Cole Caufield dans de beaux draps: tempête chez USA Hockey

Cole Caufield dans de beaux draps: tempête chez USA Hockey

Par Marc-André Dubois le 2025-05-24

C’est la tempête cruelle qui vient de frapper Cole Caufield en plein cœur. Alors qu’il a lui-même décidé de décliner l’invitation pour représenter les États-Unis au Championnat du monde 2025, voilà que son pays atteint la grande finale… pour la première fois depuis 1934.

Et pendant qu’il se repose dans le confort montréalais, les Conor Garland, Cutter Gauthier et Brady Skjei réécrivent l’histoire de USA Hockey. La tempête américaine balaie tout sur son passage. Et Caufield, lui, regarde le train passer.

C’est un coup dur. Pas parce qu’il aurait fait une différence (encore que…), mais parce qu’il a manqué l’occasion de réaffirmer son importance au sein du programme national.

En 2024, il avait dit oui. Il s’était pointé au Championnat du monde avec des attentes gigantesques. Et le résultat avait été catastrophique : une élimination en quart de finale, aucune médaille, et une impression fade sur l’organisation. C’est là que Bill Guerin, le grand architecte du programme américain, a commencé à douter de lui.

Et ce doute, il ne l’a jamais vraiment effacé. En coulisses, les messages étaient clairs : Caufield devait montrer de la constance, de la maturité, et surtout une volonté ferme de représenter son pays à chaque occasion.

Cole Caufield n’a rien oublié. Le tournoi des 4 Nations est terminé depuis des mois, mais l’amertume reste vive. Voilà pourquoi en fin de saison, il patinait avec une rage dans le regard. Il ne le disait pas publiquement. Il ne faisait pas de déclarations fracassantes. Mais tout dans son jeu criait vengeance.

Il se souvient des propos de Bill Guerin. Des mots tranchants lancés comme des coups de fouet dans les médias. Guerin n’avait pas besoin de nommer Caufield. Tout le monde avait compris.

Le message était brutal : « Si un voyage dans les Caraïbes est plus important que le Championnat du monde, vous n’êtes pas vraiment engagé. »

L’ancien bon petit gars du Wisconsin a encaissé sans broncher. Il a ravaler son orgueil. Il s’est juré de ne plus jamais être pris au dépourvu comme ça. Et il a commencé à cocher ses matchs comme autant d’occasions de renverser la vapeur.

Il a joué comme un homme possédé en fin de saison. Comme s’il avait un point à prouver à chaque présence sur la glace. Pas seulement à Guerin. À toute l’organisation de USA Hockey. À tous les sceptiques. À tous ceux qui ont vu en lui un simple party boy de Griffintown.

Il faut le dire franchement : ce que Bill Guerin a fait était une gifle publique. Il aurait pu appeler Cole. Il aurait pu clarifier ses attentes. Mais non. Il a préféré le faire à la radio, dans les journaux, dans les coulisses. Et Cole a encaissé. Il a encaissé sans un mot. Mais pas sans réaction.

Mais en ratant l'édition 2025 du championnat du monde, sans le savoir, il vient d'ajouter de l'huile sur le feu.

Car Guerin ne veut pas de demi-engagement. Il veut des soldats, des ambassadeurs. Ceux qui refusent d’y aller une année risquent de ne pas recevoir le texto l’année suivante.

Et cette année, Cole a dit non. Peut-être qu’il voulait se reposer. Peut-être qu’il était fatigué mentalement. Mais le timing est désastreux.

Non seulement les États-Unis gagnent tout, mais ils le font sans lui. Et les héros de cette épopée sont précisément des joueurs de sa position, des marqueurs naturels qui bousculent la hiérarchie : Garland, Gauthier, Eyssimont, Pinto…

Tous ces noms se taillent une place dans le cœur de Bill Guerin. Et pendant ce temps, Caufield, lui, voit sa cote chuter.

Et ce n’est pas comme si le timing hors-glace aidait. Depuis deux saisons, l’image de Cole Caufield a changé à Montréal.

Fini le bon petit gars au sourire angélique. Place au Don Juan de Griffintown. Les histoires d’Instagram, les DM à répétition, les soirées mondaines et les conquêtes d’un soir ont fait de lui une figure controversée.

Des balados comme Stanley25 ont raconté les histoires du fameux penthouse qu’il partageait avec Christian Dvorak. Une vie nocturne active, disons-le.

Et même si certains jugements sont sévères, Bill Guerin n’a pas de temps à perdre avec les excuses. Il voit tout. Il entend tout. Et il veut des ambassadeurs. Caufield a eu sa chance. Et il l’a peut-être laissée passer.

Ajoutez à cela sa réaction frustrée après avoir été ignoré pour le tournoi des 4 Nations plus tôt cette année. Selon les rumeurs rapportées dans plusieurs balados, Caufield aurait été « furieux » d’avoir été écarté de la formation.

Il croyait qu’il avait payé sa dette, qu’il avait montré sa bonne foi en 2024. Mais pour Guerin, ce n’était pas suffisant. Et sa décision de ne pas se présenter en 2025 n’a fait qu’enfoncer le clou.

L’analyste Dany Dubé avait d’ailleurs pointé du doigt « l’absence d’instinct de compétition de Caufield » lors de ce genre d’opportunités. Un message repris par plusieurs voix aux États-Unis qui veulent voir un noyau engagé et constant.

Et avec le départ de Dvorak, c’est aussi un trou émotif qui se creuse. Car Dvorak, c’était le meilleur ami de Caufield dans la chambre.

Son coloc, son complice. Un gars discret, pas flamboyant, mais respecté. S’il part, Cole perd son ancre. Une ancre déjà fragilisée par une année de critiques, d’exclusion, et d’erreurs de jugement.

La suite pour Caufield? Elle est floue. Il aura le luxe de huit ans garantis à 62,8 M$, mais l’amour de USA Hockey, lui, n’est plus garanti. Il devra se battre, refaire ses preuves. Et surtout, il devra convaincre Bill Guerin qu’il veut encore faire partie du plan.

Car à ce rythme, il regarde passer le train. Et le train, parfois, ne repasse pas.