Les Oilers d’Edmonton sont à la croisée des chemins. Après plusieurs saisons marquées par des performances offensives spectaculaires, mais freinées par des failles défensives et un manque criant de stabilité devant le filet, l’organisation semble prête à changer de cap et miser sur l’avenir.
Et cette fois, l’objectif est clair : obtenir un gardien d’avenir, un vrai, capable d’assurer la relève et de devenir la pierre angulaire de l’équipe pour les dix prochaines années.
Selon ce qui circule Edmonton a récemment contacté les Red Wings de Détroit pour s’informer d’un nom précis : Trey Augustine. Pas un vétéran, pas un gardien de transition, mais le meilleur espoir américain au poste depuis Spencer Knight.
La réponse des Red Wings a été instantanée : non négociable.
Ce refus n’a rien de surprenant. Sélectionné 41e au total en 2023, Augustine est considéré comme l’un des gardiens les plus prometteurs du hockey nord-américain. Son CV est déjà impressionnant :
Saison 2024-2025 : 30 matchs avec Michigan State (NCAA):
Fiche : 19-7-4.
Moyenne de buts alloués : 2,08.
Pourcentage d’arrêts : .924
3 blanchissages.
Plus jeune gardien partant universitaire aux États-Unis.
Gardien de l’année dans la conférence Big Ten.
Première équipe d’étoiles All-American.
Deux titres consécutifs de saison régulière et tournoi Big Ten.
Médaille d’or au Championnat mondial junior 2024 et 2025.
Meneur historique des États-Unis pour les victoires au CMJ (12).
À seulement 20 ans (6 pieds 1 pouce, 183 livres), Augustine a déjà démontré une maturité exceptionnelle et un sang-froid à toute épreuve.
Dan Cleary, directeur adjoint du développement des joueurs des Red Wings, le décrit comme un jeune qui « veut retourner à Michigan State » pour parfaire son jeu, mais dont l’arrivée dans la LNH est prévue pour 2026-2027.
Là où l’histoire devient particulièrement intéressante pour Edmonton, c’est qu’Augustine n’a toujours pas signé de contrat professionnel avec les Red Wings.
Cela veut dire qu’en théorie, s’il choisissait de ne pas s’entendre avec l’équipe après sa carrière universitaire, il pourrait tester le marché des joueurs autonomes à la manière d'Adam Fox.
Pour l’instant, rien n’indique qu’Augustine souhaite quitter Détroit… mais plusieurs sources mentionnent qu’il n’est « pas brûlant » à l’idée d’y passer toute sa carrière. Si les Red Wings échouent à lui vendre leur projet, Edmonton pourrait revenir à la charge.
Le message qui sort de l’organisation est clair : il ne s’agit pas d’un mouvement désespéré pour sauver la saison prochaine. Les Oilers cherchent une solution à long terme.
Après des années à jongler entre Stuart Skinner et Calvin Pickard, des gardiens de la ligue américaine, la direction veut mettre la main sur un vrai numéro un en devenir.
Edmonton sait que son noyau offensif, Connor McDavid, Leon Draisaitl, Zach Hyman, Ryan Nugent-Hopkins, n’est pas éternel.
Un gardien d’élite pourrait prolonger la fenêtre de championnat et, surtout, permettre à l’équipe de ne pas gaspiller ses meilleures années offensives dans des défaites évitables.
Face au refus net de Détroit pour Trey Augustine, les Oilers ont tourné leur attention vers un autre nom : Sebastian Cossa.
Sélectionné 15e au total en 2021, Cossa est un gardien au gabarit impressionnant (6 pieds 6 pouces, 210 livres) qui a progressé lentement mais sûrement dans l’organisation des Red Wings.
Contrairement à Augustine, Cossa est disponible. Les Red Wings sont ouverts à en discuter, signe que l’organisation a clairement identifié Augustine comme son gardien de l’avenir.
Cossa a montré de belles choses dans les rangs mineurs, mais son développement n’a pas été linéaire. Ses performances dans la AHL ont été solides, mais pas dominantes.
Il reste toutefois un pari très intéressant pour Edmonton : un gardien avec un physique rare, un style agressif et une expérience professionnelle déjà amorcée.
Si Détroit se montre inflexible avec Augustine, c’est parce que le profil du joueur colle parfaitement avec la fenêtre de compétition que l’équipe vise.
Les Red Wings espèrent redevenir une puissance dans les prochaines années, et avoir un gardien d’élite formé à l’interne pour mener ce projet est un atout inestimable.
Le garder signifie miser sur un avenir solide, surtout si l’équipe croit qu’elle pourra convaincre Augustine de signer son premier contrat pro à l’issue de sa carrière universitaire.
Pour les Oilers, tout indique que le temps presse. Si la direction veut maximiser l’ère McDavid-Draisaitl, il faut solidifier l’arrière-garde, et ça commence par le poste le plus important.
Miser sur Augustine serait un investissement stratégique: un gardien jeune, déjà habitué à la pression des grands rendez-vous, et capable de s’imposer comme numéro un pour une décennie.
Sébastian Cossa, bien qu’intéressant, ne représente pas la même garantie de développement et de performance à long terme. Edmonton le sait. Mais à court terme, il pourrait être plus accessible et combler un vide dans l’organisation.
Cette négociation entre Edmonton et Détroit met en lumière deux approches complètement opposées :
Détroit : protéger ses meilleurs espoirs, même contre une offre importante, pour miser sur une vision à long terme cohérente.
Edmonton : chercher à combiner le présent et l’avenir, en investissant massivement dans un gardien d’élite pour prolonger la fenêtre actuelle.
Ce qui pourrait débloquer le dossier?
Plusieurs scénarios sont possibles :
Edmonton surpaye pour Augustine : improbable à court terme, mais possible si la pression interne monte après un mauvais départ de saison.
Les Red Wings changent de cap : si Augustine montre des signes de vouloir tester le marché libre à la fin de sa carrière universitaire, Détroit pourrait reconsidérer sa position.
Accord autour de Cossa : le scénario le plus probable dans l’immédiat. Edmonton obtient un jeune gardien prometteur, Détroit garde son joyau.
La quête d’un gardien d’avenir par Edmonton n’est pas une rumeur de passage. C’est une priorité organisationnelle. Trey Augustine est la cible parfaite sur papier, mais son statut d’intouchable complique les choses. Sebastian Cossa, lui, reste dans le viseur comme une option réaliste.
Quoi qu’il en soit, le simple fait que les Oilers aient entamé ces discussions prouve que Stan Bowman et son équipe de direction ont compris l’urgence : sans stabilité devant le filet, tous les exploits offensifs de McDavid et Draisaitl risquent de n’être qu’un gaspillage de talent.