Maxime Comtois doit aujourd'hui faire face à une réalité difficile.
Le temps est déjà bien lointain où Comtois était considéré comme un solide espoir des Ducks d'Anaheim. Après une tentative infructueuse d'humilier publiquement son ancien coéquipier Trevor Zegras, Comtois se voit contraint de quitter la LNH pour rejoindre le Dynamo de Moscou dans la KHL.
Une décision qui, bien que présentée comme la meilleure pour sa carrière, cache mal l'amertume d'une défaite sur le plan personnel et professionnel.
Lors d'une entrevue exclusive avec les Amateurs de sports sur les ondes du 98,5 FM, Comtois a tenté de justifier son choix de rejoindre la KHL.
«Je trouvais que, à ce moment, c'était la meilleure décision pour ma carrière. Il y a plusieurs facteurs qui ont un peu penché dans la balance." (crédit: 98,5 FM)
"C'est sûr que ça n'a pas été une décision facile, mais je te dirais que, en me demandant où je veux aller, comment je veux m'améliorer et être meilleur, je trouvais que la KHL et le Dynamo de Moscou, c'était la meilleure décision pour moi.»
La meilleure décision financière oui. Car son salaire dans la KHL va se situer certainement entre 500 000 dollars et 1 M$. Et il n'avait absolument aucune option dans la LNH.
Comtois jure qu'il n'a pas pris cette décision pour l'argent. Il sent que Moscou était le meilleur endroit pour qu'il s'améliore, vivre une expérience internationale et le meilleur chemin pour revenir dans la LNH. Le Québécois jure qu'il n'a pas fait une croix sur la meilleure ligue au monde.
«Pas du tout. Mon rêve, c'est toujours de jouer la Ligue nationale, de revenir un jour. Je trouvais juste que pour l'année prochaine, ma meilleure option était la KHL."
"Je dirais que je suis assez excité d'y aller. J'ai hâte de partir, d'aller vivre ça et je suis sûr que ça va être une belle expérience.»
Pourtant, cette décision fait suite à une querelle publique avec Trevor Zegras, une étoile montante des Ducks. Comtois avait tout simplement été cinglant en qualifiant Zegras de « nuisance défensive », ajoutant que ce dernier oubliait souvent ses responsabilités défensives en cherchant à marquer des points.
« Il va en faire, des points… Sauf que, la seule affaire, c’est qu’il est tellement offensif qu’il veut partir trop vite. Des fois, il oublie qu’il y a une zone défensive. »
La réplique cinglante de Zegras avait été sans détour.
« QUI? Je ne le connais pas »
Une bonne leçon pour Comtois qui s'est rappelé qu'il valait mieux tourner sa langue sept fois avant de parler. Cette humiliation publique n'a fait qu'amplifier la situation déjà précaire de Comtois dans la LNH.
Après avoir été libéré par les Ducks, Comtois a signé un contrat à deux volets avec les Hurricanes de la Caroline, mais il n'a jamais réussi à se rétablir comme un joueur de premier plan dans la ligue.
Son transfert vers la KHL, bien que présenté de manière positive, est perçu par beaucoup comme un aveu de défaite. Mais Comtois persiste et signe: pour lui, aller à Moscou est une victoire personnelle.
«Ça a super bien été avec Moscou.. Ils m'ont donné la chance de m'asseoir un peu sur le contrat et de penser à ce que je voulais faire. Ils ne m'ont pas mis de pression."
"J'ai eu plusieurs contacts avec le GM, avec le coach aussi, des joueurs là-bas. Ils veulent que je sois confortable. Ils veulent que moi et ma femme on arrive là-bas et qu'on se sente comme si on était chez nous"
"Donc c'est assez le fun d'entendre ça de la part d'eux. Et se faire dire qu'on le veut dans ton équipe, aussi. C'est toujours le fun et ça n'arrive pas souvent donc.»
Pendant ce temps, Trevor Zegras n'a pas été transigé malgré les critiques, les rumeurs et la trahison d'anciens coéquipiers.
Qualifiant sa saison 2023-24 de « combat contre l'adversité », Zegras a fait preuve de résilience et de courage, montrant des signes de maturation tant sur le plan mental que physique.
Il aurait pu ignorer Comtois. Cela aurait été encore plus noble. Mais il voulait seulement rappeler à la LNH que personne allait lui marcher sur les pieds.
"Les gens qui me connaissent peuvent parler de moi. Pour ceux que je ne connais pas, je m'en fous".
« Je pense que mentalement, cela a été plus difficile cette année. Quand vous vous éloignez de ça et que vous vous concentrez juste sur le fait de venir à la patinoire, d'être là où vous êtes et de contrôler ce que vous pouvez contrôler, peu importe ce que les gens disent. »
Cette chicane publique entre Comtois et Zegras n'est pas quelque chose de nouveau dans le monde du hockey, où les égos et les rivalités ont toujours existé dans la LNH.
Alors que Zegras tentera de redevenir la vedette qu'il est à Anaheim, Comtois doit reconstruire sa carrière loin de la LNH, dans un pays en proie à des conflits géopolitiques.
Le chemin vers le succès peut être parsemé d'obstacles et Comtois devra faire preuve d''humilité et de résilience pour surmonter ce défi international.
Le Québécois devra prouver que sa décision de rejoindre la KHL était vraiment la meilleure pour sa carrière, tandis que Zegras devra prouver qu'il n'est pas un poison sur une glace ou dans un vestiaire.
Comtois devra désormais se concentrer sur son jeu et laisser ses rivalités de côté s'il veut un jour revenir dans la meilleure ligue au monde.
Trevor Zegras l'attend au tournant.