Artemi Panarin à Montréal: Jeff Gorton prend sa décision

Artemi Panarin à Montréal: Jeff Gorton prend sa décision

Par David Garel le 2025-10-28

C’est le genre de rumeur qui a enflammé les réseaux sociaux depuis le début de la saison.

Artemi Panarin, joueur étoile, ancien protégé de Jeff Gorton, disponible sur le marché, et le Canadien de Montréal avec 18 millions de dollars d’espace salarial à la date limite.

Tout semblait en place pour un scénario digne des plus gros blockbusters de la LNH : le retour du tandem Gorton-Panarin, cette fois au Centre Bell, pour pousser les jeunes Canadiens vers une participation surprise aux séries.

Mais dans les dernières heures, tout s’est effondré. Et le message n’aurait pas pu être plus clair : Jeff Gorton ne veut pas d’Artemi Panarin.

C’est à travers une citation glissée discrètement dans une entrevue que Jeff Gorton a fait passer son message. Interrogé sur la construction de son équipe, le vice-président exécutif du Canadien a affirmé :

« Nous souhaitons acquérir des joueurs aux styles variés pour un meilleur équilibre de notre effectif. »

Une phrase banale? Non. Car elle s’inscrit dans un contexte très précis, dans lequel plusieurs experts avaient déjà comparé Ivan Demidov à un "jeune Artemi Panarin".

Et c’est exactement ce parallèle que Gorton a voulu briser. Il n’a pas simplement dit qu’il ne voulait pas Panarin. Il a dit qu’il ne voulait pas obtenir le même profil d'un joueur qui possède déjà.

Artemi Panarin n’a donc aucune chance d’aboutir à Montréal.

Selon plusieurs sources bien branchées, le dossier Panarin se jouerait actuellement entre deux destinations: les Islanders de New York et le Wild du Minnesota.

Il ne faut pas oublier qu’en 2019, alors qu’il était joueur autonome, Panarin avait longuement hésité entre signer avec les Islanders ou les Rangers, avant de finalement opter pour Broadway.

Ce flirt avorté avec Long Island pourrait maintenant renaître, surtout que Mathieu Darche aimerait injecter du talent offensif, lui qui refuse de reconstruire.

Du côté du Minnesota, le lien personnel entre Panarin et Kirill Kaprizov est bien documenté. Les deux Russes sont très proches, et Panarin aurait exprimé à ses proches qu’il ne serait pas contre l’idée de rejoindre son ami dans un marché de hockey où la passion est intense, mais moins médiatisé.

Avec le besoin criant du Wild de trouver un électrochoc offensif pour appuyer Kaprizov, l’option Minnesota semble tout sauf farfelue.

Alors que ça s'enflamme chez les Islanders et le Wild, le CH claque la porte au nez du Russe.

Ce rejet est d’autant plus significatif que c’est Jeff Gorton lui-même qui a signé Panarin à New York en 2019, avec un contrat monumental de 11,6 millions $ par année pour sept saisons.

Un contrat qui avait fait de lui le joueur le mieux payé de la LNH à l’époque, et qui avait changé la trajectoire des Rangers.

Ce lien personnel entre les deux hommes a nourri les spéculations ces dernières semaines, d’autant plus que Panarin a encore produit 89 points la saison dernière, après une campagne de 120 points (49 buts) l’année précédente.

Mais l’âge (34 ans cette semaine), le style (finesse, attaque, peu de robustesse), le contrat (qui se termine à l’été 2026, alors que Panarin va demander la lune), et surtout la présence d’Ivan Demidov dans la formation actuelle ont forcé Gorton à tourner la page. Le Canadien veut construire un groupe dynamique, équilibré, et prêt pour le futur. Panarin ne correspond plus à ce plan.

Ivan Demidov est explosif. Il joue une intensité défensive supérieure à celle de Panarin. Il n’a pas peur des contacts, ni des replis, alors que Panarin est de plus en plus soft.

Pourquoi Gorton paierait 11,6 M$ pour une version vieillissante d’un joueur qu’il a déjà en plus jeune (19 ans), plus affamé, et plus complet?

Les Rangers, selon plusieurs sources, sont prêts à sacrifier Panarin si ça permet de redéfinir leur masse salariale et restructurer leur équipe autour de jeunes joueurs.

Mais à Montréal, le message a été reçu et rejeté rapidement. Ce n’est pas une question de talent. C’est une question de direction.

Et surtout, c’est une démonstration de contrôle. Jeff Gorton a montré qu’il ne cédera pas aux émotions, ni à la nostalgie.

Certains partisans ont ensuite évoqué une autre cible possible : Mika Zibanejad, le centre droitier, reconnu pour sa constance et sa polyvalence. Sur papier, ce type de joueur aurait davantage de sens pour le Canadien, qui cherche un deuxième centre établi derrière Nick Suzuki.

Mais là encore, les chiffres refroidissent rapidement l’enthousiasme. À 32 ans, Zibanejad affiche un début de saison très inquiétant : 3 buts, 2 passes en 10 matchs, différentiel de -8. Son contrat? Encore 5 saisons à 8,5 millions $, jusqu’en 2030. Il aura 37 ans à la fin de cette entente.

C’est intouchable pour une organisation comme Montréal qui veut garder sa flexibilité salariale, surtout avec les futures signatures de Bolduc, Demidov, Hutson et Leinottin à gérer.

Surtout que les signes de vieillissement étaient déjà bien visibles la saison dernière dans le jeu de Zibanejad.

C’est là que le nom d’Alexis Lafrenière entre en jeu. Contrairement à Panarin ou Zibanejad, Lafrenière représente un profil jeune, québécois, encore "coachable". Il n’est pas une star établie, les médias de New York le traient de "flop", mais il a encore le potentiel d’éclore dans un autre environnement. Or, selon plusieurs sources, le Canadien aurait été prêt à offrir Logan Mailloux pour acquérir Lafrenière cet été.

Le CH a finalement préféré envoyer Mailloux à Saint-Louis dans l’échange pour Zachary Bolduc, un joueur qui, selon l’organisation, colle davantage à leur identité offensive actuelle.

Surtout que Bolduc n'empoche pas le salaire de Lafrenière, qui a été surpayé 7,45 M$ jusqu'en 2032 par le DG Chris Drury.

Ce contrat a alimenté la consternation à New York, où l’on commence à se rendre compte que Lafrenière ne sera jamais le prodige annoncé lorsqu'il fut repêché premier au total.

Bref, Lafrenière à Montréal est aussi un rêve (ou un cauchemar) qui est en train de s'éteindre.

Tout comme Panarin ou Zibanejad.

Ce rejet de Panarin est beaucoup plus qu’un refus commercial. C’est une déclaration de principe. Le Canadien a pris la décision de ne pas se compromettre, même si les séries sont à portée de main cette saison. Il n’échangera pas des choix ou des jeunes joueurs pour un vétéran de 33 ans qui ne cadre pas dans cette équipe jeune et affamée.

C’est aussi une manière pour Gorton de refermer le chapitre new-yorkais de sa carrière. Il ne veut pas recréer les Rangers à Montréal. Il veut bâtir les Canadiens.

Le message est lancé à toute la ligue : Montréal ne veut pas acheter de rêve. Il veut bâtir une dynastie.