Cédric Paré est devenu l'homme le plus haï du Québec en l'espace de quelques heures. Depuis son geste controversé qui a blessé Patrik Laine lors d’un match préparatoire au Centre Bell, l’attaquant des Maple Leafs de Toronto est la cible d'une province entière.
Ce qui a commencé par une indignation légitime s’est transformé en une campagne de menaces, autant verbales que physique, à l’encontre de Paré et de sa famille.
Des messages d'une furie effrayante inondent les réseaux sociaux, et les offensives verbales fusent de toutes parts. Montréal et le Québec tout entier semblent s'être retournés contre lui.
Oui, Paré a commis une erreur en visant le genou de Laine – un geste qui pourrait avoir de graves conséquences sur la saison du joueur finlandais.
On peut comprendre qu'il est devenu la cible d’une furie collective. Mais la situation a pris une tournure dangereuse.
Si on ne cautionne évidemment pas les menaces reçues par le joueur, il est essentiel de comprendre pourquoi une province entière en est arrivée à ce point de rupture.
Les fans du Canadien sont passionnés, et pour eux, chaque blessure subie par un joueur clé est une catastrophe qui réveille des années de frustrations accumulées.
Les blessures de Shea Weber, Carey Price, Sean Monahan, Kirby Dach, et maintenant Patrik Laine, ont laissé des cicatrices profondes dans la mémoire des partisans.
Le geste de Paré, puis le fait de rire devant les caméras après l'incident, qui était clairement intentionnel, a agi comme l’allumette qui a enflammé cette frustration.
Les réseaux sociaux ont immédiatement pris d’assaut l’ancien joueur de l’Océanic de Rimouski, demandant même aux joueurs du Rocket de Laval de s'en prendre lui lorsque le club-école du CH va affronter les Marlies de Toronto.
Même qu'on demande aussi aux joueurs des Lions de Trois-Rivières de se tenir prêt, car Paré est tellement mauvais qu'il pourrait se retrouver dans la ECHL.
Cependant, l’escalade est allée bien au-delà des simples attaques verbales. Paré et sa famille ont été visés par des menaces physiques, des attaques personnelles qui dépassent largement les limites du sport.
Évidemment, Paré a rendu son compte Instagram privé.
Comment un jeune homme de 25 ans, venant du Lévis à Québec, peut-il être traité de la sorte par sa propre province? Car ce qu'il a fait est grave. Très grave. Il ne faut tout simplement pas oublier qu'il reste un être humain.
Paré riait devant les médias après le match en parlant de son geste. Cela a rajouté de l'huile sur le feu. Commettre un geste salaud est une chose.
En rire et en être fier...n'est tout simplement pas acceptable...
En ce dimanche, le monde de Cédric Paré s’effondre sous le poids de la furie collective.
Il est vrai que Paré n’a pas montré de remords immédiats après l’incident. Son sourire devant les caméras n’a fait qu'attiser la colère des partisans du Canadien.
Mais cela justifie-t-il de mettre sa sécurité et celle de sa famille en danger? Non. Paré est certes la cible de la colère québécoise, mais cette colère doit être canalisée autrement que par les offensives verbales et la menace.
Si les critiques sur son jeu et son geste sont légitimes, la situation a basculé vers quelque chose de bien plus sombre.
Ce n’est plus simplement une affaire de sport. Cédric Paré est maintenant la figure d’une province qui a vu trop de ses joueurs se retrouver à l’infirmerie ces dernières années.
Les blessures répétées et la malchance du Canadien ont engendré une frustration collective si intense que tout dérapage sur la glace devient un acte impardonnable.
La question qui se pose maintenant est : jusqu’où ira cette histoire?
Les partisans du Canadien ont le droit d’être en colère, mais quand cette colère ne doit pas viser l'intégrité physique de Paré et de sa famille.
Aujourd'hui, la province du Québec doit réfléchir aux limites à ne pas franchir dans cette colère légitime.
Une triste soirée...dans tous les sens du terme...