Christian Dvorak est dans l’eau chaude : son avenir à Montréal s’assombrit.
L'attaquant américain le sait, il ne sera pas de retour à Montréal la saison prochaine. Ce n’est plus une question de spéculation, mais un fait établi : aucune négociation de contrat n’a été entamée entre son agent et le Canadien.
L’attaquant de 29 ans, qui dispute la dernière année de son contrat signé en Arizona, est laissé dans l’incertitude totale par Kent Hughes et Jeff Gorton.
Et ce n’est pas une surprise. Depuis son arrivée en 2021, Dvorak n’a jamais été à la hauteur des attentes placées en lui après le départ de Phillip Danault et Jesperi Kotkaniemi.
Payé 4,4 millions de dollars par saison, il n’a jamais dépassé les 33 points en une année à Montréal et a accumulé les blessures qui l’ont ralenti.
Aujourd’hui, il est devenu un joueur de fond d’alignement sans véritable rôle clé dans le futur du Canadien.
Mais alors que Montréal se positionne comme vendeur à l’approche du 7 mars, Dvorak pourrait encore servir une dernière fois : en devenant une monnaie d’échange.
Avec la pénurie de centres défensifs disponibles sur le marché, Dvorak se retrouve malgré lui dans la conversation des transactions.
Toutes les équipes qui veulent Scott Laughton des Flyers de Philadelphie – incluant les Maple Leafs, les Jets, les Devils, le Wild et les Kings – cherchent un joueur fiable pour leur profondeur de centre en vue des séries.
Mais Laughton est le nom le plus convoité, et Daniel Brière exige un choix de première ronde pour l’échanger. Ce qui signifie que plusieurs équipes vont perdre la course à Laughton et devront se rabattre sur d’autres options.
C’est là que Dvorak devient un plan B ou même un plan C, selon les offres disponibles. Si Jake Evans est une meilleure alternative à Laughton, Dvorak reste une solution de repli pour les équipes désespérées qui ne veulent pas payer le gros prix pour un centre défensif plus jeune et plus efficace.
Si Kent Hughes manœuvre habilement, il pourrait trouver preneur pour Dvorak avant la date limite.
Même si sa valeur est limitée, son profil peut intéresser une équipe cherchant de l’expérience en séries. Avec 24 points en 59 matchs éliminatoires en carrière, Dvorak a prouvé qu’il pouvait être utile dans un rôle de soutien.
Mais le problème est évident : aucune équipe ne veut absorber son salaire de 4,4 millions, même pour la fin de la saison. Hughes devra soit retenir une partie du salaire, soit accepter un retour moindre, probablement un choix de quatrième ronde, alors qu’il espérait obtenir un choix de troisième ronde.
Dvorak n’est pas né de la dernière pluie. Il sait que son temps à Montréal est compté, et il l’a confirmé lui-même en conférence de presse :
« C’est sûr que j’aimerais rester. J’aime les gars dans cette équipe, j’aime jouer ici, et je ne serais pas contre l’idée de revenir jouer à Montréal après la saison actuelle.
C’est un honneur que de porter le chandail de cette équipe. On verra ce qui va arriver. »
Ses paroles sonnent comme un dernier adieu à demi-mot. Il espère encore, mais la réalité est sans pitié : Hughes veut s’en débarrasser.
Alors que les équipes finalisent leurs plans pour le 7 mars, Dvorak attend, impuissant, de savoir où il finira la saison. Mais une chose est certaine : il ne la finira pas à Montréal.
Si l'attaquant n’a jamais été un joueur flamboyant, il faut reconnaître qu’il s’est battu pour redresser son image cette saison.
Après une année 2023-2024 où il était perçu comme un boulet autant sur la glace que dans le vestiaire, il a travaillé d’arrache-pied pour regagner un peu de respect.
Son association avec Cole Caufield, qui vivait avec lui dans un penthouse à Griffintown, a longtemps été mal vue par l’organisation.
Des rumeurs persistantes faisaient état de sorties nocturnes trop fréquentes, de manque de sérieux, et d’une influence négative sur la jeune vedette du Canadien. Certains allaient même jusqu’à dire que Dvorak était un frein au développement de Caufield.
Mais cette année, Dvorak a changé son approche. Il s’est éloigné des projecteurs, a adopté un profil plus discret, et s’est concentré sur son rôle de joueur défensif. Il a affronté la tempête avec courage et a tenté de redonner un peu de valeur à son nom.
Seulement, son talent offensif est trop limité pour lui permettre de jouer un rôle clé à long terme à Montréal. Son avenir est scellé, et ce n’est pas faute d’efforts cette saison. Il s’est battu, il a résisté, mais ce n’est pas suffisant.
Si le jeune centre n’avait pas autant progressé, peut-être que Hughes aurait voulu garder Dvorak à rabais pour remplacer Jake Evans, qui sera vraisemblablement échangé.
Mais Beck s’impose de plus en plus comme un joueur capable de prendre ce rôle à court terme, et Hughes veut lui faire de la place.
La hiérarchie des centres est claire :
1. Nick Suzuki est intouchable.
2. Kirby Dach devrait revenir en force ou être muté à l'aile.
3. Beck est prêt à prendre du galon.
4. Oliver Kapanen pousse aussi en Suède.
Dans ce contexte, il n’y a plus de place pour Dvorak, même comme joueur de soutien. Montréal veut rajeunir son alignement et donner de l’espace aux jeunes qui sont prêts à s’imposer.
Christian Dvorak aura au moins tenté de redresser son image avant de quitter Montréal. Il aurait pu baisser les bras, mais il a fait l’effort de prouver qu’il pouvait encore contribuer à une équipe de la LNH.
Son avenir est ailleurs, et il ne lui reste plus qu’à attendre que Kent Hughes trouve une équipe prête à lui offrir une dernière chance. Le rideau tombe, et cette fois, il ne se relèvera pas.