Pierre-Karl Péladeau persiste et signe : il veut ramener les Nordiques à Québec et souhaite que TVA Sports demeure le diffuseur exclusif de la LNH, malgré les lourdes dettes accumulées.

Péladeau a réaffirmé ses intentions en déclarant :

« J’ai eu l’occasion de dire à quelques reprises que nous sommes en relation avec des représentants de la ligue. Nous sommes les titulaires des droits nationaux de la LNH et ces droits-là vont venir à échéance dans deux ans."

"Dans une perspective de renouvellement à TVA Sports, on croit qu’on a fait un très bon travail et que la formule qu’on va proposer sera à nouveau gagnante. Pour le reste, on verra en fonction des souhaits de la direction de la ligue. »

Même les employés de TVA Sports, qui pensaient perdre leur emploi très bientôt, se grattent la tête aujourd'hui. Les chaînes sportives québécoises, dont TVA Sports, traversent actuellement une période financière extrêmement difficile.

TVA Sports, en particulier, accumule des pertes financières depuis sa création. En douze ans, la chaîne a perdu près de 250 millions de dollars. Certains parlent même de 300 millions de dollars de pertes.

L'année 2023 a été particulièrement éprouvante avec des pertes enregistrées de près de 10 millions de dollars, bien qu'il s'agisse d'une légère amélioration par rapport à la perte de 11 millions de l'année précédente.

La situation est également critique pour RDS, autrefois la chaîne francophone la plus rentable au Québec. Le Réseau des Sports a vu ses performances financières se dégrader significativement, enregistrant des pertes similaires à celles de TVA Sports en 2023.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a révélé que RDS, RDS Info et TVA Sports ont chacune perdu près de 10 millions de dollars au cours de l'année.

La perte d'abonnés est un autre problème majeur pour ces chaînes. TVA Sports a perdu près de 10 % de ses abonnés, soit plus de 123 000 personnes, tandis que RDS a perdu 8 % de sa base d'abonnés, représentant près de 127 000 abonnés.

Cette tendance à la baisse se poursuit depuis plusieurs années, avec une diminution annuelle de 5 % à 10 % des abonnés.

Les coûts croissants des droits de diffusion, couplés à une baisse des revenus publicitaires, aggravent encore la situation financière des deux chaînes.

Chez RDS, malgré une augmentation des revenus de 7 % en 2023, les dépenses de programmation et de production ont augmenté de 27 %, affectant lourdement la rentabilité.

Pour TVA Sports, les revenus publicitaires ont chuté de 25 %, bien que cette baisse ait été partiellement compensée par une réduction des dépenses de production et de programmation.

Malgré un bénéfice net de 3,5 millions de dollars pour 2023, il est évident que TVA Sports continue de peser sur les résultats financiers du groupe.

Les défis sont nombreux pour les chaînes sportives québécoises, et il reste à voir comment elles vont s'adapter pour surmonter ces difficultés financières persistantes.

Certains experts estiment qu'il est de plus en plus probable que les chaînes sportives disparaissent dans un avenir proche.

Le Canadien de Montréal pourrait être diffusé sur HABS TV, un projet de streaming payant prévu pour 2026, à moins qu'une offre irrésistible d'Amazon ou de Netflix ne vienne changer la donne.

Pour TVA Sports, l'avenir semble incertain. Sa fermeture est envisagée pour l'été 2026, lorsque le contrat coûteux avec la LNH arrivera à terme.

Donc, d'entendre Péladeau qu'il veut refaire une offre pour garder les droits exclusifs francophones de la LNH ne fait absolument aucun sens.

«Notre intérêt pour les Nordiques et TVA Sports est toujours là et pour une raison simple: les conditions sont toujours au rendez-vous»

Pourtant, il avait avoué il y a quelques mois son erreur à Paul Arcand d'avoir payé trop cher ces droits de la LNH.

« Je pense qu’aujourd’hui, nous sommes “à la lisière” » (crédit: 98,5 FM)

. « Il y a un certain nombre de considérations qui ne militent pas dans la perspective d’une réussite en ce qui concerne TVA Sports. »

Péladeau avait avoué à Arcand que la disparition de TVA Sports était inévitable, marquant la fin d'une époque pour les chaînes sportives au Québec.

"On a investi plus de 200 millions de dollars depuis 2011 dans TVA Sports. Oui, on a payé trop cher (720 millions de dollars) pour les droits de la LNH, mais c'était dans l'optique qu'on allair ravoir les Nordiques"

Il faut ajouter que TVA Sports a aussi perdu la perte du contrat de la Major League Soccer (MLS) au profit d’Apple. Comment aujourd'hui, Péladeau peut-il mentir au point de nous dire qu'il veut continuer son association avec la LNH quand c'est justement ce contrat qui a plombé TVA Sports?

« Antérieurement, on pouvait penser que la télévision allait garder une espèce de créneau de l’évènement en direct. Ce n’est plus vrai. » avait affirmé Péladeau à Arcand.

Et aujourd'hui, il dit absolument le contraire. Cette situation est particulièrement cruelle pour les employés de TVA Sports.

Leur donner de l'espoir quant à l'avenir de la chaîne, plutôt que de les préparer à chercher un nouvel emploi, est injuste.

Pierre-Karl Péladeau semble se perdre dans les dettes et les promesses non tenues. Il est impératif qu'il retrouve la tête froide et prenne des décisions réalistes pour le bien de tous ceux qui dépendent de cette entreprise.

Au final, on parle d'êtres humains, des pères et des mères, qui veulent avoir l'heure juste sur leur avenir. Péladeau doit se rappeler qu'il n'est pas dans un jeu...mais bien dans la vraie vie...

Saga à suivre....

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