Cayden Primeau à Philadelphie: la bombe médiatique de Daniel Brière

Cayden Primeau à Philadelphie: la bombe médiatique de Daniel Brière

Par Marc-André Dubois le 2025-04-18

C’est un scénario orchestré dans l’ombre depuis des mois, mais qui se dévoile désormais en pleine lumière : Daniel Brière et les Flyers de Philadelphie ont un plan bien en place, et au centre de ce plan, on retrouve un nom : Cayden Primeau.

L’objectif est clair — l’amener à Philadelphie cet été — et tous les signaux nous indiquent que ce n’est plus qu’une question de temps.

Pendant que le jeune Jacob Fowler continue d’éblouir les partisans du Rocket et de soulever une vague de folie sur les réseaux sociaux, Primeau, lui, est lentement mais sûrement poussé vers la sortie.

C’est l’histoire de sa vie. Depuis qu’il a mis les pieds dans l’organisation du Canadien, il n’a cessé d’être évincé par un nouveau venu, plus jeune, plus éclatant, plus séduisant pour les dirigeants.

Jaroslav Halak avait été sacrifié pour Carey Price. Aujourd’hui, c’est Primeau qui incarne le gardien indésirable, et Fowler celui qui fait rêver.

Lentement, mais sûrement, la place de Primeau dans l’organigramme du Canadien de Montréal s’effondre. Et si la chute de Primeau à Montréal semblait déjà actée, voilà maintenant que sa place à Laval est elle aussi menacée.

Et cette fois, ce n’est pas Martin St-Louis qui le pousse vers la sortie. C’est Pascal Vincent, le même entraîneur qui, il y a à peine quelques semaines, lançait des fleurs à Primeau à tour de bras.

« Pour moi, c’est un gardien de la LNH. C’est inimaginable pour moi qu’il ne devienne pas un gardien de la LNH. Il est trop dominant chez nous pour que ce ne soit pas le cas. »

Voilà ce qu’avait déclaré Vincent, provoquant une onde de choc dans l’organisation.

Mais en coulisses, les intentions étaient peut-être bien différentes. Car depuis la montée de Fowler, tout a changé. Ce même Pascal Vincent qui chantait les louanges de Primeau est tombé littéralement sous le charme de Fowler dès son premier match.

Et il n’a pas hésité à le faire savoir.

« Il est mature. Il est confiant. Pas arrogant, mais il a une très grande confiance en lui et en ses habiletés. Il est entré dans le vestiaire, et on avait l’impression qu’il faisait partie de l’équipe depuis le début de la saison.

Il est rapide, il joue bien la rondelle, son sens du hockey semble excellent. Il y a une raison pour laquelle il est vu comme un aussi bon espoir. »

Puis, le coup de grâce :

« Ce qui me frappe le plus chez lui, c’est qu’il n’a pas l’air impressionné par grand-chose. Il est arrivé ici, sur une grosse scène, et il s’est mis à jouer au hockey. Il veut bien faire. C’est un très bon départ pour lui. »

Difficile d’interpréter ces propos autrement que comme un aveu : le vent a tourné. Et Pascal Vincent ne s’en cache plus.

La dynamique est désormais claire comme de l'Eau de roche. Primeau ne fait plus partie des plans du Canadien. Kent Hughes le sait. Pascal Vincent le sait.

Et surtout, Primeau lui-même le sait. Il a compris que ses jours sont comptés à Montréal, et son regard désabusé sur le banc après la dernière victoire de Fowler samedi dernier en disait long. Le genre de regard qui précède les adieux.

Mais cette fois, le scénario est peut-être moins cruel qu’il ne le semble. Car à Philadelphie, une organisation est prête à lui offrir ce que Montréal ne lui donnera plus jamais : une vraie chance. Daniel Brière le veut.

Quand on regarde la carrière du QUébécois avec les Flyers, on comprend d’autant mieux son obsession actuelle pour trouver un gardien de franchise.

Jamais, durant ses belles années à Philadelphie, Brière n’a pu compter sur une stabilité devant le filet. Roman Čechmánek, Ilya Bryzgalov, Michael Leighton, Brian Boucher : la valse des gardiens a coûté cher, très cher, à une équipe qui avait pourtant tout pour gagner.

En 2010, les Flyers se sont rendus jusqu’en finale de la Coupe Stanley… avec Leighton comme partant. Si cette équipe avait eu un vrai mur devant le filet, Daniel Brière serait peut-être un champion aujourd’hui.

C’est ce traumatisme sportif qui alimente sa volonté d’obtenir Cayden Primeau. Pour Brière, Primeau pourrait enfin être ce joyau que les Flyers n’ont jamais eu. 

Le nom de Primeau circule depuis des mois dans les coulisses des Flyers.

Le lien est évident. Le père de Cayden, Keith Primeau, a marqué l’histoire de cette franchise. Cayden a grandi en orange et noir, rêvant de défendre un jour la cage du Wells Fargo Center.

Ce jour semble enfin approcher. Et voilà maintenant que des rumeurs persistantes envoient Pascal Vincent lui-même à la barre des Flyers l’an prochain.

Renaud Lavoie l’a évoqué. D’autres l’ont confirmé dans les coulisses. Et ce n’est pas un hasard.

Car si Vincent vante autant les mérites de Primeau et de Fowler en parallèle, c’est peut-être qu’il prépare déjà le terrain.

On le sent. Il y a une alliance en train de naître entre Daniel Brière et Pascal Vincent. Une alliance québécoise. Un plan. Une transition orchestrée. Et Primeau est au cœur de ce plan.

Mais attention, Kent Hughes n’est pas naïf. Le directeur général du CH sait que Primeau est un joueur autonome avec compensation à la fin de la saison.

Il sait aussi qu’une offre hostile, même improbable, pourrait forcer sa main. Voilà pourquoi il lui soumettra une offre qualificative.

Parce qu’il ne veut pas perdre Primeau pour rien. Et surtout, parce qu’il sait qu’un club comme les Flyers est prêt à tenter un coup de poker.

Et c’est là que tout devient clair. Une transaction est non seulement possible, elle est désormais inévitable. Hughes ne laissera pas partir Primeau sans contrepartie.

Et Brière ne peut plus se permettre une autre saison sans solution devant le filet. Avec Ivan Fedotov qui déçoit et Samuel Ersson qui ne convainc pas, les Flyers ont besoin de stabilité. Ils ont besoin de Primeau.

Et Primeau, lui, a besoin d’un nouveau départ. De tourner la page sur Montréal. Sur Martin St-Louis. Sur une organisation qui, à ses yeux, l’a laissé tomber. Sur des partisans qui l’ont abandonné pour Fowler. Sur une ville qui lui a promis l’avenir… pour mieux le lui arracher.

Il y aura des négociations. Il y aura des appels. Il y aura sans doute du théâtre. Mais au bout du compte, il y aura une transaction. Et Cayden Primeau, lentement mais sûrement, ira là où il aurait toujours dû être : à Philadelphie.

Un scénario parfait pour les Flyers. Et pour Primeau… enfin, une renaissance.