« Sans Samuel Blais, les Blues n’auraient jamais gagné la Coupe »
Craig Berube se pince encore devant l’erreur de Martin St-Louis.
Tout le monde dans le vestiaire est bouche bée. L'entraîneur-chef des Maple Leafs, a ouvertement dit ce que plusieurs pensent tout bas : Samuel Blais a été abandonné par Martin St-Louis.
Et il ne comprend pas.
L’homme qui a mené les Blues de St. Louis à la conquête de la Coupe Stanley en 2019 est encore sous le choc. « Sans Samuel Blais, on ne gagne pas cette année-là. Point. »
Voilà la déclaration qu’il a balancée comme une bombe médiatique. Il l’a répété devant tout le monde, avec une conviction qui fait mal à entendre pour le CH.
Il a même insisté sur l’impact dévastateur que Blais avait eu en 2019, en détruisant littéralement David Backes en séries, au point de précipiter la retraite de ce dernier.
« Ce moment-là, c’est là qu’on a compris qu’on pouvait battre n’importe qui », a-t-il ajouté.
Il faut dire que Berube a toujours adoré les coups salauds du Québécois. Selon lui, il ne méritait pas d'être suspendu après son coup à la tête de Devon Toews:
Et que fait le Canadien? Il le laisse filer au ballottage, sans le moindre remords, sans alarme, comme s’il s’agissait d’un corps remplaçable dans une guerre de finesse. Comme si la robustesse ne valait plus rien dans la LNH d’aujourd’hui.
Une erreur stratégique incroyable.
Berube est cinglant. Il considère que le CH s’est auto-saboté.
Les Leafs avaient tout fait pour signer Blais cet été. Mais Blais voulait jouer à Montréal. Il l’a dit à tout le monde. Il avait refusé une offre plus lucrative ailleurs pour avoir une chance avec Martin St-Louis.
Et voilà que ce même St-Louis le renvoie à Laval, ou plutôt, tente de le renvoyer à Laval, comme un pion sans importance... pour voir qu'il se fait réclamer... par les Leafs...
Cette trahison-là, Craig Berubé la prend personnellement. Il n’a pas exclu de faire jouer Samuel Blais sur la première ligne avec Auston Matthews et Matthew Knies dans le futur.
Oui, Samuel Blais, l’homme que le CH a sacrifié sans compensation, pourrait devenir l’ailier robuste de la première ligne torontoise?
Et pendant que Max Domi marche sur un fil, Berubé envoie un message clair.
« Je veux que Domi se comporte comme un bulldog. Qu’il arrête de chercher Matthews ou Knies avec ses jeux de passes. Qu’il se salisse le nez. Qu’il tire. Qu’il joue pour lui et non pour flatter les autres. »
Se salir le nez... l'art de Samuel Blais:
Et si ce n’est pas Domi… ce sera Blais.
Berubé croit en Samuel Blais comme si c'est son propre fils.
La décision de céder le Québécois est incompréhensible, surtout quand on regarde la charpente du Canadien. Slafkovsky et Josh Anderson sont les deux seuls attaquants qui ont dépassé les 150 mises en échec la saison dernière.
Et on a échangé Emil Heineman pour aller chercher Noah Dobson, ce qui est compréhensible sur le plan défensif, mais qui ampute encore plus la robustesse du top 9.
Zachary Bolduc? Il a distribué 108 mises en échec en 72 matchs l’an dernier avec les Blues. C’est correct… mais ce n’est pas Samuel Blais.
Et ne parlons même pas de Joe Veleno ou Oliver Kapanen, deux centres plus cérébraux que physiques, qui ont volé le poste à Blais à la fin du camp. Veleno, c’est du volume. Kapanen, c’est du timing. Blais, c’était du respect. Du danger.
La décision de le soumettre au ballottage, pour sauver quelques dollars quotidiens sur la masse salariale, s’est retournée contre le Canadien. Toronto a sauté sur l’occasion. Et Berubé jubile.
« Je me pince encore. C’est surréaliste », a dit Berubé à un journaliste torontois.
« Je pensais qu’ils allaient le garder pour les matchs costauds. Pour la présence. Mais non… »
Samuel Blais, pour lui, c’est plus qu’un joueur. C’est un guerrier. Un symbole. Un homme qui a payé le prix pour son équipe, qui s’est relevé après les commotion et les suspensions, qui n’a jamais reculé.
Et Montréal l’a jeté aux vidanges.
Ce n’est pas une blessure physique que Berubé ressent. C’est une blessure morale.
Ce geste pourrait coûter cher. Si le CH se fait bousculer dans l’Atlantique, comme ce fut le cas l’an dernier contre les Capitals en séries, l’erreur Blais reviendra hanter St-Louis. Le trio Laine–Evans–Anderson ne suffira pas à calmer les furies adverses.
Jayden Struble sera en haut des estrades. Florian Xhekaj est retourné à Laval. Et le CH a décidé de miser sur la vitesse, la finesse… au détriment du sandpaper, ce papier sablé qui transforme les matchs faciles en guerres de tranchées.
En octobre, c’est facile d’avoir la tête dans les nuages. Mais en mars? En avril? Quand la glace devient collante et les coups de bâtons invisibles? C’est là qu’on se rend compte qu’un gars comme Samuel Blais, ça vaut bien plus que des statistiques.
Pendant ce temps, Max Domi marche sur des œufs. Berube a déjà envoyé l’avertissement. Il veut de l’engagement. Du jeu physique. Pas un Domi qui patine en périphérie en cherchant la passe parfaite.
Et si Domi ne répond pas à l’appel?
Berube n’écarte pas la possibilité de faire jouer Blais à sa place.
C’est comme si, en plus d’avoir donné un soldat aux Leafs, le CH avait nourri un rival. On parle ici d’un gars qui pourrait finir sur la première ligne de l’équipe que tu détestes le plus. Un gars que tu aurais pu garder, et qui va maintenant t’envoyer dans la bande avec le chandail adverse.
Il faut dire les choses crûment. Martin St-Louis a préféré Joe Veleno à Samuel Blais. Il a préféré le potentiel théorique à l’impact immédiat. Il a choisi d’amener avec lui un club d’octobre, pas un club d’avril.
Mais en agissant ainsi, il a aussi choisi de renier l’ADN du Canadien.
Combien de fois a-t-on entendu dans les dernières années que le Tricolore n’était pas assez gros, pas assez robuste, pas assez sale dans les coins? Et quand on a enfin un gars capable de tout ça, on l’envoie au ballottage?
Samuel Blais voulait jouer ici. Il avait refusé de meilleures offres. Il voulait porter ce chandail. Et on l’a rejeté.
Berube ne comprend pas. Les joueurs ne comprennent pas. Les partisans ne comprennent pas.
La seule chose qui reste à faire, c’est d’espérer que le Canadien ne croise pas les Leafs en séries.
Parce que ce soir-là, Samuel Blais va se souvenir.