Chris Kreider refuse de se faire échanger à Montréal

Chris Kreider refuse de se faire échanger à Montréal

Par David Garel le 2024-12-23

Rien ne va plus pour Chris Kreider.

Il se retrouve dans une situation délicate qui met en péril son avenir avec les Rangers de New York.

Envoyé dans les gradins lors du dernier match avant Noël contre les Devils, Kreider est en proie à des rumeurs d’échange depuis que le directeur général Chris Drury a fait circuler son nom dans une liste de joueurs disponibles.

Pour Montréal, Kreider évoque bien plus que des statistiques.

On es toujours hanté par l’incident de mai 2014, où sa collision controversée avec Carey Price a non seulement ruiné les espoirs du Canadien pour la Coupe Stanley, mais potentiellement écourté la carrière du légendaire gardien.

Avec une production en déclin cette saison (11 buts et une seule passe en 30 matchs), Kreider est devenu un poids pour une équipe des Rangers en pleine reconstruction.

Son contrat de 6,5 millions $ par année jusqu’en 2027, bien qu’attrayant pour une équipe à la recherche d’expérience, représente une barrière dans un marché où les équipes cherchent à maximiser leur flexibilité salariale.

Surtout qu'on parle d'un attaquant de 33 ans sur la pente descendante.

Pierre LeBrun, dans son segment Insider Trading, a souligné que le traitement réservé à Kreider, autrefois un leader indispensable des Rangers, reflète une volonté de Drury de secouer son effectif :

« Les Rangers ont déjà envoyé Jacob Trouba à Anaheim. Il semble que Kreider soit le prochain. »

Pour les partisans montréalais, Kreider est le visage d’un des moments les plus sombres de leur histoire récente.

En 2014, sa collision avec Carey Price dans le premier match de la finale de l’Association de l’Est a transformé une équipe prétendante en une proie facile pour les Rangers.

Dustin Tokarski, malgré toute sa détermination, n’a jamais pu combler le vide laissé par un Price en pleine possession de ses moyens.

Cet épisode alimente encore aujourd’hui une rancune tenace. Montréal se demande toujours « et si ? ».

Et si Price n’avait pas été blessé ?

Et si le Canadien avait gagné cette série et affronté les Kings en finale ?

La blessure a non seulement brisé cet espoir, mais a également marqué le début de la fin pour Carey Price, qui n’a jamais retrouvé sa pleine santé.

Le cas de Kreider à Montréal va au-delà de cette collision. Repêché au 19ᵉ rang par les Rangers en 2009, Kreider aurait pu, ou plutôt aurait dû, être un joueur du Canadien.

Mais une pression interne a poussé Trevor Timmins à opter pour Louis Leblanc, le favori local. Un choix motivé davantage par des considérations émotionnelles que sportives.

Timmins lui-même a admis que Kreider était son choix initial :

« Chris Kreider était mon choix à la place de Louis. Mais on m’a laissé entendre que je devais éviter les espoirs américains. Choisir Leblanc était un choix politique autant que sportif. »

Louis Leblanc a été un flop complet.

Pendant ce temps, Kreider s’est imposé comme un des meilleurs attaquants de puissance de la ligue, marquant plus de 300 buts en carrière.

Alors que son histoire à New York semble toucher à sa fin, Kreider incarne un dilemme : est-il encore capable de contribuer à une équipe prétendante, ou est-il voué à devenir un joueur de profondeur surpayé comme Brendan Gallagher ?

Le Canadien, qui a longtemps souffert de ses choix passés et des blessures de Price, ne pleurera pas son départ éventuel des Rangers.

Mais pour Kreider, l’histoire est différente. De héros à New York à bouc émissaire à Montréal, il est une figure qui polarise, autant par ses actions que par ce qu’il symbolise.

Peut-être qu’un jour, les partisans des Rangers, tout comme ceux du Canadien, se demanderont « et si ? ».

Mais pour l’instant, Kreider navigue dans des eaux troubles, son avenir dans la LNH incertain, et son héritage en suspens.

Chris Kreider voit son avenir dans la LNH s’assombrir, mais une chose est claire : Montréal ne sera pas sa destination.

Avec sa clause de non-échange modifiée, Kreider a le pouvoir de refuser une transaction vers 15 équipes de son choix. Et selon plusieurs sources, le Canadien de Montréal figure sans aucun doute sur cette liste.

Pour Kreider, Montréal n’est pas une ville comme les autres. Elle est synonyme de l'incident de 2014 qui a marqué un tournant dans la carrière de Carey Price et dans l’histoire récente du Canadien.

En fonçant sur Price, Kreider est devenu l’un des ennemis publics numéro un de la métropole québécoise. Une rivalité alimentée par les souvenirs d’une opportunité de Coupe Stanley envolée.

Montréal, de son côté, ne pleurera jamais la carrière de Kreider. Et il semble que le sentiment soit réciproque. Ajouter le Canadien à sa liste d'équipes interdites reflète une volonté de couper tout lien avec une organisation et une ville où il ne serait jamais le bienvenu.

« La clause de Kreider complique énormément les choses pour les Rangers. Non seulement son salaire est difficile à déplacer, mais les équipes intéressées ne peuvent pas toutes engager des discussions à cause de ses restrictions. »

Refuser une transaction vers Montréal n’est pas seulement un détail contractuel, mais aussi une déclaration. Kreider sait qu’il ne pourrait jamais effacer les souvenirs de 2014 dans l’esprit des partisans montréalais.

Même s’il avait été échangé au Canadien, ce qui ne serait pas arrivé vu que le CH n'a absolument pas besoin d'un buteur fini, il aurait sans doute affronté une pression insoutenable, non seulement pour performer, mais aussi pour répondre à des attentes déformées par l’histoire.

D’autres équipes figureraient également sur sa liste, mais Montréal est sans doute la plus symbolique. Pour une ville où le hockey est une religion, l’arrivée de Kreider aurait été perçue comme une trahison.

Avec sa clause de 15 équipes et son rendement déclinant, Kreider devient un casse-tête pour les Rangers. Trouver une équipe prête à l’accueillir, tout en respectant ses restrictions, fera en sorte que New York devra le vendre à rabais.

Pour l’instant, Kreider reste à New York, mais le temps presse pour les Rangers. Si une transaction n’est pas conclue d’ici la date limite des échanges, l’organisation devra peut-être envisager des mesures encore plus drastiques, comme racheter son contrat ou le rétrograder dans un rôle réduit.

Que ce soit à New York ou ailleurs, l’histoire de Chris Kreider est celle d’un joueur qui a brillé par moments, mais qui a aussi laissé derrière lui une traînée de regrets et de polémiques.

Et pour Montréal, cette histoire restera une plaie ouverte, marquée par une collision, un rêve brisé et un nom qui ne sera jamais le bienvenu.

Jamais au grand jamais.