Lundi, 5 août 2024, est une date marquante dans l'histoire de la télévision sportive québécoise, alors que même le Journal de Montréal, frère de TVA Sports, annonce ce qui semble être la fin imminente de cette chaîne.
Sous la plume de Guy Fournier, le journal reconnaît une réalité sombre pour les chaînes spécialisées, en particulier celles dédiées au sport, qui s'enfoncent dans un trou financier sans fin. Pourtant, c'était des mines d'or auparavant.
"Hier encore, les chaînes spécialisées, qu’offrent en forfait le câble et le satellite, étaient une vraie machine à imprimer de l’argent." (crédit: Journal de Montréal)
"C’est avec leurs chaînes spécialisées qu’Astral Media des frères Greenberg a fait fortune. Leurs chaînes furent acquises en 2013 par Bell dans une transaction record d’environ 3,38 milliards $."
"Aujourd’hui, certaines chaînes n’existent plus. Et ce n’est qu’un début..."
Le constat est brutal : TVA Sports, qui a accumulé des pertes depuis sa création en 2011, ne parvient plus à sortir la tête de l'eau.
Avec des déficits dépassant les 242 millions de dollars sur 12 ans selon la Presse et une perte de 18 millions pour la seule année 2023, l'avenir de la chaîne paraît compromis.
Du côté du Journal de Montrèal, Fournier parle de pertes de 225 millions depuis 2011, alors que d'autres parlent de pertes de plus de 300 millions. Au final, le constat est le même.
Les rumeurs de fermeture s'intensifient, alors que le contrat de diffusion des matchs de la Ligue nationale de hockey (LNH) arrive à son terme en 2026.
La situation est d'autant plus critique que RDS, son concurrent direct, ne se porte guère mieux avec des pertes de 22 millions de dollars l'an dernier.
Richard Dufour, de La Presse, avait déjà tiré la sonnette d'alarme, signalant l'érosion constante du nombre d'abonnés et la chute des revenus.
Cependant, le fait que le Journal de Montréal, souvent perçu comme un bastion médiatique de Québecor, admette la gravité de la situation est encore plus révélateur.
"Pour plusieurs, le câble ou le satellite est devenu une dépense dont ils jugent pouvoir se soustraire. Ils se désabonnent donc, mais leur menu télévisuel reste assez consistant pour qu’ils n’aient pas le temps de tout voir."
"C’est le beau côté de la médaille. De l’autre, les diffuseurs cumulent les déficits et des milliers d’artisans et de techniciens se demandent de quoi demain sera fait."
Cette reconnaissance de l'état de crise par le journal frère de TVA Sports marque un tournant décisif, laissant peu d'espoir pour un redressement.
Fournier affirme que l'arrivée de géants du numérique comme Amazon et l'émergence de plateformes de streaming dédiées, comme le futur Habs TV de Geoff Molson, rendent la situation des chaînes traditionnelles encore plus précaire.
"Les plateformes comme Apple et Netflix seront bientôt les seules capables de s’offrir les grands événements sportifs."
Le propriétaire des Canadiens de Montréal, en lançant son propre service de streaming payant, se positionne pour capter directement les fans de hockey, contournant ainsi les diffuseurs traditionnels.
Ce projet ambitieux, qui devrait voir le jour en 2026, promet de révolutionner la manière dont les matchs des Canadiens seront consommés, renforçant l'idée d'une télévision sportive québécoise en pleine mutation...et une télévision traditionnelle au bord du gouffre.
L'impact sur le paysage médiatique québécois est immense. TVA Sports et RDS, autrefois dominants, semblent incapables de s'adapter aux nouvelles réalités du marché, où le streaming en ligne devient la norme.
La diminution des abonnements au câble, combinée à des coûts de diffusion astronomiques, a conduit ces chaînes à une impasse financière.
Bell et Quebecor, les entreprises mères respectives de RDS et TVA Sports, doivent désormais envisager des solutions drastiques pour limiter les pertes, alors que les perspectives de profit s'amenuisent.
Pour les experts, le modèle d'affaires de TVA Sports est brisé.
Le monopole autrefois exercé par les chaînes de télévision sur le contenu sportif est en train de disparaître, remplacé par des plateformes numériques plus flexibles et accessibles.
Alors que le Journal de Montréal annonce la possible disparition de TVA Sports, la télé sportive québécoise semble entrer dans une phase de transition irréversible.
Les géants du numérique et les nouvelles plateformes de streaming redéfinissent les règles du jeu, laissant les chaînes traditionnelles lutter pour leur survie.
Geoff Molson, son Habs TV, Amazon et compagnie pourraient bien devenir les nouveaux maîtres du paysage médiatique sportif québécois, tandis que RDS et TVA Sports pourraient n'être plus que des souvenirs d'une époque révolue.
La vie change...les habitudes changent...
Tu t'adaptes...ou tu disparais...