C’est un véritable cauchemar pour Arber Xhekaj. Un désastre de relations publiques. Une erreur monumentale qui enflamme Ottawa, qui déchaîne les journalistes de TVA Sports, et qui fait exactement ce que Martin St-Louis voulait éviter : détourner le Canadien du hockey pour créer une controverse inutile.
Xhekaj, dans son désir d’envoyer un message clair à Brady Tkachuk, a parlé trop vite, trop fort, trop maladroitement.
Ses propos d’hier, qu’il pensait sans conséquence, ont été repris par les blogs et médias d’Ottawa, transformés, amplifiés, et sortis de leur contexte grâce à un simple Google Translate.
Le résultat ? À la lecture des articles en anglais, on a l’impression que Xhekaj veut littéralement casser la figure de Brady Tkachuk.
Et à la défense des médias d’Ottawa, il faut être honnête : les propos de Xhekaj étaient extrêmement maladroits.
Mais en aucun cas il n’a dit qu’il voulait fracasser la mâchoire de Tkachuk.
La tempête médiatique est devenue incontrôlable
Tout a commencé par une série de déclarations incendiaires de Xhekaj, où il affirmait vouloir "rendre la vie misérable" à Tkachuk et que "ce qu’il lui donnerait serait plus fort que ce qu’il distribue".
Mais dans un monde où la nuance disparaît au profit du sensationnalisme, ces mots ont été passés à travers Google Translate, et ce qui est ressorti dans les blogs d’Ottawa est une version ultra-agressive et brutale de ses propos.
Dans ces traductions approximatives, Xhekaj semble appeler à la guerre, prêt à en finir avec Tkachuk d’une manière qui dépasse largement le cadre du hockey. Et évidemment, les médias anglophones s’en donnent à cœur joie.
Les gros titres d’Ottawa explosent :
"Xhekaj veut en finir avec Tkachuk"
"Le défenseur du Canadien menace de briser Brady"
"Xhekaj promet une raclée à Tkachuk"
"Xhekaj veut casser la figure de Tkachuk".
Les réseaux sociaux sont en feu, les partisans des Sénateurs hurlent à l’intimidation, et Ottawa se range du côté de leur capitaine, le présentant comme la victime d’une attaque directe.
Pendant ce temps, à Montréal, c’est l’explosion.
Anthony Martineau et Nicolas Cloutier de TVA Sports n’en reviennent pas. Leur colère est évidente et justifiée.
« Les blogues d’Ottawa reprennent l’entrevue avec Xhekaj, mais via Google Translate, qui traduit ses propos de façon extrêmement maladroite.
Mais lorsqu'informés de l'erreur, ils n'effacent pas la publication, car elle génère trop de clics… »
Il a tout dit. La vérité n’a plus d’importance tant que les chiffres explosent.
Anthony Martineau a renchéri avec un constat tout aussi accablant :
« Ils n’étaient pas dans le vestiaire. Ils n’ont pas parlé à Arber. Ils ne connaissent pas le contexte de la discussion.
Mais l’affluence sur leurs sites est ultimement quadruplée… grâce au travail honnête d’un journaliste qui était payé pour réaliser la VRAIE entrevue. »
Pendant ce temps, le Canadien doit gérer une crise médiatique qui n’aurait jamais dû exister.
Mais quels étaient réellement les propos d’Arber Xhekaj ? Voici ses citations exactes, celles qui ont été détournées et amplifiées par la machine médiatique d’Ottawa :
« Je le confronte. Je vais aller tout droit vers lui. Je vais le crinquer. Je m’en fiche. »
« Je veux rendre sa vie… misérable. Je veux que sa soirée soit pénible. Ce que je lui donne, ça doit être plus fort que ce qu’il distribue. »
« Comment peux-tu dire que les bagarres sont mauvaises quand chaque personne dans l’amphithéâtre se lève, tout le monde regarde et tout le monde réagit sur les réseaux sociaux ? Ça fait partie de la game. »
Où, dans ces propos, Xhekaj dit-il explicitement qu’il veut "casser la figure" à Brady Tkachuk ?
Nulle part.
Mais en passant ses mots dans le broyeur de Google Translate, en les vidant de leur contexte, les médias d’Ottawa ont créé une illusion.
Une illusion où Xhekaj est un brute sans contrôle, une menace à la sécurité de Tkachuk, et où le Canadien se retrouve avec un problème de relations publiques majeur.
Il faut toutefois avouer que Xhekaj aurait dû se douter que ses propos allaient être déformés. Après tout, le titre de TVA Sports était "Je me fiche de Brady Tkachuk". Disons que ça ouvre la porte...à ce que ça dégénère...
Le Canadien essaie de bâtir une équipe compétitive, disciplinée, et encore une fois, c’est une distraction inutile qui fait la une.
Et ce que St-Louis ne voulait surtout pas est en train de se produire sous ses yeux :
Xhekaj n’est plus concentré sur le hockey. Il est devenu une bombe médiatique dont les paroles sont désormais analysées, détournées, amplifiées.
Dans les bureaux du Canadien, les dégâts sont considérables. Le service des communications est en alerte rouge. Les appels fusent, les demandes d’entrevues explosent, et le CH doit maintenant gérer une crise médiatique en pleine fin de saison.
Xhekaj est dans l’eau chaude. Au plus haut point.
Le Canadien doit gérer une situation où un de ses joueurs est perçu comme un homme violent, prêt à en découdre physiquement d’une manière qui dépasse le cadre du hockey.
Tout ça parce qu’il a mal formulé ses propos. Encore une fois, il est nommé pour les mauvaises raisons. Encore une fois, il donne des munitions à ceux qui cherchent à le diaboliser.
Encore une fois, il s’est mis dans le pétrin alors qu’il n’avait qu’une seule chose à faire : jouer au hockey. Martin St-Louis doit être hors de lui
Déjà qu’il n’aimait pas voir Xhekaj se concentrer sur son image de "Shérif", le voir tomber dans ce genre de scandale doit le rendre fou.
C’est exactement ce qu’il voulait éviter. C’est pourquoi il détestait voir Xhekaj se faire surnommer ainsi. C’est pourquoi il détestait qu’il fasse des publicités pour "Le Shérif".
C’est pourquoi il détestait qu’il joue plus pour son image que pour son équipe.
Et pourtant, nous y sommes. Un Canadien qui joue un match crucial contre Ottawa et dont l’attention est maintenant tournée vers une controverse inutile.
Le cauchemar est bien réel. Xhekaj va devoir répondre. D’une manière ou d’une autre.
Le CH va devoir trouver un moyen d’éteindre l’incendie. Mais le mal est fait. Les partisans des Sénateurs vont exiger des représailles.
Tkachuk, lui, va utiliser ça comme un carburant. Et pendant ce temps, le CH est en pleine gestion de crise, au lieu de se concentrer sur l’essentiel.
C’est ça, le problème avec Xhekaj.
Il ne comprend pas encore qu’à ce niveau, chaque mot, chaque phrase, chaque déclaration peut se retourner contre lui.
Et cette fois encore, c’est un désastre absolu.
Un cauchemar éveillé pour le défenseur...et Martin St-Louis...
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