Surprise à Montréal: Sidney Crosby penche vers le 11e choix au total

Surprise à Montréal: Sidney Crosby penche vers le 11e choix au total

Par David Garel le 2025-11-07

Pendant que les partisans du Canadien rêvaient encore d’un dernier chapitre de Sidney Crosby à Montréal, le destin est en train de leur jouer un tour cruel.

À Pittsburgh, un jeune de 18 ans, Benjamin Kindel, vient de rallumer la flamme du capitaine et, du même coup, de refermer la porte à toute idée de transaction.

Le 11e choix total du dernier repêchage est en train de faire ce que personne n’avait réussi à faire depuis des années : redonner à Crosby le goût de bâtir à nouveau chez les Penguins.

Et le plus frustrant dans tout ça? Kindel et son père sont des fans finis du Canadien de Montréal. Avant le repêchage, le jeune centre des Hitmen de Calgary rêvait de porter le chandail du CH.

Il avait confié à RDS et à The Athletic qu’il avait grandi en regardant les exploits de Patrick Roy sur des images d'archives (car son père était le plus grand fan), qu’il admirait Nick Suzuki, Cole Caufield et Lane Hutson, et qu’il suivait chaque match du Tricolore avec son père Steve,  un ancien joueur de soccer professionnel qui avait fait de Montréal sa religion sportive. Le destin semblait tout tracer vers une sélection par Kent Hughes.

Mais le 11e choix, c’est Pittsburgh qui l’a sélectionné. Et cette décision vient peut-être de changer l’histoire de deux franchises à jamais.

Depuis son arrivée dans l’alignement, Benjamin Kindel a complètement transformé le premier trio des Penguins. Placé aux côtés de Sidney Crosby et Bryan Rust, il ne fait pas que tenir son bout : il dynamise tout le groupe.

Sa vitesse, son intelligence et sa lecture du jeu ont réanimé le capitaine de 38 ans, qui domine désormais le classement des marqueurs de la LNH avec 11 buts en à peine un mois.

Jeudi soir, Kindel a ajouté deux passes, dont sa première sur un but de Crosby. Une séquence incroyable.

« J’ai de la chance de recevoir de bonnes passes, a dit Crosby à ESPN. J’essaie plutôt de mettre la table, mais quand les occasions se présentent, je les saisis. Espérons que ça continue comme ça. »

Même Bryan Rust, vétéran et partenaire de ligne de Crosby depuis des années, n’en revient pas :

« Ce jeune-là est brillant. Il sait où être sur la glace, il comprend tout. Quand tu combines ça avec son talent, tu comprends vite pourquoi ça clique. »

Pour la première fois depuis des années, le visage de Sidney Crosby rayonne à nouveau. Le capitaine semble heureux, investi, et motivé à ramener Pittsburgh dans la course. Les Penguins, qu’on disait en fin de cycle, se redressent. Et soudainement, la perspective d’un échange à Montréal paraît beaucoup moins réaliste.

La légende penche vers la chance de jouer avec le prodige Kindel... plutôt que de choisir de jouer avec le prodige Demidov.

Ironie du sort, c’est peut-être le plus grand fan du Canadien de sa cuvée qui vient d’éteindre les derniers espoirs d’un retour de Crosby au Québec. Avant le repêchage, Benjamin Kindel ne s’en cachait pas :

« Mon père est un immense partisan du Canadien. J’ai grandi en regardant Patrick Roy, j’adore Suzuki. J’aimerais un jour jouer à Montréal. »

Son père Steve, ex-joueur des Whitecaps de Vancouver, idolâtrait Giuseppe Signori, Paolo Maldini et surtout Patrick Roy.

En 1993, il célébrait la conquête du CH en famille, au salon, avec un chandail bleu-blanc-rouge. Trente ans plus tard, son fils aurait pu concrétiser ce rêve familial. Mais le Canadien, concentré sur ses propres cibles, a laissé passer l’occasion.

Ouch. C’est donc à Pittsburgh que l’histoire s’écrit. Et à Montréal, c’est tout un scénario qui s’effondre.

Kent Hughes et Jeff Gorton croyaient que les Penguins allaient plonger au classement, ce qui rendrait Crosby disponible avant la date limite.

Mais depuis que Kindel est monté sur le premier trio, les Penguins gagnent. Crosby marque. Et Kyle Dubas, le DG, vient tout juste de fermer la porte aux rumeurs.

« Non, je ne lui demanderai jamais de partir. Sidney a encore deux ans à son contrat, et s’il veut rester ici, il restera », a dit Dubas à The Athletic.

Tout est dit.

Depuis la conquête de 2017, Pittsburgh n’avait pas su injecter de sang neuf dans son vestiaire. Les drafts ratés s’accumulaient, les espoirs disparaissaient. Puis est venu Ben Kindel, repêché 11e en juin 2025.

Un choix audacieux : petit gabarit (5’10’’, 180 lb), mais un QI hockey hors norme. Les experts comme Bob McKenzie et Craig Button le voyaient sortir vers le 25e ou 27e rang. Dubas a frappé avant tout le monde et il a eu raison.

Depuis ses débuts, Kindel montre exactement ce que promettait Elite Prospects :

« Rythme, vision du jeu, compétences transversales. Il joue à 100 %, il anticipe, il transforme chaque présence en occasion. »

C’est ce profil qui manquait à Crosby depuis le départ de Jake Guentzel. Kindel n’est pas juste un jeune ailier dynamique : c’est un moteur. Il pense le jeu à la même vitesse que le capitaine. Et ce lien, cette chimie, change tout.

Même les dirigeants de la LNH en sont témoins :

« Il n’est pas encore devenu un homme. Il va continuer de s’améliorer. Mais il a quelque chose que les autres n’ont pas : une intelligence de jeu qui ne s’enseigne pas », explique Garry Davidson, DG des Hitmen de Calgary.

À Montréal, on doit se mordre les doigts.

Ce jeune homme qui rêvait de la Sainte-Flanelle est aujourd’hui celui qui empêche Sidney Crosby d’y finir sa carrière.

S’il avait été repêché par le CH, la logique de reconstruction aurait peut-être conduit Hughes à préparer le terrain pour un dernier coup de théâtre : l’arrivée du capitaine des Penguins, mentor parfait pour Suzuki, Demidov et Hutson.

Mais le scénario s’effondre. Kindel est en train de transformer la fin de carrière de Crosby. Les Penguins, qu’on croyait finis, se remettent à y croire.

Et le Canadien, lui, reste à regarder de loin.

Le plus marquant dans tout ça, c’est l’attitude du capitaine.

L’homme qui paraissait usé, presque résigné l’an dernier, rejoue avec passion. On le voit sourire sur le banc, féliciter Kindel, conseiller les jeunes, vibrer à nouveau.

« Il est encore au sommet, a rappelé Dubas. Ce gars-là joue avec la même intensité qu’à 25 ans. Il est le cœur de notre culture. »

Crosby, qui a toujours dit vouloir « une étincelle » pour rester à Pittsburgh, vient de la trouver. Et cette étincelle s’appelle Benjamin Kindel.

Le rêve montréalais d’un Crosby en rouge, blanc et bleu vient de s’éteindre à cause d’un adolescent… qui, ironie du sort, aurait tout donné pour jouer au Centre Bell.

Les partisans du CH espéraient que les défaites accumulées à Pittsburgh finiraient par pousser Crosby vers la sortie. Mais les Penguins ont trouvé leur pépite.

Le jeune Kindel, ce petit centre au cerveau géant, vient de sauver la dynastie Crosby-Malkin-Letang d’une fin abrupte.

Et du même coup, il vient de condamner les espoirs de Montréal.

Parce que tant que Crosby marque, tant que Pittsburgh gagne, il n’y aura pas d’échange.

Le capitaine reste chez lui, fidèle à son logo.

Et tout ça, à cause d’un jeune Canadien… qui aurait dû être un Canadien.