Cauchemar pour Phil Danault: ça sent la fin

Cauchemar pour Phil Danault: ça sent la fin

Par David Garel le 2025-04-15
kings phil danault

Phillip Danault a pété les plombs lundi soir à Edmonton. Frustré, émotif et à fleur de peau, le centre québécois des Kings de Los Angeles a craqué en plein deuxième entracte, devant les caméras et les journalistes.

« Ils ont leur équipe B et c’est clair que leur plan de match est de nous blesser », a-t-il lancé, enragé, en parlant des Oilers d’Edmonton.

Cette déclaration-choc, d’une rare virulence, n’est pas venue de nulle part. Elle est l’écho brutal d’une saison personnellement désastreuse et d’un contexte émotionnel explosif. Danault n’en peut plus.

Il suffit de jeter un coup d’œil aux chiffres pour comprendre à quel point cette saison a été une descente aux enfers pour le Québécois. 8 maigres buts en 79 matchs. 42 points au total. Pour un joueur payé 5,5 millions par année, c’est carrément honteux.

Danault n’a jamais été un franc-tireur, mais il avait connu trois saisons relativement productives à son arrivée à Los Angeles.

Cette année, toutefois, tout s’est effondré. Moins de temps de jeu, rétrogradé au troisième trio, presque invisible sur le jeu de puissance… Et maintenant, voilà que son nom circule dans les rumeurs de transactions.

À 31 ans, avec encore deux saisons à 5,5 M$ à son contrat, Danault représente un poids mort potentiel pour les Kings, surtout avec l’émergence de Quinton Byfield comme deuxième centre, clairement identifié comme le  centre TOP 6 de l’équipe pour les séries… et pour la suite.

Danault, autrefois présenté comme une pièce centrale de l’équilibre défensif des Kings, n’est plus qu’une option de profondeur.

Un vétéran un peu usé qui tente désespérément de retrouver sa place, mais qui se voit lentement pousser vers la sortie.

Et dans cette tempête personnelle, il fallait une étincelle. Elle est venue lundi.

Quand Danault a vu que les Oilers laissaient au repos Connor McDavid, Leon Draisaitl, Mattias Ekholm, Zach Hyman, Jake Walman et Troy Stecher.

Le Québécois a tout de suite flairé qu'Edmonton étaient venus jouer pour faire mal. Il ne voyait pas une équipe en gestion de blessés ou de minutes. Non. Il y a vu un geste prémédité. Un coup monté.

« Ils veulent nous blesser », a-t-il balancé.

Ce commentaire, surréaliste a fait trembler la planète hockey.. Et il en dit long sur l’état mental de Danault.

Ce n’était pas une analyse tactique. C’était un cri de détresse. Un joueur qui sent la fin venir, qui voit son rôle rapetisser, sa valeur fondre, et sa pertinence être remise en question… jour après jour.

Les Kings de Los Angeles ont écrasé les Oilers d’Edmonton par la marque de 5 à 0 dans un match tendu. Mais malgré la victoire sans appel, la partie a dégénéré: plusieurs mises en échec douteuses, quelques échauffourées, et surtout, une atmosphère de règlement de comptes avant l’heure, alors que tout le monde sait qu’un affrontement en séries sera des plus violents. C’est dans ce contexte explosif que Phillip Danault a perdu patience.

La goutte qui a fait déborder le vase pour Phillip Danault est survenu lorsqu’il a vu Darnell Nurse asséner un double échec vicieux à la tête de son coéquipier et ami Quinton Byfield.

Le jeune attaquant des Kings s’est effondré sur la glace, visiblement sonné, et a dû quitter temporairement la rencontre.

Bien qu’il soit revenu en fin de match, l’impact était brutal et la scène a profondément choqué Danault, qui voyait dans ce geste une tentative délibérée d’intimidation.

Pour lui, ce n’était plus un match préparatoire en vue des séries : c’était une déclaration de guerre. 

En conférence d’après-match, Corey Perry a été sans piité ses pour répliquer à Danault.

Questionné sur les propos incendiaires du centre des Kings, Perry a sèchement rétorqué : 

« C’est un pleurnichard. C’est ridicule. Qu’il nous accuse d’envoyer notre équipe B pour blesser, c’est complètement absurde. On est une équipe maganée, on a plein de gars qui sont blessés, et c’est normal de gérer l’effectif à l’approche des séries. » 

Le ton est monté, et la tension entre les deux équipes a atteint un niveau explosif. Danault vs Perry, Los Angeles vs Edmonton. Tout le monde sent que ça va exploser. Et quand la série commencera, personne ne fera de cadeaux.

Malgré la victoire éclatante des Kings, les Oilers restent leur pire cauchemar. C’est la quatrième fois en quatre ans que les deux équipes se retrouvent en séries. Et à chaque fois, les Kings perdent.

Danault le sait. Il a vécu les défaites, les frustrations, les critiques. Et il sait qu’à chaque élimination contre Edmonton, un peu plus de son importance s’évapore.

S’il se fait encore dominer par McDavid ou Draisaitl — ou pire, s’il devient une cible sur la glace sans être capable de riposter — sa valeur, déjà basse, touchera le fond.

Alors oui, Danault a vu rouge. Il a vu une manigance honteuse des Oilers, littéralement. Il n’a pas vu des absences ou des précautions médicales.

Il a vu un message : on vous méprise tellement qu’on vous envoie nos réservistes… et on va vous battre pareil en séries.

Pour Danault, cette série à venir est probablement la plus importante de sa carrière… et peut-être la dernière dans un rôle semi-important. Il joue sa réputation. Il joue son avenir. Il joue sa crédibilité.

S’il est encore invisible offensivement, s’il ne réussit pas à ralentir les stars des Oilers, s’il devient un passager à 5,5 M$, les Kings vont agir.

Et les autres équipes vont regarder son contrat avec horreur. Il ne sera plus qu’un joueur surpayé à refiler. Une ligne de comptabilité à éliminer.

Et si c’était déjà trop tard?

Soyons honnêtes : les rumeurs de transactions qui entourent Danault ne sont pas là pour rien. Les Kings veulent rajeunir, alléger leur masse salariale, injecter du sang neuf.

Danault, lui, représente le passé. Un joueur d’une autre époque, d’un autre plan. Un contrat qui expire en 2027… et qui n’a plus de justification aujourd’hui.

Certains parlent d’un possible retour à l’Est. D’autres évoquent un échange contre des considérations futures. Dans tous les cas, le divorce semble inévitable.

Et ce moment de folie, cette sortie improvisée contre les Oilers, pourrait bien rester comme l’image marquante de sa fin à Los Angeles : celle d’un joueur au bout du rouleau, qui sent que la lumière s’éteint.

Ce n’est pas seulement une saison difficile. C’est un naufrage. Et Phillip Danault le sait. Sa sortie publique ne visait pas seulement les Oilers. Elle visait aussi sa propre situation. Il est pris au piège. Il est frustré. Il est dépassé.

Et pendant que les Kings se préparent pour une autre guerre contre Edmonton, Danault joue peut-être ses dernières cartes.

Un dernier tour d’honneur avant la fin. Avant que le rideau ne tombe. Avant que tout le monde admette, une fois pour toutes, que Marc Bergevin avait eu raison.