Ce qui se passe en ce moment à Québec est digne d’un film catastrophe.
Une hémorragie politique... ou plutôt un effondrement en direct.
Alors que le gouvernement Legault tentait tant bien que mal de garder la face malgré les scandales, voilà que tout s’effondre.
La démission d’Andrée Laforest, une ministre de premier plan, vient confirmer ce que tout le monde sait, mais que personne n’osait encore dire à voix haute : la CAQ vit ses derniers jours.
Et ce n’est pas seulement une impression. Tous les partis d’opposition le martèlent : on assiste à la fin de régime. Tous perçoivent la même odeur de défaite, de panique, de désertification accélérée.
Comme le dit Duhaime, « les gens quittent, ils font leur C.V. ». Comme dans une entreprise qui s’apprête à faire faillite.
Legault ne contrôle plus rien. Il proroge le Parlement dans un geste de cynisme pur, suspendant la démocratie pour quelques semaines dans l’espoir de souffler un peu.
Mais personne n’est naïf. Même ses propres députés se cherchent une porte de sortie. Éric Lefebvre est déjà passé chez les conservateurs. D’autres cogitent à l’idée de quitter pour le fédéral, pour le municipal, pour n’importe quoi sauf la CAQ.
Et pendant ce temps, la population regarde, abasourdie. Comment ce parti, qui avait balayé le Québec en 2018, puis confirmé sa domination en 2022, peut-il aujourd’hui être donné à zéro député dans certains sondages internes ? ZÉRO.
C’est une chute plus brutale que celle du Parti québécois dans les pires années. Une chute plus rapide encore que celle de Jean Charest après la crise étudiante. Une débandade, une gifle électorale imminente.
C’est là que le parallèle devient inquiétant… et fascinant. Au moment où TVA Sports vit ses derniers mois, dans l’indifférence totale de son propriétaire Pierre Karl Péladeau, la CAQ aussi est sur le respirateur artificiel.
Deux géants québécois, deux piliers de leurs écosystèmes respectifs, la télé et la politique, en chute libre, victimes de leur propre arrogance, de leur immobilisme, de leur refus de voir la tempête arriver.
TVA Sports, c’est une chaîne qui a misé sur la LNH comme unique moteur de rentabilité. Quand les droits vont disparaître en 2026, tout va s’écrouler. C’est écrit dans le ciel.
Et bien, la CAQ, c’est pareil. Elle a misé sur l’image de François Legault comme seul capital politique. Et maintenant que cette image est ternie par les scandales (SAAQclic, immigration, crise du logement, crise dans les hôpitaux), il ne reste plus rien. Aucune relève. Aucune vision. Aucune loyauté.
C’est la fin d’une époque.
On parle ici d’un premier ministre qui, au lieu d’affronter ses responsabilités, décide de mettre le Parlement sur pause, comme on suspend un abonnement à Netflix.
On voit un leader qui choisit de se cacher au lieu de gouverner.
Même le député du Parti Québécois, Pascal Bérubé, pourtant habitué aux joutes oratoires, semblait presque désolé de constater la dégringolade :
« Les gens désertent », a-t-il dit. C’est le mot juste.
Mais c’est sans doute Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, qui résume le mieux la situation :
« Elle a décidé de partir avant que quelqu’un éteigne les lumières. »
Cette phrase, tranchante, douloureuse, dit tout. La CAQ n’est plus qu’une coquille vide, un gouvernement de fin de règne qui ne gouverne plus, qui repousse les échéances, qui repousse le remaniement ministériel… comme on repousse l’inévitable.
Et ce n’est pas un hasard si la CAQ et TVA Sports partagent aujourd’hui le même parfum de crépuscule. Car ces deux institutions ont quelque chose en commun : elles symbolisent toutes deux une époque révolue... passée date...
TVA Sports vivra son dernier grand moment de gloire cette saison. À l'été 2026, la LNH fera ses valises. Et ce ne sera pas qu’un simple ajustement de grille horaire.
Ce sera un désaveu culturel, un retrait de la vie sportive québécoise. TVA Sports, c’était le projet ambitieux, la conquête de PKP, la revanche sur RDS, sur Bell, sur l’empire d’en face. C’était une vitrine nationale. C’est maintenant un gouffre financier.
La CAQ, c’était ça aussi. Une revanche sur les vieux partis. Une machine électorale invincible. Une promesse de rupture. Une identité québécoise renouvelée. C’est devenu une gestion de crise permanente, des scandales, des remaniements ratés, une déconnexion avec le peuple.
TVA Sports a perdu sa raison d’être. La CAQ aussi.
François Legault était autrefois vu comme un visionnaire. Un homme d’affaires pragmatique, un nationaliste modéré, un politicien « pas comme les autres ».
Aujourd’hui, il fuit les débats, repousse la rentrée parlementaire, tente de sauver les meubles en se barricadant derrière des décisions opaques et stratégiques.
Quand une ministre aussi importante qu’Andrée Laforest quitte pour la mairie de Saguenay, ce n’est pas une anecdote. C’est un signal d’alarme. Et si d’autres élus, comme le prédisent les oppositions, quittent en cascade dans les prochaines semaines, c’est toute la structure caquiste qui pourrait s’écrouler. Et rapidement.
Pendant ce temps, François Legault veut faire croire à la population que Geneviève Guilbault est la seule responsable de tous ces mensonges.
Acculée au pied du mur, elle tente de se défendre en public, affirmant avec aplomb :
« Chaque jour de ma vie politique, j’ai travaillé dans l’intérêt des contribuables. » Mais voilà que le masque tombe. Son témoignage à la commission Gallant a révélé l’ampleur du désastre : contrairement à ce qu’elle affirmait jusqu’en février 2025, elle avait bel et bien été informée dès 2023 d’un dépassement de 230 millions $ dans le dossier SAAQclic.
Pire encore : une révision interne a confirmé que le budget initial de 638 millions $ n’a jamais été respecté, et que les coûts réels dépasseraient le 1,1 milliard $, sans compter d’autres dépassements encore à venir.
Des courriels internes prouvent que son cabinet était au courant du désastre dès les premières alertes. Pourtant, pendant deux ans, la ministre des Transports a regardé les citoyens droit dans les yeux et a menti froidement.
Et lorsque la tempête a éclaté, Legault a tenté de l’envoyer seule sous l’autobus, dans une manœuvre désespérée pour protéger sa propre image.
Même ça, c’est en train de lui exploser au visage : car lui aussi a été contredit par les documents, les échanges, et les témoignages.
Dans tout gouvernement digne de ce nom, une ministre prise à mentir devant une commission aurait déjà remis sa démission. Mais ici, à Québec, on étire l’humiliation. Et la principale intéressée, humiliée mais encore debout, essaie de s’accrocher à son siège.
Le parallèle avec TVA Sports est troublant.
Pierre Karl Péladeau joue le rôle du chevalier national. TVA Sports, jadis fierté du réseau francophone, est sur une pente glissante sévère.
Péladeau l’a admisL la chaîne « continue de perdre de l’argent », et il n’hésite pas à jeter l’éponge :
« Personne ne devrait être surpris si TVA Sports disparaît ».
Il prévoit aussi qu’elle n’aura ni les moyens ni le modèle d’affaires pour payer les droits exorbitants de la LNH en français, un constat sans appel à l’heure où Rogers signe une méga-entente nationale.
Et pendant ce temps, son propre salaire annuel atteint 20,44 millions $ canadiens, composé à 96 % de bonus, actions et options. alors que TVA Sports croule sous les dettes. Depuis son lancement en 2011, Québecor a investi plus 230 millions $ dans la chaîne. Certains parlent de 300 millions de pertes.
Oui, entre 230 M$ et 300 M$ jetés dans le vide, comme s’il créait un feu de camp avec les billets des contribuables.
Le plus fou dans tout ça ? C’est qu’au lieu de présenter un plan de sauvetage solide, Péladeau clame haut et fort la survie de la télévision privée comme enjeu culturel, tout en continuant de se remplir les poches alors que TVA est condamnée à l’agonie.
Aucune stratégie, aucun investisseur, aucune solution concrète : juste un milliardaire qui fait semblant d’être une victime, alors que son propre navire coule.
Et c’est là qu’on retrouve exactement la même hypocrisie chez François Legault. Au lieu de rendre des comptes, il met l’Assemblée nationale sur pause.
Au lieu de redresser le navire, il laisse Geneviève Guilbault s’enliser dans ses mensonges sur le 1,1 milliard $ de dépassements du projet SAAQclic.
Pendant que les Québécois s’arrachent les cheveux dans les files d’attente, l’argent des contribuables disparaît dans des projets numériques ratés… et personne ne paie, à part les contribuables.
Legault clame que son gouvernement est encore là pour livrer, pour protéger l’identité québécoise, mais il laisse ses ministres s’enfoncer dans le scandale, il perd des députés chaque mois, et il paralyse le Parlement pour éviter les questions.
Un peu comme Péladeau qui coupe les micros à TVA pour mieux pleurer sur scène.
Deux puissants, deux empires, deux naufrages. Et ce sont les citoyens qui écopent à chaque fois.
TVA Sports disparaîtra à l'été 2026.
Et à ce rythme... la CAQ sera désintégrée quelques mois plus tard... lors des élections provinciale de l'automne 2026.
Les deuux plus grosses défaites de l'histoire du Québec s'en vient.
Nos pensées accompagnent Pierre-Karl et François...