Il y a des histoires qui se terminent avant même d’avoir vraiment commencé.
Et celle d’Alex Newhook à Montréal est en train de virer au naufrage complet. Ce n’est plus une rumeur, ce n’est plus un doute : on sent, on sait, que la fin approche.
Newhook devait être une des pièces maîtresses de la reconstruction du Canadien. Kent Hughes a payé le gros prix pour aller le chercher au Colorado : un choix de fin de première ronde (31e) et de début de 2e ronde (37e).
Un pari audacieux, vendu au public comme un coup de génie. Résultat? Deux ans plus tard, ce pari ressemble à une erreur monumentale, un copier-coller de l’échec Kirby Dach.
En moins pire quand même. Après tout, le CH n'a pas perdu un prodige comme Frank Nazar dans l'équation.
Newhook touche 2,9 millions $ par saison pour encore deux ans. Ce n’est pas un contrat monstrueux, mais c’est un chiffre qui devient étouffant quand le joueur ne livre pas.
Car ce qui tue Newhook à Montréal, ce ne sont pas seulement ses statistiques (26 points en 82 matchs la saison dernière), mais bien son incapacité à justifier son rôle dans un top 6.
À ce salaire, les partisans s’attendent à un joueur capable d’influencer un match. Or, Newhook n’est ni assez productif pour être un attaquant offensif crédible, ni assez robuste et physique pour occuper un rôle de troisième ligne défensive. Il flotte, coincé dans un entre-deux ingrat.
Et quand un joueur se retrouve sans rôle clair dans une équipe qui reconstruit son identité, la pente est glissante. Très glissante.
Le coup de grâce est venu d’un endroit inattendu. Pas d’un ancien joueur rancunier. Pas d’un journaliste en quête de clics. Mais d’un avocat. Eric Macramella, analyste respecté pour TSN et Forbes, s’est permis ce que peu osaient dire à voix haute :
« Alex Newhook est un joueur de quatrième trio. »
Une phrase sans pitié, livrée avec un calme chirurgical. Macramella a détaillé son verdict : de la vitesse, oui, mais des jambes trop rapides pour le reste du corps.
Trop de revirements, une vision insuffisante, un hockey IQ limité pour la position de centre. Bref, un gars de passage, un figurant.
Dans une ville où chaque mot devient un débat, l’impact fut immédiat. Quand un avocat spécialisé en droit du sport t’enterre de cette façon, c’est que ta réputation est déjà irrémédiablement abîmée.
Ce qui rend l’histoire encore plus cruelle pour Kent Hughes, c’est que l’histoire se répète. Après avoir payé cher pour Kirby Dach, Hughes s’était fait reprocher d’avoir pris un risque insensé sur un joueur au corps fragile. Aujourd’hui, Dach est toujours aux abonnés absents, perdu dans la noirceur d’une réhabilitation interminable.
Et maintenant, le même scénario avec Alex Newhook. Pas blessé de façon chronique comme Dach, mais incapable de livrer à la hauteur de l’investissement.
Deux transactions censées accélérer la reconstruction… et qui ressemblent de plus en plus à deux boulets attachés aux chevilles du DG.
Dans un marché comme Montréal, un échec peut être pardonné. Mais deux erreurs du même genre, coup sur coup? Impossible de les effacer.
Soyons clairs : la seule façon pour Newhook de prolonger son séjour à Montréal, c’est de se transformer en joueur de rôle.
Il n’a pas ce qu’il faut pour être un attaquant top 6. Il n’a pas la robustesse pour être un vrai grinder de troisième ligne. Mais il a la vitesse. Et cette vitesse pourrait devenir son salut… en désavantage numérique.
Sur le PK, Newhook pourrait imiter un Paul Byron, utiliser son accélération pour intercepter des passes et créer des échappées. Il pourrait devenir une arme de transition, un agitateur capable de marquer quelques buts à court d’un homme.
Mais attention : même ce rôle, il devra l’arracher. Parce qu’avec la présehce d’Ivan Demidov, l'arrivée de Zachary Bolduc et le retour de Kirby Dach, Newhook risque de perdre sa place non seulement dans le top 6… mais même sur la deuxième unité d’avantage numérique.
Son salut, c’est de devenir un plombier de luxe. Sinon, c’est la sortie.
Le cas Newhook dépasse le joueur. Il touche à la dynamique du vestiaire. On l’a vu en séries : après un match où le CH s’est fait intimider physiquement, Newhook a lâché une phrase lourde de sens en défendant Arber Xhekaj, laissé dans les gradins :
« Il a cette présence et les adversaires savent qu’ils devront répondre de leurs actes. »
Un missile à peine voilé contre Martin St-Louis. Quand un joueur respecté, mesuré, comme Newhook, se permet de remettre son coach en question, c’est que la fracture est profonde.
Ce qui a marqué les esprits n’est pas seulement le contenu de la déclaration, mais le ton de Newhook. Son hésitation, son malaise, son expression faciale trahissaient un désaccord profond avec son coach. Pour un joueur habituellement mesuré et respectueux, c’était une sortie énorme.
Interrogé après le match, Martin St-Louis a répondu du tac-au-tac à son attaquant :
« Je ne pense pas que ça changerait le style de jeu de Tom Wilson. »
Le message de St-Louis était clair: Newhook devait se concentrer sur ses propres lacunes au lieu de chercher des excuses.
Et ça, c’est peut-être le pire signe de tous : Newhook ne trouve pas sa place sur la glace, et maintenant, il est entraîné malgré lui dans des guerres d’ego en coulisses.
Le scénario est presque trop facile à prédire.
Newhook entame la saison 2025-2026 sur un trio de bas-étage, sans vraie identité.
Sa production stagne, ou chute encore.
Demidov et Bolduc prennent le devant de la scène, reléguant Newhook à l’arrière-plan.
Kent Hughes, acculé, finit par admettre son erreur et tente de l’échanger avant la fin de son contrat. (2027)
À 2,9 millions $, ce n’est pas un contrat impossible à refiler. Mais le retour sera minime, humiliant pour un joueur acquis avec tant d’espoir.
À un moment donné, il faudra que Kent Hughes le reconnaisse : il s’est trompé.
Kirby Dach, erreur numéro un. Alex Newhook, erreur numéro deux. Deux paris ratés, deux transactions qui devaient propulser le CH, mais qui n’ont fait que ralentir sa progression.
Pour Newhook, la fin à Montréal est désormais écrite. La seule question qui reste est : est-ce qu’il partira en catimini à la fin de son contrat… ou avant, dans une transaction qui viendra sceller son échec?
Dans les deux cas, une chose est sûre : Montréal ne retiendra pas son passage comme celui d’un sauveur. Non. On retiendra Alex Newhook comme un plombier forcé, un pari raté, et l’une des plus grosses bourdes de l’ère Kent Hughes.