Carey Price et ses millions tassés à jamais

Carey Price et ses millions tassés à jamais

Par David Garel le 2024-12-06

Les Rangers de New York viennent de frapper un grand coup.

Quelques heures après avoir confirmé l’échange de leur capitaine Jacob Trouba aux Ducks d’Anaheim, la franchise de la Grosse Pomme a annoncé une entente historique avec son gardien vedette, Igor Shesterkin.

À 11,5 millions $ par saison pour huit ans, l’accord fait de Shesterkin le gardien le mieux payé de l’histoire de la Ligue nationale de hockey, éclipsant à jamais le précédent record détenu par Carey Price.

Alors que l’attention de la LNH se concentre sur cette signature record, l’ombre de Carey Price plane toujours sur le Canadien de Montréal.

En effet, le légendaire gardien refuse catégoriquement d’envisager une retraite avant l’échéance de son contrat en 2026, assurant ainsi qu’il touchera jusqu’au dernier sou des 84 millions $ promis par son entente signée en juillet 2017.

Pour certains, accumuler 82 millions $ en revenus suffirait largement. Pas pour Carey Price. Ce dernier refuse de renoncer aux 2 millions $ restants de son contrat, une somme qui comprend un bonus de 5,5 millions $ en septembre 2025 et un salaire de base de 2 millions $ pour la dernière année de son entente.

« Pourquoi donner cet argent? » pourrait-on l’entendre dire.

Et il n’aurait pas tort. Selon lui, il ne s’agit pas d’une question de besoin financier, mais bien de principe. Price a signé un contrat en toute bonne foi avec le Canadien de Montréal, et il estime qu’il est en droit de recevoir la totalité des montants prévus, qu’il joue ou non.

La situation est aggravée par la structure contractuelle de Price. Près de 70 millions $ sur les 84 millions $ proviennent de bonis à la signature, garantissant que même sur la liste des blessés à long terme (LTIR), le gardien continue de recevoir ces montants.

Cette clause, courante pour protéger les joueurs contre des blessures imprévues, est devenue un obstacle majeur pour le CH.

Si Price prenait sa retraite, il libérerait immédiatement les 10,5 millions $ qu’il occupe sur la masse salariale, offrant ainsi une flexibilité précieuse au Canadien, particulièrement en période de reconstruction.

Cela permettrait à l’équipe de dépasser temporairement le plafond salarial durant l’intersaison et de se positionner stratégiquement pour la prochaine campagne.

Mais Price ne veut rien entendre. Ce dernier bonus en 2025-2026 semble être une motivation suffisante pour rester en poste, au grand désarroi de Geoff Molson et de son directeur général Kent Hughes.

Le contrat, autrefois vu comme un symbole de stabilité et d’espoir, est désormais un fardeau financier pour une équipe qui lutte pour retrouver sa gloire passée.

La masse salariale de Kent Hughes demeure un casse-tête constant. Avec 10,5 millions $ immobilisés pour un joueur qui ne joue plus, l’équipe doit jongler avec des contraintes importantes.

Le refus de Price de considérer la retraite complique encore davantage les plans. Carey Price, autrefois le héros qui portait l’équipe sur ses épaules, est maintenant vu par certains comme un poids.

Une réalité cruelle pour les partisans qui l’ont adulé, mais qui montre à quel point les contrats à long terme peuvent devenir un poison pour une organisation.

La position de Carey Price est claire : il restera sur la LTIR jusqu’en 2026, collectant ses derniers millions. Ce choix, bien que légal et compréhensible sur le plan contractuel, met le Canadien de Montréal dans une position délicate.

L’équipe devra composer avec cette contrainte tout en trouvant des moyens de progresser.

Pour Price, cette décision est une question de respect envers son contrat et de principe. Pour le Canadien, c’est un défi de plus à surmonter dans une période déjà trouble.

Et pour les partisans, c’est une réalité difficile à avaler : leur héros d’hier est aujourd’hui une source de frustration financière.

En attendant, le Canadien de Montréal continue d’avancer, espérant que ses jeunes talents et une gestion astucieuse du plafond salarial compenseront ce boulet contractuel.

Quant à Price, il semble résolu à défendre chaque dollar qui lui revient, même si cela signifie rester une présence fantôme dans les coulisses du Tricolore jusqu’à la fin de son contrat.

Cela ne semble pas effrayer les Rangers.

Selon les informations d’Emily Kaplan et de Kevin Weekes d’ESPN, cette prolongation s’élève à 92 millions $, une somme astronomique qui redéfinit la valeur des gardiens élites dans la LNH.

Avec cette signature, les Rangers envoient un message clair : leur avenir repose sur les épaules du gardien russe, malgré une saison en demi-teinte jusqu’à maintenant.

Avec une moyenne de buts alloués de 3,05 et un taux d’efficacité de ,908, Shesterkin ne connaît pas ses meilleurs moments cette année.

Mais ses statistiques globales depuis son arrivée dans la LNH, notamment son trophée Vézina en 2022 et ses trois saisons consécutives de plus de 30 victoires, ont convaincu les Rangers qu’il mérite de devenir le visage de leur organisation.

Depuis 2017, Carey Price trônait au sommet des gardiens les mieux payés avec un contrat de 10,5 millions $ par saison, signé avec le Canadien de Montréal.

Ce pacte, souvent critiqué en raison de ses répercussions sur le plafond salarial du Tricolore, symbolisait l’importance que Montréal accordait à son gardien étoile.

Aujourd’hui, cet héritage est balayé par l’entente de Shesterkin, qui repousse les limites de ce qu’un gardien peut espérer gagner dans la LNH. Là où Price incarnait la stabilité et l’espoir d’un retour en gloire pour le Canadien, Shesterkin est maintenant vu comme le pilier d’une équipe qui vise à remporter une Coupe Stanley dans un avenir rapproché.

Pour les partisans du Canadien, ce moment est chargé d’émotions. Price, malgré son immense talent et ses moments de grâce, n’a jamais pu livrer la Coupe tant espérée.

Shesterkin, de son côté, est désormais investi d’une mission similaire à New York, mais avec une pression accrue liée à son contrat record.

Ce coup de maître financier des Rangers a été rendu possible grâce au départ de Jacob Trouba, échangé aux Ducks d’Anaheim contre Urho Vaakanainen et un choix de quatrième tour.

Libérés de son contrat lourd de 8 millions $ par saison, les Rangers ont pu s’offrir le luxe de prolonger Shesterkin tout en maintenant une certaine flexibilité sous le plafond salarial.

Bien que l’échange de Trouba ait marqué la fin d’une ère pour New York, il s’agit d’un tournant stratégique majeur. Les Rangers misent désormais tout sur leur jeune noyau et sur la stabilité qu’offre Shesterkin dans les buts.

Ce contrat de Shesterkin représente un pari audacieux. Si le gardien retrouve son niveau élite et guide les Rangers vers les sommets, cette entente sera considérée comme une aubaine.

Mais si ses performances stagnent ou déclinent, elle pourrait devenir un fardeau financier comparable à celui de Carey Price à Montréal, où les blessures et l’incertitude ont marqué les dernières années du gardien.

Les Rangers, toutefois, ont pris cette décision en pleine conscience. Ils savent que pour prétendre aux grands honneurs, une équipe doit bâtir autour d’un gardien d’exception.

Avec Shesterkin sous contrat à long terme, New York s’assure d’avoir cette pierre angulaire.

En détrônant Carey Price comme le gardien le mieux payé de l’histoire, Igor Shesterkin hérite également d’une immense responsabilité.

Là où Price a marqué l’histoire de Montréal avec ses exploits individuels, le gardien russe devra prouver qu’il peut élever son équipe à des hauteurs inédites.

Les Rangers de New York ont donné à Shesterkin les clés de la maison, et son contrat record le place désormais dans une catégorie à part.

Il ne reste qu’à voir si le gardien étoile pourra transformer ce rêve en réalité… et si cette décision marquera le début d’une nouvelle dynastie ou d’une autre histoire de promesses non tenues.

Pour l’instant, une chose est claire : dans la LNH, les records ne sont faits que pour être battus, et Igor Shesterkin vient de réécrire une page de l’histoire.