Manque de cohérence : Martin St-Louis trahit Ivan Demidov

Manque de cohérence : Martin St-Louis trahit Ivan Demidov

Par André Soueidan le 2025-10-19

C’est à se demander si Martin St-Louis regarde les mêmes matchs que nous. Parce qu’hier soir, alors que le Centre Bell vibrait d’une tension dramatique, que le Canadien dominait les Rangers dans presque tous les aspects du jeu, l’entraîneur-chef du CH a tout foutu en l’air dans les dernières minutes… encore une fois.

Oui, le Canadien a perdu 4-3 en temps réglementaire. Une première depuis février dernier au Centre Bell.

Mais ce n’est pas ça le plus troublant. Ce n’est pas non plus le fait que Samuel Montembeault a mal paru, même s’il a lui-même admis que cette défaite était sur ses épaules.

Non. Ce qui dérange, c’est cette manie maladive de Martin St-Louis de refuser de récompenser ceux qui méritent, et d’insister pour défendre des choix émotionnels qui ne fonctionnent pas.

Hier, c’était l’exemple parfait.

Le Canadien contrôlait le match. Il avait plus de possession, plus de vitesse, plus de tout.

Mais les Rangers ont fait ce que fait un club mature, un club prêt à gagner : ils ont capitalisé sur leurs rares chances. Deux fois en avantage numérique, et deux fois c’est rentré.

Pendant ce temps, Martin St-Louis, lui, regardait un Ivan Demidov flamboyant sur la deuxième vague du power play… et l’a ignoré en fin de match quand ça comptait pour vrai.

Pendant ce temps, Ivan Demidov faisait enfin ce qu’on attendait depuis le début de la saison : il profitait d’une vraie opportunité.

Avec Patrick Laine absent, Nick Suzuki s’est retrouvé à jouer sur les deux vagues de l’avantage numérique. Et c’est là que la magie s’est produite.

Sur la deuxième vague, pendant à peine une quarantaine de secondes, Demidov a été placé sur le flanc droit, en compagnie de Suzuki.

Et qu’est-ce qu’il a fait? Il a attiré tous les joueurs des Rangers vers lui comme un aimant, avant de glisser une passe transversale parfaite à Suzuki qui attendait de l’autre côté, fin seul, dans l’angle mort.

But. De toute beauté. Un jeu dessiné par un artiste.

Pas un jeu accidentel. Un jeu construit, réfléchi, électrisant.

Et c’est là qu’on se dit : ok, c’est le déclic. Martin va enfin lui faire confiance.

Mais non.

Fin de match. Deux minutes à jouer. Deux punitions simultanées. On est à 4 contre 4. Le CH retire son gardien. Ça devient un avantage de 5 contre 4. Parfait pour sortir les gros canons.

Et qui Martin St-Louis envoie sur la glace?

Juraj Slavkovsky.

Pas Demidov. Slafkovsky. Encore.

Celui qui, depuis le début de l’année, plombe la première vague de l’avantage numérique avec ses décisions lentes, ses tirs bloqués, son absence d’instinct. Celui à qui on a tout donné, et qui n’a presque rien rendu.

Oui, certainement, Juraj Slavkovsky a marqué hier à cinq contre cinq.

Et il faut le dire : il commence à être productif dans ce contexte-là. Il s’impose mieux, il prend des tirs plus dangereux, et il s’améliore dans ses lectures en jeu égal.

On l’a vu, on l’a reconnu, on l’a dit. Mais l’avantage numérique, c’est une autre game. C’est un autre tempo. Un autre niveau de lecture.

Il faut savoir prendre son espace, garder son sang-froid, attirer la pression pour mieux distribuer.

Et ça, Slavkovsky ne l’a pas encore. Ce n’est pas sa game. Il exécute trop vite, ou pas assez. Il force les jeux. Il ne fait pas lever l’unité. Il ne crée pas. Pas comme Demidov.

Pendant ce temps, Ivan Demidov, lui, reste collé au banc.

Alors que c’était SON moment.

Alors qu’il venait de prouver, en une seule présence, qu’il était capable de briser une structure défensive. Qu’il pouvait faire basculer un match.

Et on l’ignore. On l’oublie. On lui claque la porte au nez.

C’est plus qu’un manque de confiance. C’est un manque de cohérence.

Et si t’es Ivan Demidov, tu te poses la question : Qu’est-ce que je dois faire de plus?

Marquer? Il l’a fait .... Briller à cinq contre cinq? Il l’a fait.

Créer un but à lui seul sur l’avantage numérique? Il vient de le faire.

Et pourtant, quand le match est sur la ligne, quand ça compte pour vrai, on te traite comme un figurant.

Tu regardes Slavkovsky rater une passe facile, forcer un tir bloqué, tasser la rondelle comme s’il jouait au deck.

Et toi, tu restes là. Immobile. Prisonnier du banc, de la hiérarchie, des décisions incompréhensibles d’un coach qui dit vouloir bâtir sur le mérite, mais qui agit selon le statut.

Tu ne peux rien dire. Tu ne peux rien faire. Tu encaisses.

Et tu te dis que t’es en train de jouer dans une ligue où ce n’est pas le talent qui parle, mais le narratif. Où le message est plus important que la victoire. Où l’on préfère échouer avec les favoris que gagner avec les meilleurs.

C’est ça, la misère.

Ouch...