Le tournoi des 4 Nations est terminé depuis plusieurs jours, mais Cole Caufield ne l'a pas oublié.
Hier soir, à Ottawa, il n’avait qu’une seule idée en tête : rappeler à Bill Guerin et aux dirigeants d’USA Hockey qu’ils ont fait une erreur monumentale.
Son trio avec Nick Suzuki et Juraj Slafkovsky était tout simplement inarrêtable. Ils étaient partout, récupéraient toutes les rondelles, mettaient la pression sans relâche.
Les Sénateurs d'Ottawa ne savaient plus où donner de la tête. En première période, ils ont passé plus de temps à courir après la rondelle qu'à essayer de construire quoi que ce soit.
Et Cole Caufield? Il a marqué un but à 5 contre 5, comme pour souligner qu'il peut dominer même sans avantage numérique. Il était partout.
Il n'avait pas besoin de parler. Son message était clair : "Vous avez fait une erreur."
Bill Guerin et son équipe ont fait le choix de construire un alignement robuste pour le tournoi des 4 Nations. Ils ont misé sur des joueurs au style "papier sablé", capables de brasser l'adversaire, de provoquer, de jouer un hockey intimidant.
On peut comprendre la stratégie. Après tout, les frères Tkachuk ont dicté le ton avec leur jeu physique. Jack Hughes, lui, s'est fait brasser toute la semaine et n'a jamais semblé à l'aise. Austin Matthews, capitaine de Team USA, a semblé effacé par moments, incapable de prendre le contrôle du jeu.
Caufield, un joueur de finesse, aurait-il été une cible facile dans un tournoi aussi intense? Peut-être. Mais si on ne prend que des joueurs de robustesse, qui va marquer des buts?
On peut comprendre la stratégie, mais il reste que le résultat est le même : Team USA a perdu en finale contre le Canada. Et à la fin de la journée, ce qui compte, c'est de gagner.
Et c'est là que le raisonnement des dirigeants d'USA Hockey pourrait être remis en question. Car si Cole Caufield n’aurait peut-être pas été un facteur dominant dans ce tournoi ultra-physique, il pourrait l’être dans un tournoi où la vitesse et l'exécution sont reines.
Les Jeux olympiques ne sont pas le tournoi des 4 Nations. Ce n'est pas un tournoi où les arbitres rangent leur sifflet et laissent tout passer.
Aux JO, les règles sont différentes. Les mises en échec assassines? Interdites. Les bagarres? Zéro tolérance. Une équipe construite autour de joueurs uniquement physiques risque d’avoir de la misère à dominer un tournoi qui favorise la vitesse et la précision.
Et c'est là que Cole Caufield revient dans l'équation.
Parce que si USA Hockey pense que des joueurs comme Brady Tkachuk et Matthew Tkachuk peuvent jouer de la même façon aux JO qu'ils l'ont fait aux 4 Nations, ils vont tomber de haut. Les équipes qui vont briller dans ce contexte sont celles qui peuvent marquer rapidement, qui peuvent exécuter avec précision.
Et dans cette catégorie, Cole Caufield est un expert.
Hier soir, il a joué comme un gars qui veut prouver un point. Pas juste à Bill Guerin. Pas juste à Team USA. Mais au monde entier.
Caufield n’a jamais caché son ambition de jouer pour son pays. Il a grandi dans le programme américain, a eu du succès avec Jack Hughes, a développé des automatismes avec des gars comme Trevor Zegras. Son rêve est d’être sur la plus grande scène.
Et il sait que pour réaliser ce rêve, il doit forcer Team USA à le prendre. Il ne peut pas leur laisser le choix.
Hier soir était une première démonstration. Mais il ne compte pas s'arrêter là.
Chaque match est une audition. Chaque but est une preuve supplémentaire. Et plus la saison avance, plus il devient difficile de justifier son exclusion.
Alex DeBrincat, lui aussi laissé de côté, a choisi une autre approche. Il s’est battu lors d'un match contre le Wild, envoyant un message de manière plus brute.
Caufield n'a pas besoin de jeter les gants. Il n'a pas besoin de jouer un jeu qui ne lui correspond pas.
Tout ce qu'il a à faire, c'est marquer. Encore et encore. Rendre la décision de Bill Guerin impossible.
Et si hier soir était un aperçu de ce qui s'en vient, Team USA ferait bien de prendre des notes.
Car si les frères Tkachuk ont fait parler d'eux pour leurs provocations et leur style abrasif, c'est avec des buts qu'on gagne des tournois internationaux.
Et Cole Caufield sait comment marquer.
Il le sait. Bill Guerin le sait.
Et à ce rythme-là, il sera impossible de l'ignorer deux fois.
Le message est passé.
Et ce n'est que le début.