son trio. Panarin serait l’idéal. Il parle la même langue, il comprend la pression, il connaît les pièges. Et pour Gorton, le cercle serait bouclé : ramener son joueur fétiche pour encadrer le nouveau joyau du Canadien.
Le message est clair : Montréal veut la Coupe Stanley d'ici 2027.
Et Panarin, qui aime les villes où on vit pour le hockey, qui aime les marchés émotifs, qui aime l’attention, verrait dans Montréal tout ce qu’il cherche encore à 34 ans : une dernière grande scène.
Chris Drury, lui, n’a plus le choix. Il doit vendre et regarder vers l'avenir. Son alignement qui est un mélange de vétérans et de jeunes, sans aucun prodige, pue au nez.
Le vestiaire des Rangers vit un malaise profond et systémique : Drury est détesté par ses joueurs. La fuite publique d’un mémo dans lequel les noms de Kreider et Trouba figuraient comme disponibles sur le marché des transactions, juste avant de les transiger, n'a jamais été acceptée par la chambre.
On marche sur des œufs dans le vestiaire », résumait un ancienne voix du club, tant la peur d’être le prochain à partir pourrit l’ambiance.
Drury... est dans l'eau chaude...
Et dans cette ligue, quand un DG est acculé, c’est là que Jeff Gorton frappe. Ce n’est pas une question de vengeance. C’est une question de logique. Panarin à Montréal, c’est du hockey pur : un artiste dans une ville d’artisans, un ancien Ranger dans le repère de son ancien patron.
C'est écrit dans le ciel...