Michel Bergeron l’avait dit, et aujourd’hui, il peut savourer sa revanche avec une satisfaction presque insolente.
Il n’a pas seulement eu raison sur toute la ligne concernant Nick Suzuki, il a vu l’histoire lui donner tort à tous ceux qui avaient l’audace de le critiquer.
Dans cette saga, c’est un peu comme si Bergy avait joué aux cartes et avait trouvé un Joker dans une main qu’il croyait perdue.
Son argument sur le manque de courage et d’engagement de Suzuki face au fait de snober le Championnat du monde s’est transformé en réalité brutale pour le capitaine du Canadien.
Au printemps dernier, Bergeron avait été déchaîné dans ses propos, qualifiant Suzuki de paresseux, de manquant de rigueur, de ne pas saisir l’opportunité de se mettre en lumière lors d’un tournoi international où l’enjeu était bien plus grand que celui d’une simple saison de LNH.
Ce n’était pas simplement une critique sportive, c’était une condamnation de l’attitude, un message qu’on ne peut pas passer à côté de ses responsabilités et de ses opportunités sans en payer le prix un jour.
Et ce jour, il est arrivé plus tôt que prévu.
Michel Bergeron n’avait pas seulement raison sur le fait que Suzuki allait être puni. Il avait raison de clamer que son refus d’aller au Championnat du monde allait avoir des conséquences, non seulement sur son image, mais aussi sur son avenir dans l’équipe canadienne.
Et voilà que, quelques mois plus tard, Suzuki se voit non seulement écarté de la compétition des 4 Nations, mais pire encore, il n’est même pas considéré comme remplaçant potentiel pour une blessure éventuelle, contrairement à un Mark Scheifele, que tout le monde voit déjà comme une alternative plus viable en cas de pépin avec Sidney Crosby.
Pas de place pour Suzuki, ni dans l’équipe, ni dans la réserve. Une claque en pleine figure.
Difficile d’imaginer que ce ne soit pas un message envoyé directement à Nick Suzuki. Une manière, peut-être, de le remettre à sa place, de lui faire comprendre qu’ignorer son pays et ses obligations à un moment clé peut avoir un coût.
Pour ceux qui doutaient encore des propos de Bergeron, ce manque de considération envers le capitaine du Canadien est un retour de flamme bien mérité.
Mais la touche finale à ce retour de flamme ne se trouve pas seulement dans l’ombre qui plane sur le joueur du Tricolore. Non, elle vient aussi dans les échanges houleux entre Michel Bergeron et la copine de Nick Suzuki.
Si les propos de Bergeron avaient mis tout le monde mal à l’aise à l’époque, la réponse de l’entourage de Suzuki avait semblé ignorer la profondeur du message qu’il délivrait.
C’était un peu comme si tout le monde voulait éviter de reconnaître que Bergeron avait vu juste. Aujourd’hui, il se tient debout, fier de ses paroles, tandis que Suzuki se retrouve écarté de l’équation, son nom absent des discussions sur le tournoi, même comme remplaçant. Une revanche éclatante.
C’est dans un silence lourd de sens que Michel Bergeron regarde aujourd’hui la situation se dérouler. Le message est clair, et même si l’équipe canadienne fait mine de ne pas en être consciente, on peut se demander si ce n’est pas une façon subtile de régler les comptes avec un joueur qui a cru pouvoir ignorer certaines règles du jeu.
Parce qu’au bout du compte, le hockey n’est pas qu’une question de talent. C’est aussi une question de caractère. Et sur ce point, Bergeron avait vu juste.
Le Tigre est un homme qui n’a jamais eu peur de dire ce qu’il pensait et avait frappé fort dans cette saga.
Il n’a pas seulement émis des critiques sportives sur Nick Suzuki, il a aussi ouvert la porte à une dimension plus personnelle, un aspect qui a mis le clan Suzuki dans tous ses états.
Parce qu’à un moment donné, il n’a pas hésité à raconter une anecdote de sa propre vie pour faire passer son message, une anecdote qui allait enflammer la controverse.
Dans l’une de ses chroniques, Michel Bergeron avait révélé que Suzuki se trouvait dans un hôtel de luxe (le Amanera) en République Dominicaine , une chambre à 4000$ la nuit, dans le cadre d’un voyage un peu spécial.
Il expliquait comment Suzuki avait choisi ce lieu exceptionnel pour demander sa blonde en fiançailles. Un moment de sa vie qu’il voulait marquer de manière mémorable.
Le problème ? Le timing de cette confession, et surtout le fait que c’était un message indirect, mais tout de même assez explicite.
Il n’hésitait pas à faire le parallèle entre ce voyage et l’attitude paresseuse qu’il reprochait à Suzuki.
Un coup de gueule déguisé, mais tellement clair : la passion pour le hockey et l’engagement envers son pays ne pouvaient pas être pris à la légère.
Mais voilà, le clan Suzuki n’a pas du tout apprécié cette sortie. La copine (devenue fiancée pendant le voyage) de Nick Suzuki a répondu avec une virulence énorme, expliquant que Bergeron avait franchi une ligne rouge en étalant sa vie privée et en la liant à ses critiques envers Nick.
Pour eux, c’était un manque de respect, une invasion dans la sphère personnelle, une façon de mettre en cause non seulement Suzuki, mais aussi ceux qui l’entouraient.
C’était presque comme si Michel Bergeron avait mis à nu un moment intime pour mieux étaler sa thèse sur l’engagement et la responsabilité, et cela, beaucoup l’ont jugé comme un excès.
Mais voilà, à la fin de cette saga, la vérité se trouve là, bien en face de nous. Michel Bergeron avait vu juste.
Parce que si aujourd’hui, Nick Suzuki est mis de côté pour le tournoi des 4 Nations, et pire encore, n’est même pas appelé comme remplaçant potentiel en cas de blessure, c’est bien la preuve que le refus de participer au Championnat du monde a eu un prix.
En fin de compte, Bergeron a eu raison sur toute la ligne : son absence au tournoi, son manque d’engagement envers la sélection canadienne, lui a coûté une place.
C’était une question de respecter l’opportunité qui lui était offerte.
Quand la vérité se dévoile ainsi, on ne peut qu’admettre que Michel Bergeron avait, certes, un ton sans piité, mais il n’a pas manqué de raison.
Il avait vu plus loin, et aujourd’hui, il peut se tenir là, les bras croisés, avec cette petite étincelle de victoire dans les yeux, en sachant que le temps lui a donné raison.
Parce qu’au final, qu’on aime ou qu’on n’aime pas ses méthodes, on ne peut nier que Michel Bergeron a toujours eu un flair pour repérer les failles avant tout le monde.
Et quand on regarde ce qui est arrivé, la conclusion s’impose d’elle-même. Si le hockey est un sport d’équipe, il est aussi un sport de sacrifice, et Nick Suzuki a peut-être encore du chemin à parcourir sur ce terrain-là.
Parce que dans le monde du sport, comme dans la vie, les choix ont des conséquences.
Et aujourd’hui, c’est Michel Bergeron qui tient le dernier mot.