La situation d’Ivan Demidov en Russie devient de plus en plus préoccupante. Alors que le jeune prodige du Canadien de Montréal est considéré comme l’un des plus grands espoirs du hockey mondial, il est traité comme un moins que rien au SKA de Saint-Pétersbourg.
Son crime ? Refuser de signer une prolongation de contrat et affirmer son désir de traverser l’Atlantique pour évoluer en Amérique du Nord.
La dernière humiliation infligée par l’entraîneur-chef Roman Rotenberg en est une preuve flagrante.
Jeudi, face au Dynamo de Moscou, Demidov a été relégué au rôle de 13e attaquant et n’a pas disputé une seule seconde de jeu, alors que son équipe s’inclinait 1-0.
Il s’agit de la troisième défaite consécutive du SKA et de la quatrième en cinq matchs. Pourtant, c’est Demidov qui est puni, alors qu’il était jusqu’ici l’un des rares à produire offensivement malgré des responsabilités réduites.
Depuis plusieurs semaines, la gestion honteuse de Rotenberg trahit un enjeu bien plus large que le simple rendement du joueur.
Il s’agit d’un rapport de force entre une organisation puissante, appuyée par des intérêts politiques en Russie, et un jeune talent qui ose refuser de plier sous la pression.
Ce genre de situation n’est pas nouveau dans la KHL : des joueurs qui annoncent leur intention de partir sont souvent mis au placard, malmenés et marginalisés dans l’espoir de les faire changer d’avis.
Le fait que Demidov soit traité comme un moins que rien alors qu’il est le joueur le plus talentueux de son équipe commence à susciter de sérieuses inquiétudes.
On sait que la KHL, sous l’influence du SKA et de la fédération russe, ne facilite jamais le départ de ses meilleurs éléments.
Ce n’est pas qu’une question de sport, c’est une question de pouvoir et de contrôle. Plus le Canadien tarde à organiser sa venue à Montréal, plus le risque grandit de voir Demidov subir un traitement encore plus dur.
Pourquoi n’a-t-il toujours pas son visa ?
Et c’est là que l’inquiétude grandit. Pourquoi Ivan Demidov et sa copine, Ekaterina Yakovleva, n’ont-ils toujours pas l’autorisation de voyager au Canada ?
Depuis son repêchage en juin dernier, il aurait dû pouvoir venir visiter les installations du CH, rencontrer l’organisation et découvrir Montréal.
Or, contrairement à Matvei Michkov, qui a immédiatement obtenu son visa et a pu visiter Philadelphie après sa sélection, Demidov s’est retrouvé bloqué. Il n’a même pas eu la possibilité de passer quelques jours au Québec cet été.
Si même un joueur de son calibre rencontre autant d’obstacles pour obtenir un visa, on imagine à quel point la situation est encore plus compliquée pour sa conjointe. Ekaterina Yakovleva, qui joue un rôle clé dans l’équilibre personnel de Demidov, est également prise dans ce cauchemar bureaucratique.
Or, on sait à quel point un joueur bien entouré performe mieux sur la glace.
Le Canadien ne peut pas se permettre d’attendre que la saison de Demidov se termine en Russie pour régler ces formalités.
Il faut que tout soit prêt dès son dernier match. Demidov doit pouvoir embarquer immédiatement dans un avion pour Montréal sans perdre une seule journée dans un labyrinthe administratif.
Car au rythme où vont les choses, si le CH ne s’assure pas de la rapidité du processus, on pourrait voir le SKA et la KHL lui mettre des bâtons dans les roues jusqu’à la dernière minute.
La situation géopolitique entre le Canada et la Russie n’aide en rien. Justin Trudeau vient tout juste de réaffirmer son soutien inconditionnel à l’Ukraine, ce qui risque de compliquer encore davantage les démarches pour tout ressortissant russe.
Mais le CH ne doit pas laisser ces tensions diplomatiques empêcher son meilleur espoir d’arriver en Amérique du Nord.
Chaque jour qui passe sans que Demidov et sa copine n’aient l’assurance de pouvoir venir à Montréal est un jour de plus où l’incertitude plane sur leur avenir.
Et compte tenu de la manière dont il est traité en Russie, chaque jour de plus en KHL est un risque supplémentaire pour lui.
Il est impératif que le Canadien de Montréal prenne ce dossier au sérieux et fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que Demidov puisse poser ses patins au Québec dès que sa saison dans la KHL prendra fin. Il en va non seulement de son développement, mais peut-être aussi de sa sécurité.
La pression psychologique qu’Ivan Demidov subit actuellement au SKA de Saint-Pétersbourg est d’une brutalité inhumaine.
Être relégué au banc, être traité comme un joueur de fond d’alignement malgré son immense talent, tout cela n’a qu’un seul but : le briser mentalement et lui faire comprendre qu’il n’a pas d’autre choix que de plier aux exigences du club.
Cette tactique est bien connue en Russie, et elle ne s’arrêtera pas une fois la saison terminée. Si le SKA décide de faire durer son calvaire sous prétexte d’obligations administratives ou contractuelles, Demidov pourrait se retrouver dans une situation extrêmement dangereuse.
C’est pourquoi son visa doit être prêt immédiatement après son dernier match en KHL. Il ne doit pas y avoir un seul jour d’attente, pas un seul retard bureaucratique.
Dès que le SKA en aura fini avec lui, il devra pouvoir prendre un vol pour Montréal et s’exiler loin de ce climat toxique. Plus son départ traînera, plus il sera vulnérable aux pressions, aux menaces voilées, et aux manœuvres visant à le forcer à rester.
Sa sécurité mentale et physique est en jeu, et le Canadien doit s’assurer qu’il n’y ait aucune faille dans le processus de son arrivée.
L’attitude du SKA est inquiétante, et elle ne fera qu’empirer une fois la saison terminée. Si le Canadien veut s’assurer que son joyau arrive à Montréal en pleine possession de ses moyens, il doit dès maintenant s’assurer que son visa soit prêt et validé.
Les Canadiens de Montréal doivent comprendre une chose : chaque jour où Demidov reste bloqué en Russie après sa saison est un risque supplémentaire pour lui. Son moral, sa préparation physique et même son bien-être pourraient être sérieusement affectés.
Le moment où le SKA n’aura plus d’emprise sur lui doit être le moment où il quitte immédiatement le pays. Le CH n’a plus le luxe d’attendre. L’organisation doit prendre les devants dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.