Ça sent la fin entre Patrik Laine et Martin St-Louis.
Il y a des images valent mille mots. Ce matin, au Complexe CN de Brossard, la caméra a capté une scène lourde de sens : Patrik Laine, isolé sur la patinoire #1, seul dans son coin, avant que Martin St-Louis ne vienne le rejoindre pour une longue discussion.
Patrik Laine n’était pas avec le groupe au départ. Pendant que ses coéquipiers s’échauffaient ensemble sur la patinoire #2, lui tournait en rond, seul, sur la glace voisine.
Quand les autres sont finalement venus le rejoindre, la distance émotionnelle était déjà installée. Et c’est à ce moment que Martin St-Louis a traversé la glace pour aller lui parler.
Pas un sourire, pas un signe d’encouragement : juste un long échange tendu, à voix basse, avec le coach visiblement crispé et le Finlandais tête baissée. Une scène froide, malaisante, qui en dit long sur l’état actuel de leur relation.
Le coach ne souriait pas. Le joueur non plus. Et les observateurs présents l’ont senti immédiatement : ça ne sent pas la complicité, ça ne sent pas le "speech de motivation"… ça sent la fin.
Depuis plusieurs semaines, le dossier Laine empoisonne l’atmosphère du Canadien. Le Finlandais, censé être ressuscité après un été de travail acharné, traîne toujours la même réputation : joueur unidimensionnel, trop lent à cinq contre cinq, incapable de supporter le rythme du hockey moderne.
L’organisation lui a tendu la main, les fans lui ont accordé le bénéfice du doute, mais le résultat reste le même : malaise, isolement, incompréhension.
Le fait de le voir s’échauffer seul, loin du groupe, en dit long. Quand St-Louis s’est approché, les regards étaient fixes, le ton semblait sec, et les gestes nerveux.
On ne parle pas d’une petite conversation technique. On parle d’un échange tendu, où l’entraîneur paraissait au bord de l’agacement. Les témoins parlent d’une atmosphère « malaisante », presque glaciale.
Comme si cela ne suffisait pas, le coach a enfoncé le clou en plaçant Laine avec Owen Beck et Joe Veleno, deux joueurs qui ne sont même pas assurés de débuter la saison dans la formation régulière.
Est-ce un hasard? Impossible. C’est un message clair : Patrik Laine n’a plus la garantie d’un rôle de premier plan.
Pendant ce temps, Zachary Bolduc a obtenu une promotion éclatante aux côtés de Kirby Dach et Brendan Gallagher.
Une récompense pour son intensité, son implication et sa constance. Une claque indirecte au visage de Laine. Les cartes sont redistribuées, et l’ancien prodige finlandais n’est plus qu’un pion fragile dans le casse-tête.
En conférence de presse, Martin St-Louis a encore une fois refusé d’entrer dans les détails. À chaque question sur Laine, il répond avec des phrases creuses, prudentes, répétitives.
« On évalue », « on fait des tests », « c’est le temps d’essayer des choses ». Mais derrière ce langage codé, tout le monde le sait : il est tanné.
Les journalistes, eux, n’osent pas appuyer. Trop peur de la réaction du coach, trop peur de se faire rembarrer.
Le résultat journalistique est malaisant. Les vraies questions ne sont jamais posées. Pourquoi Laine est-il encore traité comme un intouchable alors qu’il multiplie les déceptions?
Pourquoi St-Louis continue-t-il de jouer la carte de la patience, alors qu’on sent bien que sa propre confiance est ébranlée?
Quand les caméras se sont braquées sur lui après l’entraînement, Martin St-Louis n’a pas caché son inconfort. Interrogé sur ses trios, il a tout de suite voulu rectifier le tir :
« Finalement, je ne riais pas de vous. Non, non, non, mais c’était… je riais de la situation. C’était de bonne guerre. Je me suis mal exprimé. »
Un début de réponse maladroit, qui trahissait déjà une certaine nervosité. Puis, quand on lui a demandé s’il voyait comme une priorité de multiplier les occasions de créer une chimie entre Dach et Laine, il a coupé court :
« Non, pas nécessairement. Ce n’est pas comme s’ils ne se connaissent pas, les joueurs. On essaie de fabriquer des trios, voir ce que ça va nous donner, essayer de continuer. »
Pas un mot direct sur Laine, pas un compliment, juste une justification technique qui sonnait comme une fuite en avant.
Une fracture irréversible?
Dans les coulisses, les murmures se font insistants. La relation entre St-Louis et Laine serait à bout de souffle. Déjà l’an dernier, le coach avait multiplié les mises en garde, limitant son temps de glace, le sortant des alignements dans des matchs cruciaux. Aujourd’hui, le lien de confiance semble brisé.
Les observateurs présents à Brossard ne s’y trompent pas : ce tête-à-tête glacé entre les deux hommes ressemblait plus à une confrontation qu’à une séance de coaching.
St-Louis n’a pas caché son exaspération. Laine, lui, est resté de marbre, presque résigné. Une scène qui en dit long sur l’avenir : deux hommes qui ne croient plus vraiment en l’autre.
Sur les réseaux sociaux, le verdict est sans appel. Les messages se multiplient : « Qu’on le coupe », « Donnez sa place à Bolduc », « C’est un boulet », « Il tue le jeu à cinq contre cinq ».
Les partisans, jadis prêts à lui donner une seconde chance, réclament maintenant sa sortie. Ils n’y croient plus.
Même les plus optimistes admettent qu’il n’a pas l’air d’un joueur prêt à rebondir. Son isolement, sa lenteur, ses discussions tendues avec l’entraîneur, tout pointe vers une fin prématurée. Pour beaucoup, Laine ne survivra pas au camp.
Et maintenant? Que faire d’un joueur payé près de neuf millions cette saison, mais incapable de remplir le rôle attendu?
Kent Hughes se retrouve avec un dossier explosif entre les mains. Rachat? Transaction impossible. La fenêtre estivale est passée? Mise de côté brutale? Retour à la maison forcée? Rétrogradation à Laval?
Peu importe l’issue, une chose est claire : garder Laine dans le top-6 revient à condamner l’équipe à une saison de frustration.
Et Martin St-Louis, déjà épuisé par les questions répétitives, n’a pas l’air disposé à traîner ce fardeau encore longtemps.
L’image de ce matin restera comme un symbole. Patrik Laine, seul sur la glace, rejoint par un Martin St-Louis au visage fermé, deux hommes séparés par un fossé invisible mais béant. Ça ne sent pas la reconstruction, ça ne sent pas le renouveau. Ça sent la fin.
Et cette faim, c’est peut-être celle de trop. Parce que ni St-Louis ni Laine ne semblent avoir encore l’appétit pour sauver cette relation.
Les partisans l’ont compris. Les journalistes le devinent. La direction le sait. La fin est proche.