Cauchemar à New York: Jeff Gorton déclaré coupable

Cauchemar à New York: Jeff Gorton déclaré coupable

Par David Garel le 2024-12-20

Le ciel est en train de tomber sur Jeff Gorton, l’actuel vice-président aux opérations hockey du Canadien de Montréal.

Autrefois perçu comme un architecte prometteur, capable de transformer une organisation en profondeur, sa réputation est aujourd’hui sévèrement entachée.

L’échange de Kaapo Kakko au Kraken de Seattle cette semaine, contre des éléments de moindre valeur, a ravivé les souvenirs douloureux de sa gestion douteuse des Rangers de New York.

À Montréal, où l’exigence des partisans est au sommet, ce passé resurgit comme une ombre menaçante.

Entre 2017 et 2020, Jeff Gorton a eu entre les mains une occasion rare dans la LNH : quatre choix parmi les dix premiers au repêchage.

Ce type de capital permet généralement de construire une équipe de championnat, mais aujourd’hui, seuls Alexis Lafrenière et quelques éléments secondaires (Filip Chytil, Braden Schneider, K’Andre Miller) survivent à New York.

Les échecs de cette période sont accablants :

Kaapo Kakko (2e au total, 2019) : L’ailier n’a jamais répondu aux attentes associées à un deuxième choix. Échangé cette semaine pour Will Borgen et deux choix de repêchage tardifs, il illustre la mauvaise évaluation du potentiel de certains joueurs. Pendant ce temps, des talents comme Trevor Zegras, Cole Caufield et Matthew Boldy brillent ailleurs.

Lias Andersson (7e au total, 2017) : Considéré comme l’un des plus gros flops des dernières décennies, Andersson n’a jamais percé et évolue désormais loin de la LNH. Nick Suzuki ou Jason Robertson auraient pu être choisis à sa place.

Vitali Kravtsov (9e au total, 2018) : Un autre échec cuisant, échangé pour des miettes après un passage décevant avec les Rangers. Le défenseur Evan Bouchard, choisi juste après, aurait comblé un besoin criant à New York.

Alexis Lafrenière (1er au total, 2020) : Bien que Lafrenière ait montré des signes de progression, il demeure loin du niveau attendu d’un premier choix. Tim Stützle, repêché troisième cette année-là, est déjà une vedette incontestée.

Les Rangers, malgré leurs ressources, n’ont jamais réussi à maximiser leur fenêtre de reconstruction sous Gorton.

Bien que des réussites comme les acquisitions d’Artemi Panarin et Adam Fox aient aidé l’équipe, elles n’ont pas suffi à compenser les lacunes du recrutement.

Et le mérite ne revenait pas à Gorton. Seulement au fait que ces joueurs voulaient absolument jouer à New York.

Le contraste est frappant : l’essentiel de la réussite actuelle des Rangers repose sur des joueurs acquis en dehors des repêchages dirigés par Gorton et Nick Bobrov.

L’échange de Kaapo Kakko est un signal d’alarme pour les partisans montréalais, qui craignent de revivre les mêmes erreurs sous la direction de Gorton et Bobrov.

Les décisions récentes, notamment la sélection de Juraj Slafkovsky au premier rang en 2022 à la place de Logan Cooley et de David Reinbacher en 2023, sent déjà la panique à Montréal.

Bien que Slafkovsky montre un potentiel intéressant, son développement est scruté à la loupe, et certains redoutent que la patience s’épuise rapidement.

Reinbacher, quant à lui, doit surmonter une blessure majeure pour répondre aux attentes, alors Matvei Michkov est déjà un joueur générationnel à Philadelphie.

Certains arguments suggèrent que le duo Gorton-Bobrov apprend de ses erreurs passées. Des sélections comme Lane Hutson (62e en 2022), qui s’impose déjà comme un vol du repêchage, ou Ivan Demidov (5e en 2024), qui performe en KHL malgré un temps de glace limité, offrent des lueurs d’espoir.

Cependant, le scepticisme demeure : ces choix suffiront-ils à éviter un autre fiasco monumental ?

Jeff Gorton, jadis vanté pour sa vision, se retrouve maintenant dans l’eau chaude jusqu’au cou. Les erreurs de son passé le rattrapent, et sa marge de manœuvre à Montréal s’amenuise.

Si le Canadien ne parvient pas à maximiser ses prochaines opportunités, notamment grâce à ses jeunes espoirs, la colère des partisans pourrait bien balayer cette administration.

À New York, on voit Gorton comme un perdant sur toute la ligne. 

À Montréal, le nom de Matvei Michkov résonnera encore longtemps à Montréal, et pour de nombreuses raisons.

Chaque performance exceptionnelle du jeune Russe ravive le débat sur le choix controversé du Canadien de Montréal d’ignorer ce talent unique pour sélectionner David Reinbacher au cinquième rang du repêchage 2023.

Cette décision, qui continue de diviser les partisans, place aujourd’hui Jeff Gorton et son administration dans une position délicate.

Michkov est, sans conteste, un joueur d’exception. Ses statistiques et son impact sur la glace en font l’un des talents les plus fascinants de sa génération.

Pourtant, plusieurs équipes, y compris le Canadien, ont décidé de passer leur tour. Les Flyers de Philadelphie, qui ont sauté sur l’occasion en le sélectionnant septième, savourent probablement déjà leur audace.

Mais pourquoi tant de réticence autour d’un tel joueur? Elliotte Friedman, dans le podcast 32 Thoughts, a offert une piste de réflexion.

Selon lui, Michkov voulait aller à Philadelphie et a travaillé dans ce sens. Sa capacité à dicter son avenir, dès l’âge de 18 ans, a fait sourciller plusieurs dirigeants.

Ce type de comportement, bien qu’impressionnant pour un jeune joueur, a créé des inquiétudes pour les dirigeants du CH, qui se cherchent des excuses.

Le Canadien de Montréal n’a jamais directement expliqué son raisonnement, mais plusieurs indices pointent vers des préoccupations hors glace.

Jeff Gorton, Nick Bobrov et Kent Hughes auraient évalué le caractère et les ambitions de Michkov comme des risques potentiels pour l’harmonie d’une équipe en reconstruction.

À Montréal, où la pression médiatique et populaire est immense, le moindre faux pas peut devenir un scandale.

David Reinbacher, à l’inverse, représentait un choix sûr. Défenseur intelligent, mature et dédié, il cochait toutes les cases recherchées par une organisation voulant bâtir une fondation solide.

Pourtant, le choix de Reinbacher est perçu par certains comme conservateur, presque craintif, face à l’opportunité de transformer l’équipe avec un talent comme Michkov.

Jeff Gorton, déjà sous pression pour d’autres décisions passées, se retrouve aujourd’hui à devoir se défendre publiquement.

L’idée qu’il aurait contacté des journalistes, directement ou indirectement, pour apaiser la critique autour du dossier Michkov n’arrange en rien sa situation.

Les commentaires d’Elliotte Friedman, reliant le cas Michkov au potentiel d’Ivan Demidov (choisi en 2024), suggèrent une tentative de rediriger l’attention sur le présent et l’avenir prometteur de certains espoirs.

Cependant, ces efforts ne suffiront pas à calmer les partisans frustrés, particulièrement si Michkov devient la superstar que beaucoup prédisent.

À chaque exploit du Russe, le choix de passer à côté semblera encore plus incompréhensible.

Le Canadien devra vivre avec cette décision pendant des années. Chaque match, chaque point, chaque exploit sera une piqûre de rappel pour une organisation qui a choisi la sécurité au détriment du génie.

Reste à voir si Ivan Demidov, David Reinbacher ou d’autres espoirs suffiront à apaiser les partisans… ou si le nom de Michkov deviendra à jamais le symbole d’une occasion manquée pour Montréal.

À jamai le symbole de l'échec de Jeff Gorton...