Inacceptable. Inexplicable. Impardonnable.
Le Centre Bell vibrait d’une énergie rare. Ivan Demidov, le prodige russe surnommé “Demigod”, venait de livrer une performance éblouissante pour son premier match dans la LNH : une passe sublime dès sa deuxième présence, suivie d’un but spectaculaire sur son premier tir. Le public était en transe, prêt à le voir conclure la soirée en beauté.
Mais lorsque la fusillade a été annoncée, l’incompréhension a envahi les gradins. Demidov n’était pas parmi les tireurs désignés.
Martin St-Louis, l’entraîneur-chef, avait choisi de ne pas envoyer celui qui avait pourtant été une révélation tout au long du match. Une décision qui a laissé les partisans sans voix.
Demidov n’est pas un joueur ordinaire. Son talent est indéniable, sa capacité à déjouer les gardiens en échappée est reconnue. Ne pas l’utiliser en fusillade, c’est ignorer une arme offensive majeure.
Certes, St-Louis avait mentionné que Demidov ne serait pas le sauveur de l’équipe, insistant sur l’importance du collectif.
Mais dans une situation aussi cruciale, où une victoire aurait assuré une place en séries éliminatoires, il est impératif de mettre toutes les chances de son côté. Et cela inclut d’envoyer son meilleur joueur offensif du moment.
La frustration est d’autant plus grande que Demidov avait déjà prouvé sa valeur sur la glace. Son intégration rapide, sa vision du jeu, sa capacité à créer des opportunités… tout indiquait qu’il était prêt pour ce genre de moment.
Le priver de cette chance, c’est non seulement une erreur stratégique, mais aussi un manque de reconnaissance envers sa performance.
Et St-Louis n'a pas commis seulement cette erreur. En désavantage numérique, alors qu'il restait une minute et trente secondes au chronomètre, un mauvais changement a laissé l'équipe vulnérable. Le deuxième but encaissé, résultant directement de cette erreur, a placé St-Louis dans l'eau chaude comme jamais.
Les partisans méritaient mieux. Demidov méritait mieux. Et le Canadien de Montréal méritait de maximiser ses chances de succès. Espérons que cette leçon sera retenue pour l’avenir.
Car c’est le genre de défaite qui fait mal. Le genre de soirée qu’on aimerait effacer des archives. Alors que le Centre Bell s’était transformé en volcan bouillant grâce aux débuts fracassants d’Ivan Demidov, le Canadien de Montréal a trouvé une façon de tout gâcher : en s’inclinant contre les misérables Blackhawks de Chicago, une équipe en reconstruction si profonde qu’on se demande parfois si elle joue dans la même ligue.
Et ce n’était pas une défaite noble. C’était une capitulation gênante contre une formation qui, il y a à peine quelques semaines, n’avait remporté que 3 de ses 17 derniers matchs.
Une équipe dont la moitié de l’alignement est composée de joueurs de 22 ans ou moins, dont certains ne tiendraient même pas sur un quatrième trio dans une équipe sérieuse.
Et pourtant… le CH a perdu. À domicile. Devant un public en transe, qui ne demandait qu’une chose : voir Demidov célébrer sa soirée de rêve avec une victoire méritée.
Et pourtant, cette escouade d’apprentis, menée par un Connor Bedard encore isolé dans son premier trio, est venue battre un Canadien qui prétend se battre pour une place en séries.
C’est tout simplement inacceptable.
Alors pourquoi ce naufrage contre une équipe aussi instable, aussi verte, aussi vulnérable ? Pourquoi ce sabotage en règle d’une soirée que tout le Québec voulait légendaire ?
Ce revers contre Chicago n’est pas une simple défaite. C’est une claque dans le visage de tout le projet du Canadien.
Ce match aurait dû être le début d’un conte de fée. Celui où Ivan Demidov lançait les séries du CH avec panache. Où le Centre Bell devenait un théâtre de magie. Où les Blackhawks, avec leur pouponnière en déroute, repartaient la tête basse.
Mais non. Ce soir, c’est Montréal qui repart la tête entre les jambes.
Et le plus humiliant dans tout ça ? C’est que le seul joueur de calibre élite sur la glace portait le chandail du CH. Et on ne lui a même pas laissé la chance de finir le travail.
Le Centre Bell était en furie. Les partisans, venus en grand nombre pour soutenir leur équipe, ont quitté l'aréna avec un sentiment d'incompréhension et de déception.
L'indignation des spectateurs était énorme. Et sur les réseaux sociaux, il n'y avait aucune pitié pour le coach du CH. Si Montréal rate les séries, ce sera la faute de Martin St-Louis...à cent pour cent...
Et au fond, tout ça ne vient que d’une chose : l’ego. Pas la stratégie. Pas la logique. Pas la prudence. Non : l’ego de Martin St-Louis.
Tout le monde lui disait de placer Ivan Demidov sur la première unité d’avantage numérique. Tout le monde. Les analystes, les journalistes, les partisans.
Tout le monde savait que ce kid-là était une bombe offensive, prêt à changer le cours d’un match avec une seule touche de rondelle.
Tout le monde savait que la fusillade serait le moment parfait pour couronner sa soirée. Tout le monde voulait le voir en premier, dès le départ.
Le building le réclamait. La foule scandait son nom. Mais non. Martin St-Louis, fidèle à son entêtement légendaire, a refusé.
Il voulait prouver que c’est lui le boss. Que dans SON équipe, on gagne ses minutes. Qu’on ne fait pas de passe-droit, pas même à un prodige qui vient de livrer une performance historique pour ses débuts.
Qu’on respecte le processus, même si ça nous coûte une saison.
Mais à quoi bon avoir du talent si tu refuses de l’utiliser au moment critique?
Ce soir, ce n’est pas la jeunesse de Chicago qui a battu le Canadien. Ce n’est pas Frank Nazar, ni Connor Bedard, ni la fougue des Hawks.
Ce soir, c’est l’ego de Martin St-Louis qui a battu le Canadien de Montréal.
Et ça, c’est impardonnable.