Le cas Philippe Cantin contre Jeremy Filosa est l’incarnation parfaite du système à deux vitesses qui gangrène Cogeco.
D’un côté, on traîne un journaliste sportif de renom dans la boue, on l’humilie, on le suspend, on le force à suivre une formation grotesque après 25 ans de carrière.
De l’autre, on protège un chroniqueur qui pousse sans aucune honte à huer l’hymne national américain à la télévision, sans aucune répercussion.
Si Filosa avait dit une telle chose, il serait déjà dehors.
Sur les ondes de RDS, lors de l’émission L’Antichambre, Philippe Cantin a carrément approuvé le fait de huer l’hymne national américain.
Il n’a pas pris en compte le fait que cet hymne est avant tout un hommage aux soldats tombés au combat. Il n’a pas pensé aux jeunes téléspectateurs qui regardaient.
Il a validé, sans filtre, un geste irrespectueux qui va à l’encontre des valeurs sportives fondamentales.
Si un employé de Cogeco autre que Cantin avait dit la même chose? On connaît déjà la réponse. Il aurait été immédiatement suspendu, humilié publiquement, et envoyé en formation comme un enfant de maternelle.
Jeremy Filosa a été puni pour un doute personnel sur la Lune. Cantin, lui, incite à huer un hymne national devant des enfants, et reste bien en place, confortablement protégé par le “country club” de Cogeco.
Un Country Club qui ne cache plus son hypocrisie
Les congédiements récents chez Cogeco ne font que prouver cette justice à deux vitesses.
MC Gilles? Viré.
Pierre-Yves McSween? Expulsé.
Jeremy Filosa? Suspendu et humilié, puis revenu en ondes parce qu'il était syndiqué, qu'il s'est battu avec courage et a fait valoir ses droits.
Louis Lacroix? A failli s’en tirer après un commentaire raciste, suspendu quelques jours seulement grâce à la pression médiatique. Il est maintenant de retour comme si de rien n'était.
Mais Philippe Cantin? Intouchable.
Il peut envoyer un collègue sous l’autobus, il peut pousser à des décisions injustes, il peut même encourager les foules à huer un hymne national, et tout va bien.
Cogeco s’est transformé en une oligarchie médiatique où l’élite protège ses membres coûte que coûte, tandis que les “outsiders” sont éliminés sans pitié.
Imaginez juste une seconde que ce soit Jeremy Filosa qui ait dit à RDS qu’il approuve le fait de huer l’hymne américain. Le lendemain, il aurait pris la porte de sortie.
Imaginez. Cantin voulait le congédier parce qu'il ne croyait pas que l'homme avait marché sur la lune.
Il aurait été convoqué par la haute direction de Cogeco. On lui aurait fait lire un communiqué d’excuses rédigé à l’avance. On l’aurait envoyé suivre une autre formation bidon sur le respect des institutions.
Mais Cantin? Rien.
Aucune suspension. Aucune réprimande. Aucune déclaration officielle de Cogeco.
Pourquoi? Parce qu’il fait partie du système.
Si Cogeco n’avait rien à cacher, ils auraient immédiatement pris position contre les propos de Cantin. Ils auraient appliqué les mêmes règles que celles imposées à Filosa. Mais non. Silence radio.
Ça prouve une chose : Philippe Cantin est protégé. Filosa, lui, ne l’était pas.
Ce scandale vient encore renforcer l’idée que Cogeco est un empire médiatique où seules certaines personnes ont le droit à l’erreur. D’autres, comme Filosa, sont sacrifiés sans aucune hésitation.
Nous avons atteint un point où le favoritisme et l’injustice sont flagrants. Personne ne peut nier que Philippe Cantin a utilisé son pouvoir pour nuire à un collègue et que Cogeco l’a laissé faire.
Nous avons un chroniqueur qui a détruit la carrière d’un autre, puis qui s’est permis d’encourager un geste de mépris envers un pays étranger en pleine télé nationale.
Et il est encore là. Intouchable.
Rappelons comment tout a commencé. Le 17 octobre dernier, Jeremy Filosa, chroniqueur sportif de renom, a exprimé des doutes sur le fait que l’homme ait réellement marché sur la Lune en 1969.
Une opinion personnelle, exprimée sans agressivité. Philippe Cantin, animateur en chef du retour à la maison au 98,5 FM, s’est empressé de le discréditer en direct, le laissant sans défense devant des milliers d’auditeurs. Non seulement il l’a enfoncé en ondes, mais il a activement milité en coulisses pour que Filosa soit écarté.
Résultat? Suspension immédiate. Mise à l’écart humiliante. Formation forcée comme s’il était un stagiaire inexpérimenté. Dégradation de son rôle au sein du 98,5 FM. Une sentence absurde pour une simple opinion personnelle.
Et pourtant, Filosa n’avait insulté personne. Il n’a pas encouragé la haine. Il n’a pas divisé la société. Il n’a fait que partager un doute personnel sur un événement historique.
Mais Philippe Cantin, lui, peut allègrement promouvoir le mépris envers un hymne national à la télévision nationale sans qu’aucune conséquence ne lui tombe dessus.
Pourquoi Philippe Cantin est-il encore en poste?
Pourquoi ceux qui dénoncent le country club de Cogeco sont écartés, mais ceux qui font preuve d’un manque flagrant de professionnalisme restent bien installés?
L’injustice est trop grande pour rester silencieux. Cogeco doit répondre. Mais ne le fera jamais.
Voici les propos de Cantin qui encourage les gens à continuer de huer l'hymne américain:
"On n'est pas dans une situation normale. Le Canada existe depuis 1867. Jamais on n'a connu une situation comme celle-là.On a un voisin américain puissant qui est maintenant carrément hostile au Canada, qui veut nous annexer.
C'est pas rien là. C'est pas rien quand on y pense. Il veut annexer notre pays. Il manque de respect à notre premier ministre. Il l'appellele gouverneur. Il manque de respect aux Canadiens dans leur ensemble, tout le temps en disant qu'on devrait devenir le 51e État.
Il veut attaquer notre économie. Il veut attaquer nos emplois. Il veut faire mal à notre bien-être. Il attaque nosvaleurs.
Puis nous, là, on décide de huer l'hymne américain et il faudrait être gêné de ça, bien au contraire. Huer l'hymne américain dans la situation actuelle, c'est un geste de protestation qui, d'abord, est éminemment pacifique.
Il n'y a personne qui lance de roche, qui déchire un drapeau. C'est très pacifique comme démonstration. Et ça envoie un message.
Maintenant, les joueurs américains, s'ils ne sont pas capables de comprendre que ces huées ne se dirigent pas à eux, mais qu'elles se dirigent, ces huées, à leurs dirigeants, bien ça, que quelqu'un leur explique dans l'équipe.
Il y a peut-être une responsabilité. On vit une situation qui est lourde à l'heure actuelle. Notre allié de toujours est rendu notre adversaire. Notre allié de toujours ne veut plus notre bien ; il veut nous faire mal. Il dit : on peut se passer de vous.
On va tout arrêter. Grosso modo, on ne vous aime pas. Puis, pendant ce temps-là, il s'entend très bien avec Poutine puis avec d'autres dictateurs.
Alors, tu sais, tout à coup, c'est se tenir debout. Puis je reviens, je vais compléter là-dessus. Je vais te laisser la parole après.
Imaginez si laRussie, à l'heure actuelle, avait des commentaires extrêmement agressifs envers les États-Unis. Qu'il y avait un matchentre la Russie et les États-Unis quelque part aux États-Unis. Comment les Américains accueilliraient l'hymne national russe ? Voyons. Posez la question, c'est y répondre."