Autobus en feu: Philippe Cantin ne pardonnera jamais à François Lambert

Autobus en feu: Philippe Cantin ne pardonnera jamais à François Lambert

Par David Garel le 2025-09-20

C’est peut-être le plus grand massacre médiatique de l’année 2025. Une exécution en direct, menée par un homme seul, armé de son micro et de sa lucidité brutale.

François Lambert, dans un de ses monologues désormais cultes, a pulvérisé Philippe Cantin, Cogeco

Et ce n’était même pas une entrevue. C’était un règlement de compte. Un tir groupé. Une mise à mort symbolique d’un modèle médiatique en déroute.

Tout a commencé par une entrevue diffusée au 98,5 FM entre Philippe Cantin, supposé interviewer sérieux, et Daniel Breton, ex-politicien devenu lobbyiste vert à la petite semaine.

Le sujet? Le scandale Lion Électrique. Un autobus de la compagnie a pris feu. 1200 autres ont été retirés de la route en urgence. Le gouvernement, qui a investi des millions dans cette entreprise, s’est retrouvé ridiculisé.

Et pourtant, l’entrevue fut catastrophique.

Cantin s’est contenté de tendre le micro à Breton, qui a pu déblatérer ses slogans écolos sans jamais être contredit. Un passage a fait éclater la colère de Lambert : lorsque Breton a affirmé, sans preuve, que « l’industrie pétrolière est derrière le feu de l’autobus ». Oui, carrément. Et Cantin? Rien. Pas un mot. Pas un rire jaune. Pas un « avez-vous des preuves? ».

Silence radio.

C’en était trop pour François Lambert. Dans un épisode solo de son podcast, il a explosé. Sans pitié...

« Philippe Cantin, très mauvais intervieweur. C’était de la marde. Je ne sais pas ce qu’il faisait là. On aurait dit qu’il lisait son épicerie pendant que l’autre garrochait n’importe quoi. »

Le ton était donné. Lambert n’allait épargner personne.

« Daniel Breton ne connaissait même pas le chiffre exact d’autobus touchés. Il a dit 1200, mais on le sentait hésitant. Il ne savait pas si c’était les batteries, la structure, l’électronique. Il ne savait rien! »

Et pourtant, Breton continuait de parler, appuyé par Cantin qui hochait la tête à l’antenne. Lambert n’en revenait pas.

« Ce gars-là est lobbyiste, pis il vient sur nos ondes inventer une théorie du complot, pis il n’a même pas à répondre de rien? Come on. »

Le feu de trop

Ce n’est pas qu’un autobus a brûlé. C’est le symbole qui s’est effondré. Lion Électrique, présenté comme le fleuron de l’électrification des transports, est devenu du jour au lendemain un fardeau politique.

Le 9 septembre 2025, un de leurs autobus a pris feu à Montréal. Ce n’était pas la batterie, ont dit les pompiers. Mais personne ne voulait prendre de chance. Résultat : le gouvernement du Québec a annoncé la mise à l’arrêt de plus de 1200 véhicules de la flotte.

Un désastre.

Et que faisait Cogeco pendant ce temps-là? Elle déroulait le tapis rouge à Daniel Breton, qui insinuait que les pétrolières étaient derrière le sabotage.

Une blague.

François Lambert, lui, a rappelé que le gouvernement avait « misé à l’aveugle sur une technologie pas prête, dans une compagnie pas testée, avec des subventions obscènes ». Et au lieu de demander des comptes, Philippe Cantin a préféré flatter les égos.

« S’il y avait eu des élèves dans l’autobus qui a pris feu, est-ce qu’on aurait encore droit au même discours? Est-ce que Daniel Breton aurait parlé d’un sabotage orchestré par Exxon Mobil? » (extraction, la raffinerie et la distribution de pétrole et de gaz naturel.)

Mais le plus dur pour Philippe Cantin, ce n’est pas tant l’attaque de Lambert. C’est la réaction du public. Sur les réseaux sociaux, les messages ont fusé. 

Car oui, tout le monde se rappelle de la saga Pierre-Yves McSween, congédié en catimini après des différends internes et le fait qu'on ne voulait pas le nommer co-animateur.

Et qui animait l’émission?

Philippe Cantin.

Et qui a été perçu par plusieurs comme complice silencieux dans le congédiement de McSween?

Philippe Cantin.

Alors maintenant que c’est lui qui s’écrase, qui invite un lobbyiste sans le confronter, qui laisse passer des énormités sans broncher… la boucle est bouclée.

Le karma est brutal.

Cantin, longtemps reconnu pour sa plume en tant que journaliste sportif de La Pressse, est perçu comme un proche d’Éric Trottier, vice-président du 98,5 FM et des stations parles,  qui a imposé sa ligne éditoriale pendant plus d’une décennie.

C’est sous ce règne qu’un climat de complaisance idéologique aurait peu à peu remplacé la rigueur journalistique. Pour plusieurs anciens employés, Philippe Cantin a symbolisé ce virage, en évitant les zones grises, en épargnant les puissants, et en se positionnant comme un chroniqueur d'extrême-gauche qui s'effondre devant nos yeux.

Aujourd’hui, plusieurs voient Cantin comme le visage de l’establishment journalistique qui a préféré protéger sa chaise plutôt que de se battre pour la vérité. Et dans un monde médiatique en crise, ce genre de posture est de moins en moins toléré.

Depuis la rentrée, Cogeco est en chute libre dans les sondages. Et Philippe Cantin? Il devient un symbole de ce qui ne fonctionne plus dans la radio d’opinion québécoise : la paresse, la complaisance, les contacts...

François Lambert, avec ses podcasts non filtrés, son ton brut, son absence de ligne éditoriale imposée, représente tout l’inverse. Il a brisé le mur. Et les gens écoutent.

« On veut de la vérité, pas des amis qui se félicitent entre eux à la radio. »

Le massacre est terminé. Ou peut-être pas.

Depuis sa sortie, François Lambert a été inondé de messages. Il a promis de revenir sur le sujet. Il a promis de suivre le dossier Lion Électrique. Et surtout, il a promis de « garder un œil sur Philippe Cantin ».

Ce dernier, selon plusieurs sources, serait « sur la corde raide » à Cogeco. Son audience est en chute libre, les controverses s'accumulent et il a perdu le respect d’une grosse partie du du public qui le trouve beaucoup trop beige, inodocore, incolore.

Et comme le dit si bien Lambert :

« Quand tu veux être journaliste, t’es pas là pour flatter. T’es là pour poser des questions. Sinon, ferme ton micro et deviens relationniste. »

Philippe Cantin est tombé. François Lambert n’a fait que dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas.

Et le scandale Lion Électrique n’est pas terminé.

Ni les incendies.

Ni les carrières brûlées.