C’est terminé pour Samuel Montembeault: la fin de son rêve

C’est terminé pour Samuel Montembeault: la fin de son rêve

Par David Garel le 2024-11-24

Hier soir, au Centre Bell, Samuel Montembeault a connu une soirée cauchemardesque, mais pas seulement en raison du score.

Alors que Martin St-Louis proclame sans relâche que son vestiaire est une famille, Montembeault a été abandonné par cette famille au moment où il avait le plus besoin d’elle.

Face à l’un de ses principaux rivaux, Adin Hill, champion de la Coupe Stanley et candidat sérieux pour l’équipe canadienne à la Confrontation des 4 nations, Montembeault avait une chance de marquer des points. Mais cette opportunité s’est transformée en humiliation.

Laissé exposé par des revirements grossiers de ses coéquipiers, Montembeault a cédé cinq fois sur 25 tirs avant que St-Louis ne mette fin à son supplice après la deuxième période.

Ce cinquième but, un tir pourtant facile de Zach Whitecloud, illustre moins une erreur de Montembeault qu’un énième moment où l’équipe l’a abandonné.

« Ce n’était pas de sa faute, » a tenté de justifier St-Louis après le match.

"Même les gardiens qui seront au tournoi des 4 nations n’auraient pu arrêter ça. Je me se sentais mal pour Monty."

Les excuses publiques et les justifications ne changent rien à la réalité : Montembeault a été laissé seul face à l’adversité.

Et les paroles de Martin St-Louis veulent tout dire: Montembeault a perdu tous ses espoirs de porter l'uniforme du Canada.

Son rêve international est terminé.

Kirby Dach, auteur d’une passe à l’aveugle qui a mené à un but des Golden Knights, a reconnu :

« Au nombre de fois où il nous a aidés, on lui en doit une. »

Mais des paroles ne suffisent plus pour réparer ce qui a été brisé. Alors que Montembeault se battait pour prouver sa valeur face à un rival direct, ses coéquipiers semblaient déjà résignés, offrant une performance apathique et indigne.

Cette trahison collective n’est que la dernière d’une série de coups portés à Montembeault. Selon Elliotte Friedman, le Canadien a poursuivi avec acharnement Yaroslav Askarov, jeune prodige des Predators, cet été.

Kent Hughes était prêt à sacrifier un choix de première ronde et Filip Mesar pour sécuriser les services du gardien russe, mais les Predators ont préféré l'offre des Sharks.

Ce n’est pas seulement une question de compétition. C’est un message clair : malgré ses performances solides l’an dernier, Montembeault n’a jamais gagné la confiance totale de la direction.

Et cette quête d’Askarov envoie un signal glaçant : Montembeault n’est pas vu comme le gardien d’avenir à Montréal.

Surtout que Kent Hughes a tout tenté pour obtenir Marc-André Fleury la saison dernière.

Montembeault a toujours tout donné pour son équipe. Il a accepté un contrat à rabais, espérant que sa loyauté serait récompensée.

Mais au lieu de cela, il se retrouve à devoir prouver sa valeur encore et encore, face à une direction qui semble prête à le remplacer à la moindre occasion.

Martin St-Louis parle d’une équipe comme d’une famille, mais Montembeault, hier soir, a dû se sentir trahi par cette famille.

Trahi par ses coéquipiers, trahi par une organisation qui explore constamment d’autres options, et trahi par un système qui préfère l’écraser plutôt que de le soutenir.

Montembeault devra puiser dans une force intérieure colossale pour surmonter cette épreuve. Mais peut-on vraiment demander à un joueur de performer quand l’organisation elle-même ne croit pas en lui ?

Le hockey est un sport cruel, et Montembeault l’apprend à ses dépens. Hier soir, il n’a pas seulement encaissé cinq buts. Il a encaissé un coup bien plus dur : celui de l’abandon par ceux qui sont censés être à ses côtés.

Le bon gars de Bécancour mérite mieux. Mais à Montréal, il semble qu’être un pilier de loyauté et de travail acharné ne soit pas suffisant.

Pour Montembeault, le chemin à parcourir n’est plus seulement celui du succès. C’est celui de la survie.

Surtout qu'il a confié à Félix Séguin qu’il rêvait de représenter le Canada à la Confrontation des 4 Nations. Une déclaration qui aurait pu inspirer, mais qui, dans le contexte actuel, résonne davantage comme une grave erreur de communication.

Alors que le Canadien de Montréal traverse une crise de confiance collective et individuelle, Montembeault, censé être le pilier de stabilité devant le filet, s'est permis d’afficher ses ambitions internationales.

Tout ça avant d'encaisser cinq buts sur 25 tirs.

Pour un gardien en quête de rédemption après des performances décevantes, évoquer une place avec Équipe Canada à quelques jours de l’annonce de la formation relève presque de l’inconscience.

Comment peut-il espérer être considéré pour une équipe nationale quand il peine à convaincre qu’il mérite encore sa place chez le CH ?

Cette déclaration, mal calculée, donne l’impression que Montembeault est déconnecté de la réalité. La priorité devrait être de stabiliser son jeu avec le Canadien, une équipe en pleine reconstruction qui ne peut se permettre des performances aussi irrégulières.

Le match contre Vegas aurait dû être une occasion de prouver sa valeur face à un rival direct pour Équipe Canada, Adin Hill.

Au lieu de cela, Montembeault a été abandonné par ses coéquipiers et a quitté la glace sous les huées après seulement deux périodes.

Pendant ce temps, Hill, champion de la Coupe Stanley, n’a eu que huit tirs à arrêter, soulignant encore plus la différence entre les deux performances.

Montembeault semble rêver d’une reconnaissance qu’il n’a pas encore méritée. Représenter le Canada est un honneur réservé aux meilleurs, et bien que Montembeault ait montré des éclairs de brillance dans le passé, ses performances actuelles le disqualifient pratiquement d’office.

Même si la course pour Équipe Canada est ouverte, avec une pénurie de gardiens d’élite comme Brodeur, Luongo ou Roy, Montembeault n’est pas en position de la gagner.

Les noms comme Binnington, Skinner, Hill, Daccord ou même Mackenzie Blackwood le devancent sans contestation possible.

Ce qu’il reste à Montembeault, c’est l’opportunité de se battre pour regagner la confiance de son équipe, mais cela nécessitera un changement drastique dans son approche.

Plutôt que de rêver à des aspirations internationales, il doit d’abord prouver qu’il peut être constant avec le Canadien, une tâche qui semble déjà pratiquement impossible.

En ce moment, Montembeault joue gros : son avenir à Montréal et, potentiellement, dans la LNH. Mais s’il continue à détourner son attention des priorités immédiates, il pourrait avoir de mauvaises surprises.

Car avec Jakub Dobes et Jacob Fowler qui vont débarquer, il est mieux de se concentrer sur sa place à Montréal...et non à l'international.

Pour rêver d’Équipe Canada, il faut d’abord exceller là où l’on est. Et actuellement, exceller n’est pas un mot qu’on associe à Samuel Montembeault.

Il est temps pour lui de revenir sur terre, car la LNH, et encore moins le hockey international, n’attend personne.

À lui de prouver qu’il peut être autre chose qu’un gardien de passage, ou il risque de voir ses rêves s’éteindre avant même d’avoir pris forme.