On dirait que personne n’a vu venir ce scénario-là.
Pas même Martin St-Louis.
Mais à la veille du match contre Boston, toutes les flèches pointent dans la même direction : Oliver Kapanen risque fort d’être le nouveau deuxième centre du Canadien.
Et si ça arrive, ce ne sera pas juste une petite réorganisation tactique. Ça pourrait carrément redéfinir la place de Zachary Bolduc dans la hiérarchie offensive du club.
Depuis le début de la saison, Kapanen en fait plus… avec moins.
Avec un temps d’utilisation moyen de seulement 12 minutes 45, sans avantage numérique, sans gros mandat, sans responsabilité élite, il a quand même trouvé le moyen de produire 6 buts, 4 passes, 10 points en 17 matchs.
C’est l’un des joueurs les plus efficaces par minute chez le Canadien. C’est simple : à chaque fois qu’il touche la rondelle, il se passe quelque chose.
À l’inverse, Zachary Bolduc traverse un mur invisible depuis un mois. Il avait explosé en octobre, on se disait qu’il allait s’installer.
Mais depuis ses quatre premiers buts, c’est le silence radio.
Sept derniers matchs sans produire, malgré 13 minutes 25 de moyenne, et surtout du temps en avantage numérique que Kapanen n’a pas.
Ça commence à ressembler à un schéma clair : le Canadien ne voit plus Zachary Bolduc comme un centre.
Le test de début de saison, un essai timide, s’est effondré dès qu’il a fallu gagner des mises au jeu.
Il se faisait brasser, il perdait systématiquement les faceoffs, et le staff a vite compris que ce n’était pas là qu’il allait aider l’équipe.
Depuis ce temps-là, Bolduc est fixé à l’aile, point final.
Et même à cette position, il traverse une séquence inquiétante : 4 buts et 2 passes depuis le début de la saison, mais ses quatre buts datent presque tous de la première quinzaine d’octobre.
Et pendant que Bolduc se cherche, Oliver Kapanen, lui, réussit à produire avec beaucoup moins de minutes, ce qui change complètement la conversation à Montréal.
Et le message de Martin St-Louis est clair : il ne voit pas Bolduc au centre. Pas cette année. Peut-être pas dans ce système.
Et pendant que Bolduc s’enlise, une opportunité monstrueuse se présente… grâce à une blessure.
Alex Newhook est parti pour quatre mois. C’est cruel, mais c’est la réalité du sport : quand quelqu’un tombe, un autre est forcé d’émerger.
Le Canadien a rappelé Jared Davidson, mais personne ne s’attend à ce que Davidson débarque dans la LNH pour jouer entre deux recrues comme Demidov et Kapanen.
Ce serait absurde. Aucun coach ne fait ça, surtout pas dans le contexte actuel, où la confiance du vestiaire se fragilise chaque fois que la balle roule du mauvais bord.
Tout semble pointer vers un alignement logique : Davidson avec Dach et Gallagher.
Deux joueurs d’expérience qui peuvent absorber la nervosité du kid et garder le bateau à flot ... et un tandem beaucoup plus explosif pour la deuxième ligne : Kapanen au centre, entouré de Demidov et Bolduc.
Pendant ce temps-là, Oliver Kapanen, lui, n’a jamais réellement eu sa chance au centre… jusqu’à maintenant.
Malgré un rôle limité, malgré ses 12 minutes 45 de temps de jeu par match, il produit. Il fait avec peu.
Il ne triche pas.
C’est pour ça qu’on a l’impression que la prochaine décision du coach est en train de se dessiner d’elle-même : Kapanen va obtenir la première vraie audition comme deuxième centre et Bolduc sera promu à ses côtés.
Et peut-être que c’est ça, finalement, qui pourrait réveiller Bolduc.
Il a besoin d’être tiré vers le haut, pas laissé dans une soupe où il ne sait même plus quel rôle il est censé jouer.
Un trio Demidov-Kapanen-Bolduc?
C’est peut-être la première fois depuis le début de la saison que Bolduc se retrouverait dans une situation où tout est aligné pour qu’il suive le rythme au lieu de le subir.
Et ça, ça pourrait changer son année qui commence à prendre des tengentes catastrophiques.
À suivre...
