C’est une bombe. Une vraie. Pas une rumeur de fond de podcast. Pas une spéculation de mi-saison.
Nazem Kadri, le centre au contrat imposant, intéresse bel et bien le Canadien de Montréal. Et selon Nick Kypreos, ce n’est pas une illusion : le vétéran serait prêt à lever sa clause de non-mouvement pour rejoindre le Tricolore. Le Canadien est donc officiellement dans une course inattendue avec… les Maple Leafs de Toronto.
Et là, on ne parle pas seulement d’un joueur expérimenté. On parle de l’un des joueurs les plus "méchants et arrogants", clutch, polarisants et efficaces du dernier quart de siècle, capable de dynamiter un match à lui seul.
À 34 ans, Kadri est encore un centre top 6 capable de produire, de frapper, de provoquer et de faire dérailler ses adversaires. Et ça, Martin St-Louis en rêve. Ivan Demidov aussi.
Mais est-ce que Montréal peut se le permettre? Est-ce que Kent Hughes est réellement prêt à absorber quatre années restantes à 7 millions de dollars par saison? Et surtout… est-ce que Kadri serait la solution ou un problème déguisé?
Dans une ligue dominée par les clauses de non-échange et les caprices contractuels, apprendre que Kadri envisage sérieusement Montréal comme destination est en soi un évènement.
Il aurait aussi ciblé Toronto, son ancienne équipe, pour un retour possible. Mais l’ouverture envers le CH, dans un marché québécois exigeant, francophone, sous pression constante, c’est du jamais-vu pour un vétéran de son calibre.
Kadri sait ce qui l’attend ici. Il a affronté le Canadien mille fois. Il a été hué, conspué, ciblé. Il connaît la passion montréalaise. Et malgré ça, il dit oui.
Il serait bel et bien prêt à lever sa clause de non-mouvement pour Montréal, son équipe d'enfance et l'équipe de son père.
C’est un détail, mais un détail révélateur.
L’obstacle majeur? Son contrat. Signé à l’été 2022 avec les Flames de Calgary, le pacte s’étend jusqu’en 2029 et prévoit un salaire annuel moyen de 7 millions de dollars. Kadri aura 38 ans à la fin de ce contrat.
Pour plusieurs, c’est un boulet. Mais pour d’autres, dont Hughes lui-même selon certains murmures, c’est le prix d’un vrai centre top-6 dans la LNH d’aujourd’hui.
Kadri a récolté 67 points (35 buts) en 82 matchs l’an dernier, dans une équipe moribonde à Calgary. C’est plus que tous les centres du CH sauf Suzuki. Et surtout, il l’a fait sans ailier élite à ses côtés.
Avec Demidov à gauche, Caufield ou Bolduc à droite, Kadri pourrait connaître une vraie résurgence. Une dernière danse, mais au Centre Bell.
Ce n’est pas un détail. Kadri aime Montréal. Il l’a dit à des proches. Il adore le marché canadien. Il a grandi avec le poids des médias de Toronto sur les épaules. Il est né pour ça.
Et c’est peut-être là que Kent Hughes entre en scène. Parce que le DG du Canadien ne court pas après un sauveur à court terme. Il court après un centre stable, un modèle de compétitivité immédiate, un joueur capable de protéger les jeunes et d’élever le niveau.
Kadri peut incarner cette transition.
Il est intense. Oui. Mais il est aussi respecté dans les vestiaires, adoré par ses coéquipiers et capable de performances monstres en séries éliminatoires.
Qui ne se souvient pas de son retour héroïque avec l’Avalanche, un doigt fracturé, pour inscrire le but gagnant de la Coupe Stanley en 2022?
Ajoutez à cela que les Maple Leafs sont aussi dans la course, et tout prend une autre dimension. Kadri a disputé 10 saisons avec Toronto. Il y a grandi. Il y a souffert. Il en est parti en raison d’un manque de place et d’un besoin de maturité.
Aujourd’hui, il pourrait revenir… ou faire le choix ultime du rival éternel.
Montréal-Toronto. Kadri au centre de ce duel. Ce serait une bombe sportive, politique et émotionnelle.
Imaginez Kadri marquer un but gagnant au Centre Bell… contre Toronto. Imaginez les gros titres. C’est ce genre de geste qui redéfinit une carrière. Et qui façonne une légende à Montréal.
On le répète : le CH n’a pas trouvé son deuxième centre. Ni au repêchage. Ni sur le marché des joueurs autonomes. Ni par transaction. Le dossier Mason McTavish est au neutre. Joe Veleno a été froidement ignoré. Les pistes Cirelli et Schmaltz sont coûteuses. La piste Crosby ets impossible pour le momenyt. Et Hage, bien qu’impressionnant, n’est pas prêt.
Alors… pourquoi pas Kadri?
« Il a toutes les habiletés, les tools pour être un joueur de centre. Mais quand il défend dans sa zone, il faut qu’il travaille comme s’il avait la rondelle. » a affirmé Martin Lapointe sur Michael Hage
Cette citation dit tout. Hage n’est pas encore fiable défensivement. Et Dach reste une énigme sur la plan physique et émotionnel.
Kadri, lui, est une certitude.
Oui, son contrat est lourd. Mais il décroît en valeur réelle chaque année. Et à mesure que le plafond salarial augmente, le 7 millions de Kadri devient plus digestible. Si Calgary retient ne serait-ce que 1 ou 2 millions par année, le pari devient très raisonnable.
Et sur le plan du leadership, Kadri pourrait remplacer ce que Brendan Gallagher n’est plus capable d’assumer. Il parlerait aux jeunes, leur montrerait comment gagner, comment déranger, comment prendre de la place.
Et il le ferait sans peur.
Il y a quelque chose de poétique, presque mythique, dans l’idée de voir Kadri conclure sa carrière à Montréal. Il a toujours été un peu trop intense pour les marchés frileux. Un peu trop fort en caractère pour les DG frileux. Mais à Montréal, il serait un roi.
Il aurait carte blanche pour être lui-même. Pour créer le chaos contre les Bruins, contre les Leafs, contre les Panthers.
Et ce qu’il perdra en vitesse dans les prochaines années, il le compensera par l’expérience, son côté "cocky" et l’intelligence situationnelle.
On dira que son contrat est trop long. Qu’il est trop vieux. Trop intense. Trop instable.
Et pourtant, ce sont souvent ces rebelles, ces revanchards, qui marquent l’histoire du CH.
Kadri ne sera jamais un joueur consensuel. Il dérange. Il dérange même encore aujourd’hui, simplement en disant qu’il aimerait jouer à Montréal.
Mais dans un marché qui se cherche une identité, Kadri peut offrir du caractère. Du feu. Une âme.
Et c’est peut-être ce qu’il manquait le plus depuis le départ de Shea Weber.
Nazem Kadri au Canadien? Oui. C’est possible. Et oui… ce serait spectaculaire.