À Nashville, l’hiver risque d’être long. Très long. Et s’il y a bien un joueur sur qui les projecteurs brûlants de la critique sont braqués, c’est Justin Barron.
Les Predators sortent d’une saison catastrophique, terminée au 30e rang de la LNH. L’organisation n’a pas secoué la cage durant l’été, préférant bricoler avec ce qu’elle a sous la main.
Le résultat est catastrophique: un effectif mince, une profondeur douteuse, et un flanc droit de la défense qui fait grincer des dents.
La preuve? Les journalistes pensent que Justin Barron… sera sur la première paire défensive, aux côtés de Roman Josi.
Pour une équipe qui prétend vouloir rebâtir, c’est un aveu brutal : Barron n’est pas un choix, il est... un cauchemar éveillé...
Sur les réseaux sociaux, c’est la panique. Les fans des Preds se déchaînent. Comment un joueur jugé flop à Montréal, échangé contre Alexandre Carrier, pourrait-il maintenant se retrouver à jouer 25 minutes par soir avec l’un des meilleurs défenseurs au monde?
À Nashville, on ne digère pas. On se rappelle trop bien que Roman Josi lui-même avait publiquement critiqué Barron pour ses décisions douteuses et ses élans offensifs mal contrôlés.
Le capitaine suisse, déjà préoccupé par ses propres problèmes de santé, capoterait littéralement à l’idée d’avoir Barron comme partenaire régulier.
Quand un vétéran aussi respecté que Roman Josi se permet de dire publiquement qu’il « n’aime pas jouer avec Justin Barron parce qu’il prend trop de risques », c’est que le torchon brûle.
C’est exactement ce qui s’est passé l’an dernier. :
« Barron aime appuyer l’attaque, mais parfois, il doit comprendre que ce n’est pas son rôle. C’est mon rôle à moi. »
Ces propos, livrés froidement en point de presse, ont jeté une ombre énorme sur la confiance déjà fragile du jeune défenseur.
Barron, visiblement ébranlé, s’était alors retrouvé seul sur le banc, les yeux rougis, incapable de cacher sa détresse. La scène avait choqué même les partisans des Predators.
Dans une entrevue plus tardive, Josi avait tenté d’atténuer l’impact :
« Ce n’est pas contre lui. C’est juste que ça complique les choses quand deux gars jouent le même style. »
Mais le mal était fait. Et Barron, déjà perçu comme un intrus dans cette équipe, n’a jamais vraiment réussi à se relever de cette humiliation publique.
L’histoire de Barron n’est qu’une suite de cauchemars. À Montréal, il était devenu le symbole de l’échec d’une transaction avec l’Avalanche du Colorado (Artturi Lehkonen contre Barron et un 2e choix). Les médias québécois l’ont piétiné, le traitant de défenseur de Ligue américaine.
On l’a vu en larmes sur le banc après des performances désastreuses. Renaud Lavoie lui-même avait ironisé sur le fait que le DG Barry Trotz s’était fait avoir en l’acquérant.
Le journaliste avait déclaré que Barry Trotz « s’était fait passer un sapin » en acceptant Barron dans l’échange, tout le monde avait ri.
Renaud n’a pas été subtil :
« Barron n’a jamais livré la marchandise. Ce n’est pas un défenseur top 4, et tout le monde le sait. »
Le message était brutal. Dans la même semaine, plusieurs experts de Nashville ont fait circuler des rumeurs voulant que même l’état-major des Predators regrettait cette décision.
Pire encore : lors d’un match à domicile, quand le nom de Barron a été annoncé comme partant, une partie de la foule a hué. Oui, hué un jeune joueur qui venait tout juste d’arriver.
Ce n’est plus une critique. C’est un rejet. Un rejet institutionnalisé. Et dans ce contexte, comment s’étonner de voir Barron au bord des larmes, encore une fois, à l’entraînement, incapable de cacher son inconfort.
Ce n’est pas juste une question de performance. C’est une question d’identité. Il n’a jamais été accepté. Il le sait. Et ça le ronge.
À Nashville, on espérait un nouveau départ. Mais ce nouveau départ se transforme déjà en enfer. Barron est arrivé comme un indésirable, il demeure perçu comme un flop, et la patience du public s’effrite à vue d’œil.
Justin Barron a du talent, personne ne le nie. Bon patin, belle mobilité, tir intéressant. Mais il n’a ni la constance, ni la maturité pour tenir un rôle de top 4 dans une équipe compétitive. Le lancer dans une première paire, c’est le condamner à l’échec.
À 23 ans, il est encore en apprentissage. Il a besoin d’un vétéran pour l’épauler, pas de porter le fardeau d’un capitaine frustré et d’une organisation en reconstruction. Si on lui demande de prendre 25 minutes de glace par match, Nashville va couler encore plus vite.
Pendant ce temps, à Montréal, Alexandre Carrier est encensé de toutes parts. Son arrivée a changé la donne : le CH a affiché la 5e meilleure fiche de la LNH depuis qu’il s’est installé sur le flanc droit. Carrier est fiable, constant, discret mais terriblement efficace.
Chaque succès de Carrier devient une gifle supplémentaire pour Barron. Chaque victoire de Montréal pèse comme un rappel cruel qu’il n’a pas su convaincre, qu’il n’a pas su livrer.
Comme si ça ne suffisait pas, Justin Barron a lui-même raconté qu’il habite encore aujourd’hui dans la maison de… Alexandre Carrier.
Oui, le même Carrier que Nashville a laissé partir, sans égard, alors que Barron prenait sa place dans l’alignement. Le malaise est total. Et quand on l’écoute en parler, on sent tout le poids de la situation. Il a avoué, un peu gêné :
« En plus, je ne l’ai même pas encore payée. » Il a baissé les yeux, mal à l’aise, comme s’il n’assumait pas de profiter de la générosité de Carrier. Ce n’est pas juste un logement temporaire pour lui. C’est une maison remplie de fantômes.
Un symbole vivant de la transition ratée de la défense des Predators. Barron est là, au milieu des meubles d’un joueur aimé de tous, qu’on a sacrifié pour lui. Il y a de quoi virer fou. Et c’est probablement ce que vit Barron au quotidien.
Si Nashville trébuche encore en début de saison, la direction pourrait vite jeter la serviette. Les vétérans seront liquidés, et Barron se retrouvera alors exposé, surutilisé, critiqué sans relâche.
Le jeune défenseur, qui croyait enfin sortir de son cauchemar montréalais, pourrait bien en vivre un autre, encore plus cruel, à Nashville. Parce qu’ici, il n’est plus seulement un espoir déçu : il est le visage d’un système défensif sans avenir.
Et pour un joueur aussi fragile, le ciel semble encore une fois tomber sur sa tête.